Rouge mémoire, poésie | Page 3

Huguette Bertrand
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ETEXTS*END*
Huguette Bertrand
Rouge mémoire
poésie
Éditions En Marge

ÉQUILIBRE
Quelle est cette ondulation
au bord des paupières
ce regard en
équilibre
au bord des cils
et ces lèvres suspendues
au bord du
sourire

quelle est cette forme
sur la tête du silence
ce doigt familier
dans
l'oeil du paysage
et ce rouge
au bord des caresses endormies
la nuit
en tenue d'amour
se promène

SYMPTÔME
À qui appartient ce visage
amoureux du sang de la colère
ces
grimaces patiemment sculptées
par le jour fatigué
et ces mains
à
bout de bras
qui soulèvent des amertumes
comme une misère
apprivoisée
le corps poussiéreux rêve d'immensité
quand la souffrance fait
éternuer la mort
dangereusement

PRISE 1
Entre les couleurs terre de Sienne
et noir d'encre
le jour
marathonien s'essouffle
nous ravive entre deux néants
nous colle au
coeur
puis disparaît
dans la bouche de la nuit
silence on tourne en rond

LES MURS
Le ciel effrité ne nous reconnaît plus
quand l'amour fait des pirouettes

chevauche les épaules du mystère
derrière les crépuscules en fuite

quand le silence perd la mémoire
à travers la couleur du sang
les
tortures magiques
les larmes nues
quand les enfants brûlés

suspendent leurs douleurs
aux arbres indifférents
quand leurs doigts
gelés creusent l'absence

la mort contre les murs
grince des dents

ENCORE DES MURS
On a poignardé le silence
de tous ceux qui crachent
des mots larges
et ronds
sur les murs
sur la mémoire des murs
le mur ivre du sang des complots
le mur lié au sommeil des enfants trop morts
le mur dédié aux vieux bonheurs
livrés au sort des chambres
le mur calfeutré des maisons errantes
le mur effrayé par le cri d'un oiseau
quand l'ennemi dans la brume

ne se nomme même pas

REVERS DE MÉMOIRE
Cette femme au coeur chauve
cultive des nuits dans son jardin
elle verse ses yeux sur les jeunes pousses
et change de lune à toutes
les secondes
pour remettre le temps à sa place
elle flatte le ventre des anges
pour cueillir des sourires
et souffle sur
les heures
en creusant des trous
dans la mémoire du monde alentour
elle est décomposée
lamentable
au bout de ses bras

COMME SI C'ÉTAIT VRAI
Arrachée aux brûlures de l'hiver
une phrase vient s'abriter
dans les

brouillards du coeur
sans déranger
elle organise des tristesses
dans le jardin des autres
vous promet des
prétextes beaux comme le soir
vous écorche les soucis
vous
rappelle que les rues sont endiablées
quand on s'aventure dans le
présent
vous conseille de ne pas signer votre nom
au bas des
feuilles mortes
vous enjoint de défaire vos valises
et de ranger vos
passions dans les tiroirs
de passer par les ruelles pour décorer la
misère
de prendre tous les soirs une douche de félicité
avant
d'envahir le désir à froid
d'éviter les morsures de serpents
lors de
votre délire amoureux
d'utiliser votre nez et vos oreilles
pour
détecter l'intelligence
vous recommande de réciter n'importe quoi

pourvu que ça dure

ENTRE NOUS
C'est entre vous et moi que ça se passe
entre nos apparences
qui ont
l'air de dire que nous ne sommes pas là
corps défaits par l'haleine
chaude de la nuit
et les jeux bêtes
dormeurs éveillés par un baiser
de cheval
le hasard prend forme

Les jeunes lampes
sont des fontaines domptéees
par les yeux qui passent

UN CRÉDO UNE CRÉCELLE
Faut-il croire que la terre a des envies de poésie
des fuites de langage


des couleurs violacées
qui tapent sur le crâne des villes
un petit
frisson au coeur d'une orange
et la lune
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