déposés
dans le sarcophage du temps
coeur au ventre mort au coeur
quelle apothéose supplantera
cet
incident
EXIL
Une voix tonne sur le papier
mais l'arbre ne s'en plaint pas
elle a le destin d'un pays exilé
a peur de la visite
a perdu sa peine
dans un salon triste
a des frontières désemparées
des chemins longs
comme l'aventure
nous livre ses passions natales
s'abandonne au
passé
elle grenouille d'une mer à l'autre
désincarnée
PILLAGE
On a pillé le silence
lors d'une fuite à travers le jour
pour sauver les
mots
et le dernier rêve qui baigne
dans les caresses noires
le visage a raison
la lumière aussi
quand la mouvance
en secret
vient éblouir une nuit
en colère
LE TEMPS
Lourd du sommeil des sages
le temps rêve
dans le regard d'un
enfant
secoue les saisons trop rouges
se replie
dans le mouillage
de l'oeil
le temps ce fétiche
que l'on conserve jalousement
pour défier ce qui
se murmure
dans le grenier des âges trop embarrassants
toujours
plus jeune que le dernier des hurlements
le temps de n'y voir plus rien
que des poussières
dans le lit des autres
le temps nous aime
sans bégayer
GOUFFRE
Le cerveau a des allures de sécheresse
un gouffre
que l'histoire a
oublié de remblayer
un espace de corps ramolli
un pot de chambre
contenant une mémoire à deux faces
un gage de silence
pour un
monde invertébré
un trou qui ressemble à un autre trou
un piège à
trous
quand la nuit se confie aux illusions
à contre-jour
dans
l'épuisement des chambres
une cigarette brûle dans le cendrier
courageuse
DERNIER DISCOURS
Lorsque les jours sont sur les nerfs
il y a toujours des glissements
d'âme
sur le terrain
des désirs en série
devant le miroir des
invalides
le front plus haut que la lune
et le vent embué par des
armées de singes volants
au secours des races
une moitié de mère
soumise au discours
se rompt le coeur
une
fois pour toutes
Des plaintes bleues s'élèvent
le temps grésille
et on ose appeler cela du vertige
PRÉSENCE
Un enfant renverse sa douleur sur la table
dessine d'étranges
présences
avant d'aller dormir
il visite la nuit comme un temple
dans l'antique chambre de ses rêves
fascinés
sillonne les méandres de l'absurde
sans courir de risques
puisque la noirceur l'enlace
tendrement
sous le futon résigné
il ne veut plus se réveiller
OBSTINATION
Aux abords du temps
les regards se sont effondrés
puis les os se
sont obstinés
à ne parler que de l'idée
qu'on se faisait du bonheur
un défi perdu dans l'ombre
une femme fixée au mur
un homme à
genoux sur les coudes
le réveil d'un enfant trop lourd
un adolescent
décroché du rêve
et ce point de mire
mort de sa belle mort
au bout de l'image
la terre est plate
FINALEMENT
La mer s'est noyée dans le port
sous l'écume
devant les oiseaux
et
le vent démâtés
entachée d'enfants
elle dort
sur la feuille de l'oubli
sans histoire
au détour
le coeur
tout bonnement
ESCALADE
Une douleur à peine
lessive la mémoire du feu
ce piège à désirs
quand la main se fait poète
mortelle jusqu'à la moelle
à travers les
barreaux du silence
ses phrases
tuées à bout portant
un cri en fusion
piétine la foule
passée par là
sans raison
PARTAGE
D'habitude
il faut creuser la peur
jusqu'au fond
pour faire jaillir
les couleurs de la nuit
jusqu'au fond
pour reconnaître les images
du temps qu'il fait dehors
le temps partagé avec les autres
autour de soi
aux habitués de
l'existence
formes incarnées dans la mouvance
réunies en secret
pour recevoir la visite du jour
rien que le jour en perspective
sans
ombre entre vous
et moi
HASARD
Le ciel
chargé de blessures
a suivi la trace de nos silences
sans
mesurer l'immensité de l'oeil
qui le regardait
sur le banc du quotidien
les dés jouent au hasard
et demain n'aura
pas lieu
IDENTITÉ
Est-ce moi
devant ce soleil gris perle
ou le jour trop las
dans les
eaux usées du poème?
est-ce bien moi
que les heures infusent
dans l'image détrempée du
poème?
est-ce encore moi
ou l'image d'un poème enivré?
ESPOIRS DÉMODÉS
Déroulez le tapis vert quand j'espère
que vous serez au rendez-vous
des musiques
des prières
et de l'amour en masse
pour la nouvelle
année qui s'achève
dans la désinvolture des guerres
des bric-à-brac
et des j'en-passe par-dessus la tête des voeux
présentés l'année
dernière
lors d'un cocktail Molotov
et ses petits fours
crématoires
servis à l'ancienne
comme un malheur qui marche à pas feutrés
devant les gares de la pitié
et les files d'attente
les ruines se vengent
L'UNE ET L'AUTRE
Une politique
un désordre
des guerres affolées
des femmes qui
fuient
devant l'éternité des pierres
elles gisent blanches
dans la fureur rouge de l'étreinte
dressées
contre les fleurs
les salutations d'usage
le mensonge sous la jupe du
silence
tombé malade
à cause de l'encens des chapelles ardentes
dentelles des miséricordes
le monde est délavé
RUMEUR
Nu comme un regard
le printemps rit sous l'aisselle des ponts
et
soupire
le soleil en rut
une rumeur circule entre les jambes des passants
dans l'ascension des
chambres de septembre
à travers les volets
la texture des foules
et
les poèmes brûlés
par l'anathème de l'oeil
disloqué
UNE VOIX, UNE ENIGME
Les voix sont noires
comme des culs de poules ennivrées
images
glissantes
sur les trottoirs enneigés
au détour
un oeil passionné guette la scène
un râle viendra dire je
t'aime dans un miroir
à gauche de la tolérance
la figure vole en
éclats
le hasard s'étonne
la formule
c'est le décor
le confort
le rite des corps
la passion
mur à mur
l'obsession
la fiction
le retour
ABLUTIONS
Faut-il se laver à
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