Il ajoute �� l'��clat de cette forme majestueuse du grand si��cle; il n'en est ni marqu��, ni particularis��, ni r��tr��ci; il s'y proportionne, il ne s'y enferme pas.
Le XVIe si��cle avait ��t�� dans son ensemble une vaste d��composition de l'ancienne soci��t�� religieuse, catholique, f��odale, l'av��nement de la philosophie dans les esprits et de la bourgeoisie dans la soci��t��. Mais cet av��nement s'��tait fait �� travers tous les d��sordres, �� travers l'orgie des intelligences et l'anarchie mat��rielle la plus sanglante, principalement en France, moyennant Rabelais et la Ligue. Le XVIe si��cle eut pour mission de r��parer ce d��sordre, de r��organiser la soci��t��, la religion, la r��sistance; �� partir d'Henri IV, il s'annonce ainsi, et dans sa plus haute expression monarchique, dans Louis XIV, il couronne son but avec pompe. Nous n'essayerons pas ici d'��num��rer tout ce qui se fit, d��s le commencement du XVIIe si��cle, de tentatives s��v��res au sein de la religion, par des communaut��s, des congr��gations fond��es, des r��formes d'abbayes, et au sein de l'Universit��, de la Sorbonne, pour rallier la milice de J��sus-Christ, pour reconstituer la doctrine. En litt��rature cela se voit et se traduit ��videmment. A la litt��rature gauloise, grivoise et irr��v��rente des Marot, des Bonaventure Des Periers, Rabelais, Regnier, etc.; �� la litt��rature pa?enne, grecque, ��picurienne, de Ronsard, Ba?f, Jodelle, etc., philosophique et sceptique de Montaigne et de Charron, en succ��de une qui offre des caract��res bien diff��rents et oppos��s. Malherbe, homme de forme, de style, esprit caustique, cynique m��me, comme M. de Buffon l'��tait dans l'intervalle de ses nobles phrases, Malherbe, esprit fort au fond, n'a de chr��tien dans ses odes que les dehors; mais le g��nie de Corneille, du p��re de Polyeucte et de Pauline, est d��j�� profond��ment chr��tien. D'Urf�� l'est aussi. Balzac, bel esprit vain et fastueux, savant rh��teur occup�� des mots, a les formes et les id��es toutes rattach��es �� l'orthodoxie. L'��cole de Port-Royal se fonde; l'antagoniste du doute et de Montaigne, Pascal appara?t. La d��testable ��cole po��tique de Louis XIII, Boisrobert, M��nage, Costar, Conrart, d'Assoucy, Saint-Amant, etc., ne rentre pas sans doute dans cette voie de r��forme; elle est peu grave, peu morale, �� l'italienne, et comme une r��p��tition affadie de la litt��rature des Valois. Mais tout ce qui l'��touffe et lui succ��de sous Louis XIV se range par degr��s �� la foi, �� la r��gularit��: Despr��aux, Racine, Bossuet. La Fontaine lui-m��me, au milieu de sa bonhomie et de ses fragilit��s, et tout du XVIe si��cle qu'il est, a des acc��s de religion lorsqu'il ��crit la Captivit�� de saint Malc, l'��p?tre �� madame de La Sabli��re, et qu'il finit par la p��nitence. En un mot, plus on avance dans le si��cle dit de Louis XIV, et plus la litt��rature, la po��sie, la chaire, le th��atre, toutes les facult��s m��morables de la pens��e, rev��tent un caract��re religieux, chr��tien, plus elles accusent, m��me dans les sentiments g��n��raux qu'elles expriment, ce retour de croyance �� la r��v��lation, �� l'humanit�� vue dans et par J��sus-Christ; c'est l�� un des traits les plus caract��ristiques et profonds de cette litt��rature immortelle. Le XVIIe si��cle en masse fait digue entre le XVIe et le XVIIIe qu'il s��pare.
Mais Moli��re, nous le disons sans en porter ici ��loge ni blame moral, et comme simple preuve de la libert�� de son g��nie, Moli��re ne rentre pas dans ce point de vue. Bien que sa figure et son oeuvre apparaissent et ressortent plus qu'aucune dans ce cadre admirable du si��cle de Louis le Grand, il s'��tend et se prolonge au dehors, en arri��re, au del��; il appartient �� une pens��e plus calme, plus vaste, plus indiff��rente, plus universelle. L'��l��ve de Gassendi, l'ami de Bernier, de Chapelle et de Hesnault se rattache assez directement au XVIe si��cle philosophique, litt��raire; il n'avait aucune antipathie contre ce si��cle et ce qui en restait; il n'entrait dans aucune r��action religieuse ou litt��raire, ainsi que firent Pascal et Bossuet, Racine et Boileau �� leur mani��re, et les trois quarts du si��cle de Louis XIV; il est, lui, de la post��rit�� continue de Rabelais, de Montaigne, Larivey, Regnier, des auteurs de la Satyre M��nipp��e; il n'a ou n'aurait nul effort �� faire pour s'entendre avec Lamothe-le-Vayer, Naud�� ou Guy Patin m��me, tout docteur en m��decine qu'est ce mordant personnage. Moli��re est naturellement du monde de Ninon, de madame de La Sabli��re avant sa conversion; il re?oit �� Auteuil Des Barreaux et nombre de jeunes seigneurs un peu libertins. Je ne veux pas dire du tout que Moli��re, dans son oeuvre ou dans sa pens��e, f?t un esprit fort d��cid��, qu'il e?t un syst��me l��-dessus, que, malgr�� sa traduction de Lucr��ce, son gassendisme originel et ses libres liaisons, il n'e?t pas un fonds de religion mod��r��e, sens��e, d'accord avec la coutume du temps, qui repara?t �� sa derni��re heure, qui ��clate avec tant de solidit�� dans le morceau de
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.