Sganarelle | Page 8

Molière
cesse devant moi, Tra?tre, de ce discours l'insolence cruelle !
- Sganarelle -
(�� part.)
Sganarelle, tu vois qu'elle prend ta querelle ! Courage, mon enfant, sois un peu vigoureux. L��, hardi ! tache �� faire un effort g��n��reux, En le tuant tandis qu'il tourne le derri��re.
- L��lie -
(faisant deux ou trois pas sans dessein, fait retourner Sganarelle qui s'approchait pour le tuer.)
Puisqu'un pareil discours ��meut votre col��re, Je dois de votre coeur me montrer satisfait, Et l'applaudir ici du beau choix qu'il a fait.
- C��lie -
Oui, oui, mon choix est tel qu'on n'y peut rien reprendre.
- L��lie -
Allez, vous faites bien de le vouloir d��fendre.
- Sganarelle -
Sans doute, elle fait bien de d��fendre mes droits. Cette action, Monsieur, n'est point selon les lois : J'ai raison de m'en plaindre ; et, si je n'��tais sage, On verrait arriver un ��trange carnage.
- L��lie -
D'o�� vous na?t cette plainte, et quel chagrin brutal... ?
- Sganarelle -
Suffit. Vous savez bien o�� le bat me fait mal ; Mais votre conscience et le soin de votre ame Vous devraient mettre aux yeux que ma femme est ma femme : Et vouloir, �� ma barbe, en faire votre bien, Que ce n'est pas du tout agir en bon chr��tien.
- L��lie -
Un semblable soup?on est bas et ridicule. Allez, dessus ce point n'ayez aucun scrupule : Je sais qu'elle est �� vous, et, bien loin de br?ler...
- C��lie -
Ah ! qu'ici tu sais bien, tra?tre, dissimuler !
- L��lie -
Quoi ? me soup?onnez-vous d'avoir une pens��e De qui son ame ait lieu de se croire offens��e ? De cette lachet�� voulez-vous me noircir ?
- C��lie -
Parle, parle �� lui-m��me, il pourra t'��claircir.
- Sganarelle -
(�� C��lie.)
Vous me d��fendez mieux que je ne saurais faire : Et du biais qu'il faut vous prenez cette affaire.

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SC��NE XXII. - C��lie, L��lie, Sganarelle, la femme de Sganarelle, la suivante de C��lie.

- La femme de Sganarelle -
Je ne suis point d'humeur �� vouloir contre vous Faire ��clater, Madame, un esprit trop jaloux ; Mais je ne suis point dupe, et vois ce qui se passe : Il est de certains feux de fort mauvaise grace ; Et votre ame devrait prendre un meilleur emploi, Que de s��duire un coeur qui doit n'��tre qu'�� moi.
- L��lie -
La d��claration est assez ing��nue.
- Sganarelle -
(�� sa femme.)
L'on ne demandait pas, carogne, ta venue : Tu la viens quereller lorsqu'elle me d��fend, Et tu trembles de peur qu'on t'?te ton galant.
- C��lie -
Allez, ne croyez pas que l'on en ait envie.
(Se tournant vers L��lie.)
Tu vois si c'est mensonge ; et j'en suis fort ravie.
- L��lie -
Que me veut-on conter ?
- La suivante -
Ma foi, je ne sais pas Quand on verra finir ce galimatias ; D��j�� depuis longtemps je tache �� le comprendre, Et si, plus je l'��coute (13), et moins je puis l'entendre, Je vois bien �� la fin que je m'en dois m��ler.
(Elle se met entre L��lie et sa ma?tresse.)
R��pondez-moi par ordre, et me laissez parler.
(A L��lie.)
Vous, qu'est-ce qu'�� son coeur peut reprocher le v?tre ?
- L��lie -
Que l'infid��le a pu me quitter pour un autre ; Que lorsque, sur le bruit de son hymen fatal, J'accours tout transport�� d'un amour sans ��gal, Dont l'ardeur r��sistait �� se croire oubli��e, Mon abord en ces lieux la trouve mari��e.
- La suivante -
Mari��e ! �� qui donc ?
- L��lie -
(Montrant Sganarelle.)
A lui.
- La suivante -
Comment, �� lui ?
- L��lie -
Oui-d�� !
- La suivante -
Qui vous l'a dit ?
- L��lie -
C'est lui-m��me, aujourd'hui.
- La suivante -
(�� Sganarelle.)
Est-il vrai ?
- Sganarelle -
Moi ? J'ai dit que c'��tait �� ma femme, Que j'��tais mari��.
- L��lie -
Dans un grand trouble d'ame, Tant?t de mon portrait je vous ai vu saisi.
- Sganarelle -
Il est vrai : le voil��.
- L��lie -
(�� Sganarelle.)
Vous m'avez dit aussi Que celle aux mains de qui vous aviez pris ce gage ��tait li��e �� vous des noeuds du mariage.
- Sganarelle -
(montrant sa femme.)
Sans doute. Et je l'avais de ses mains arrach�� ; Et n'eusse pas sans lui d��couvert son p��ch��.
- La femme de Sganarelle -
Que me viens-tu conter par ta plainte importune ? Je l'avais sous mes pieds rencontr�� par fortune ; Et m��me, quand, apr��s ton injuste courroux,
(Montrant L��lie.)
J'ai fait, dans sa faiblesse, entrer monsieur chez nous, Je n'ai pas reconnu les traits de sa peinture.
- C��lie -
C'est moi qui du portrait ai caus�� l'aventure ; Et je l'ai laiss�� choir en cette pamoison,
(�� Sganarelle.)
Qui m'a fait par vos soins remettre �� la maison.
- La suivante -
Vous voyez que sans moi vous y seriez encore, Et vous aviez besoin de mon peu d'ell��bore.
- Sganarelle -
(�� part.)
Prendrons-nous tout ceci pour de l'argent comptant ? Mon front l'a, sur mon ame, eu bien chaude pourtant.
- la femme de Sganarelle -
Ma crainte toutefois n'est pas trop dissip��e, Et, d'o�� que soit le mal, je crains d'��tre tromp��e.
- Sganarelle -
(�� sa femme.)
H�� !
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