Rob-Roy | Page 8

Sir Walter Scott
d'une tribu dispers��e dans un tel pays, de tenir constamment occup��e, de soutenir au moyen de ses op��rations projet��es une troupe redoutable.
Il semblait lui-m��me particuli��rement destin�� �� la profession de d��pr��dateur. Sa taille n'��tait pas des plus ��lev��es mais sa force ��tait extraordinaire, les deux plus grandes particularit��s de sa personne ��taient la largeur de ses ��paules et la longueur presque disproportionn��e de ses bras, longueur si remarquable qu'il pouvait, dit-on, sans se baisser, attacher ses jarreti��res, que les montagnards placent �� deux pouces au-dessous des genoux. Son visage ��tait ouvert, male, sombre dans les moments du danger mais dans les jours de bonheur ses mani��res ��taient franches et gaies. Ses cheveux, d'un roux fonc�� et tr��s ��pais, tombaient en boucles autour de son visage. La coupe de ses v��tements laissait voir, comme de raison, les genoux et la partie sup��rieure des jambes: on m'a d��crit ces derni��res comme ressemblant �� celles d'un taureau des montagnes, h��riss��es de poils roux, et annon?ant une force musculaire comparable �� celle de cet animal. �� ces particularit��s n'oublions pas d'ajouter une grande adresse dans le maniement de l'��p��e des Hautes-Terres, talent dans lequel la longueur de son bras lui donnait un grand avantage et une connaissance parfaite de toutes les retraites du pays sauvage qu'il habitait ainsi que du caract��re des diff��rents individus, soit amis, soit ennemis, avec lesquels il pouvait entrer en relation.
Ses qualit��s morales ne semblaient pas moins favorables aux circonstances dans lesquelles il ��tait plac��. Bien qu'il descend?t du farouche Ciar-Mohr, Rob-Roy n'h��rita point de la cruaut�� de ses anc��tres; au contraire, il en ��vitait jusqu'�� l'apparence. On assure qu'il ne r��pandit jamais le sang �� moins d'une absolue n��cessit��. Son syst��me de pillage, ex��cut�� avec autant de hardiesse que de sagacit��, ��tait presque toujours couronn�� de succ��s, ses exp��ditions conduites avec la plus grande c��l��rit��. Semblable �� Robin-Hood d'Angleterre, c'��tait un voleur doux et poli, et si d'une main il prenait aux riches, de l'autre il exer?ait la lib��ralit�� envers les pauvres. Sous quelques rapports, cette conduite pouvait ��tre politique mais les traditions g��n��rales du pays assurent qu'elle prenait sa source dans des motifs plus nobles. Tous ceux avec lesquels je me suis entretenu de lui et j'ai vu dans ma jeunesse des personnes qui avaient connu Rob-Roy personnellement, m'ont assur�� que c'��tait un homme d'un caract��re bienveillant et humain �� sa mani��re.
Ses id��es sur la morale ��taient celles d'un chef arabe et r��sultaient naturellement d'une ��ducation sauvage. En supposant que Rob-Roy e?t raisonn�� sur la carri��re qu'il parcourait soit par choix, soit par n��cessit��, il se serait probablement donn�� le caract��re d'un homme brave qui priv�� de ses droits naturels par la partialit�� des lois essayait de les maintenir par sa propre puissance. [...]
Quelquefois Rob-Roy ��prouvait des d��sastres et courait de grands dangers personnels. Dans une circonstance remarquable, il fut sauv�� par le sang-froid de son lieutenant, Macanaleister, ou Fletcher, le _Little-John _de sa troupe, homme actif et qui jouissait d'une grande c��l��brit�� comme tireur. Il arriva que Mac- Gregor et sa bande furent surpris et dispers��s par des forces sup��rieures; l'ordre avait ��t�� donn�� de ?_pourfendre et de renverser?_. Chacun veilla �� son propre salut mais un hardi dragon s'attacha �� Rob-Roy et l'ayant joint le frappa de sa large ��p��e. Une plaque de fer que Mac-Gregor portait sous sa toque emp��cha qu'il n'e?t la t��te fendue jusqu'�� la machoire mais le coup fut assez fort pour le renverser par terre et il s'��cria en tombant: ?? Macanaleister, n'y a-t-il rien dans ton fusil?? Le soldat s'��cria aussi au m��me instant: ?Dieu me damne! ce n'est pas votre m��re qui a tricot�� votre bonnet de nuit.? Et il levait le bras pour frapper un second coup, lorsque Macanaleister fit feu. La balle lui per?a le coeur.
Le portrait suivant de Rob-Roy est trac�� par un homme de talent qui r��sidait dans le cercle de ces guerres de pillage et qui, en ayant probablement ressenti les effets, n'en parle pas avec cette indulgence que, vu leur caract��re romantique, elles inspirent aujourd'hui.
?Cet homme (Rob-Roy Mac-Gregor) avait de la sagacit�� et ne manquait ni de politique ni d'adresse; s'��tant abandonn�� �� la licence, il se mit �� la t��te de tous les vagabonds et mauvais sujets de ce clan, vers l'extr��mit�� occidentale de Perth et du Stirlingshire et ravagea toute l'��tendue de ces contr��es par ses vols et ses d��pr��dations. Bien peu parmi ceux qui ��taient �� sa port��e (c'est-��-dire �� la distance d'une exp��dition nocturne) pouvaient se croire en s?ret��, soit dans leurs personnes, soit dans leurs propri��t��s, s'ils ne lui payaient la taxe consid��rable et d��gradante du _black-mail _(taxe des voleurs). Il agissait avec une telle audace qu'il commettait des vols, levait des contributions et soutenait des querelles �� la t��te d'un corps de troupes arm��es, en plein jour
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