par l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, mais on en a naturellement tiré parti au point de vue
historique.
Nous espérons que, malgré ses imperfections, le présent travail pourra
contribuer à faire mieux connaître un moment intéressant dans cette
période mouvementée de la décadence carolingienne et de
l'établissement du régime féodal.
FOOTNOTES:
[Footnote 1: M. Labande qui s'était d'abord chargé de la rédaction des
Annales du règne de Raoul a bien voulu y renoncer en ma faveur. Je
tiens à le remercier ici en même temps que MM. Pfister et L. Halphen
qui ont lu ce travail, l'un en manuscrit, l'autre en épreuves, et m'ont très
obligeamment communiqué leurs critiques.]
[Footnote 2: _Geschichte des westfränkisch en Reiches unter König
Rudolf (Inaugural-Dissertation der Universität Leipzig)_. Leipzig, 1885,
in-8, 126 pp. et sous le titre: _König Rudolf von Frankreich_. Leipzig,
1886.]
[Footnote 3: _Geschichte des Französichen Königthums unter den
ersten Capelingern_. I. Der Kampf der Robertiner und Karolinger.
Leipzig, 1877, in-8.]
[Footnote 4: _Jahrbücher des deutschen Reiches unter König Heinrich
I_. 3e éd. Leipzig, 1885, in-8.]
[Footnote 5: Charles le Simple. Paris, 1899, in-8 (_Bibliothèque de
l'École des hautes études_, fasc. 124).]
[Footnote 6: Les Annales de Flodoard. Paris, 1906, in-8 (_Collection
de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire_).]
[Footnote 7: _Le règne de Louis IV d'Outre-Mer_ (_Bibliothèque de
l'École des hautes études_, fasc. 127, p. xxi et suiv.)]
[Footnote 8: Il faudra cependant y ajouter, pour mémoire, l'étrange
dissertation d'Aimé Guillon de Montléon, _Raoul ou Rodolphe, devenu
roi de France l'an 923, ne serait-il pas le même personnage que
Rodolphe II, roi de Bourgogne Transjurane, et d'où vient que le
cinquième de nos rois, du nom de Charles, n'est pas appelé Charles V?
Dissertation historique_. Paris, 1827, in-8, 124 pp., tabl., 3 pl. Cf. la
critique de Daunou dans Journal des savants, année 1828, p.
93-102.--Et on peut mettre au même rang la «Vie de Rodolphe, roi de
France, tirée de tous les bons auteurs par Jean Munier, avocat du roi ès
cours royales d'Autun» (n° 16487 du P. Lelong) conservée dans le
manuscrit de la Bibliothèque nationale fr. 4629, p. 89. C'est un chapitre
des _Recherches sur les anciens comtes d'Autun_ de Jean Munier (m.
1635), où l'auteur se préoccupe surtout de réfuter les «calomnies»
mises en circulation par Jean de Serres sur Raoul, dans le célèbre
_Inventaire général de l'histoire de France depuis Pharamond jusques à
présent, illustré par la conférence de l'Église et de l'Empire_ (Paris,
1600, 3 vol. in-8) qui eut quatorze éditions (la dernière en 1660).]
ROBERT Ier
ET
RAOUL DE BOURGOGNE
ROIS DE FRANCE
CHAPITRE PREMIER
ROBERT DUC DE FRANCE ET RAOUL DUC DE BOURGOGNE.
Robert, fils de Robert le Fort, est en réalité un personnage un peu effacé,
tant la puissante figure de son frère, le roi Eudes, lui a fait ombrage.
Pendant tout le règne de celui-ci, il le seconda fidèlement[9], et à sa
mort, en 898, il recueillit sa succession comme «duc et marquis» de
France. A ce titre, il prêta l'hommage à Charles le Simple[10] qui le
traita d'abord avec beaucoup d'égards, ainsi qu'il apparaît par les
diplômes royaux des années 904, 915 et 918[11]. Mais dès l'an 900, un
premier froissement avait eu lieu entre eux. Manassès, vassal du duc de
Bourgogne, Richard le Justicier, s'était permis, dans une conversation
avec le roi, de tenir sur Robert des propos jugés injurieux par ce dernier.
Robert quitta la cour pendant quelque temps[12]. Il semble cependant
qu'il rentra en faveur vers 903, époque à laquelle il sollicita et obtint
des diplômes pour ses abbayes de Saint-Germain-des-Prés,
Saint-Martin de Tours et Saint-Denis[13]. Il accompagna même, cette
année, le roi en Alsace, ce qui l'empêcha de secourir la ville de Tours
assiégée par les Normands[14]. Bientôt il prit sa revanche à la bataille
de Chartres (20 juillet 911)[15], et, selon la légende, c'est lui qui servit
de parrain à Rollon[16]. Dix ans plus tard, après une campagne contre
les Normands de la Loire, il imita l'exemple de son suzerain en cédant
aux pirates une partie de la Bretagne et le pays de Nantes[17]. Quand
on se rappelle la formidable puissance matérielle dont il disposait[18],
on est étonné qu'il n'ait pas essayé de s'emparer de la couronne aussitôt
après le décès de son frère. S'il ne l'a pas fait, c'est uniquement à cause
de l'accord qui venait d'intervenir l'année précédente entre Eudes et
Charles[19], car ses bons rapports avec la maison de Flandre et ses
alliances avec les familles de Vermandois et de Bourgogne lui auraient
singulièrement facilité l'accès au trône.
Raoul était fils de Richard le Justicier, comte d'Autun devenu duc de
Bourgogne sous le règne d'Eudes, qui avait écrasé les Normands à la
bataille d'Argenteuil en Tonnerrois (28 décembre 898). Il se trouvait
être, du chef de son père, neveu de
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