tra?nant des mosa?ques de fleurs: les amoureux allaient-ils manquer leur entr��e?
Dissimul�� derri��re un portant de gymnastique, le fabricant de poup��es gagnait �� pas furtifs la cachette choisie �� l'avance o�� il pourrait entendre le duo amoureux, quand un coup de sifflet retentit sur la voie du chemin de fer. Le dernier train de banlieue se dirigeait vers Paris.
La machine passa, haletant, ��clairant de ses deux gros yeux rouges les massifs du parc, teintant de pourpre les murs du petit chalet endormi.
Presque aussit?t une fen��tre s'ouvrit au deuxi��me ��tage de la maison et Simone parut, appuy��e sur la grille du balcon, explorant le parc du regard.
Le fabricant de poup��es s'accroupit vivement derri��re un fusain, pleurant d��j�� d'avoir d��couvert la coupable.
Satisfaite sans doute de son examen, Simone quitta la fen��tre, puis reparut portant un paquet qu'elle sembla fixer au balcon.
M. Gosselet, qui avait gagn�� sans bruit l'all��e de tilleuls formant une charmille obscure, vit sa fille d��rouler une longue corde dont l'extr��mit�� tomba sur le perron.
Apeur�� par le p��ril qu'allait courir son enfant, il voulut crier:
--Simone, ne descends pas, par piti��!
Mais d��j�� elle enjambait le balcon et se laissait glisser, �� la force du poignet, par petits coups, en bonne gymnasiarque amoureuse des exercices physiques p��rilleux. Son joli corps v��tu de noir se balan?ait avec grace sur la fa?ade blanche. Du pied elle ��loignait la corde de la muraille pour ne pas se meurtrir les bras aux asp��rit��s de la pierre.
Descendue sur le perron, tenant encore le cable en main, pr��te �� commencer l'escalade si quelque danger la mena?ait, elle observa de nouveau le parc et se dirigea vers la charmille o�� attendait M. Gosselet.
Vite, le marchand de poup��es se blottit derri��re le socle du petit Amour lan?ant des fl��ches, ��cartant les branches de lilas qui formaient un retrait o�� il pourrait tout entendre sans ��tre vu. Les amoureux prendraient place sur le banc de pierre si proche de lui qu'il devinerait m��me les mots balbuti��s par les l��vres b��gayant les serments passionn��s.
Il entendit un bruit de pas, puis le heurt l��ger d'un doigt contre la lourde porte qui s��parait le parc de la cour de l'usine. On chuchota:
--Vous, Simone?
--Moi, Andr��.
Et brusquement la lourde porte cadenass��e, verrouill��e, s'ouvrit comme par enchantement, sans la moindre plainte de ses gonds habituellement g��missants.
Les pas se rapprochant de sa cachette, M. Gosselet put apercevoir Bamberg et Simone venant vers lui, les mains enlac��es.
--Vous n'avez pas froid, mignonne?
--Non, Andr��. J'ai mon caban et aussi mon costume de gymnastique de flanelle noir qui est tr��s chaud.
--Causons, voulez-vous?
Soupirant, ils vinrent s'asseoir sur le banc de pierre, ainsi que M. Gosselet l'avait pr��vu, Simone le coude appuy�� sur le socle du petit dieu, Bamberg pench�� en avant pour admirer l'aim��e.
--Cruelle, qui me refuse un baiser.
--Plus tard, Andr��!
--Quand?
--Je vais vous gronder... je vous ai r��p��t�� si souvent que cela arrivera quand vous m'aurez toute.
--Toute! Depuis un mois, mon ador��e, je baise les cinq ongles roses de votre menotte. Puis-je esp��rer que mes l��vres arriveront un jour jusqu'au poignet?
--Vous vous lassez.
--M��chante qui n'en croit pas un mot?
--Mon ami, je veux vous donner une petite femme, qui vous sera totalement inconnue.
--Donnez-moi, en attendant, vos dix doigts �� baiser, au moins.
--Prenez garde et n'allez pas ��corcher vos l��vres aux rugosit��s de l'��piderme. J'ai beau mettre des gants tr��s ��pais, le trap��ze ne me permet pas de montrer des mains de petite ma?tresse.
--M'aimes-tu?
--Pourquoi me tutoyer, Andr��? Plus tard vous me direz: ?madame Bamberg, vous ��tes insupportable... madame Bamberg, vous ��tes exasp��rante.? Et tout cela pour avoir abus�� du tu aux nocturnes fian?ailles.
--L'originale fianc��e!
--Originale, non! Les autres sont originales, moi pas! Qu'une jeune fille livre ses yeux, livre sa bouche, livre sa taille et se croie toujours vierge: voil�� ce que je n'ai jamais pu comprendre. Les hommes,--j'ai beaucoup lu,--nous consid��rent comme de jolies petites places fortes o�� il fait bon tenir garnison. La place se rend ou ne se rend pas: voil�� tout. Je ne sache pas que les d��fenseurs d'une forteresse aient jamais engag�� les assi��geants �� pers��v��rer dans l'attaque par des aguicheries et des concessions de tourelles. Ce seraient des si��ges de convention, ces si��ges-l��.
--Voil�� une petite place qui tonne joliment contre le pauvre Andr�� Bamberg.
--Vous userez de repr��sailles, mon ami!
--Quand, h��las!
--Affaire �� vous. Quel dr?le d'assi��geant vous faites! Vous restez l�� �� jouer des airs de fl?te sous les... remparts esp��rant qu'on r��pondra �� vos bergerades par des baisers �� boulets rouges.
--Bien! je prends l'offensive.
Passant le bras autour du caban de Simone, Andr�� voulut prendre un baiser.
--Prenez garde, mon ami, je me d��fends. J'ai des ongles ac��r��s de petite chatte sauvage et des biceps capables de porter quinze kilos �� bras tendus.
--Il me serait impossible d'accomplir semblable prouesse... et je d��sesp��re, Simone, de vous faire partager mon amour.
--C'est-��-dire que vous pensez, mon pauvre Andr��, que si je suis assise �� c?t�� de
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