Poésies choisies de André Chénier | Page 8

André Chénier

[Footnote 24: _Histoire de la littérature française_, par D. Nisard, Paris,
Firmin Didot, 1844. 4 vol. _La Vérité sur la famille de Chénier_, par
L.J.G, de Chénier, Avocat, Paris, Dumaine, 1844.]
Voici un autre critique[25] qui accuse André Chénier d'avoir, en les
traduisant et en les imitant, communiqué aux poètes grecs l'affectation
et le faux goût du XVIIIe siècle, prétention que combat
Sainte-Beuve[26] par une analyse du poème de L'Aveugle.
[Footnote 25: _André Chénier et les poètes grecs_, par Arnould Frémy,
dans la _Revue indépendante_ du 10 mai 1844.]
[Footnote 26: Portraits contemporains, par Sainte-Beuve (t. v: _Un
factum contre André Chénier_, juin 1844). Causeries du Lundi, par
Sainte Beuve (t. iv, pp. 144-64, _André Chénier, homme politique_.)]
Pendant tout ce temps on n'avait pas encore d'édition correcte de
Chénier. Gabriel de Chénier, qui détenait cette partie des manuscrits
que n'avait pas eue H. de Latouche, dès 1844 en annonçait une qui ne
devait paraître que trente ans plus tard. Becq de Fouquières[27], sans
les manuscrits, s'était acharné à constituer un texte pur, à retrouver les
nombreuses sources du poète et, enfin, en 1862, il donnait son édition
critique, dont la deuxième édition, donnée en 1872, reste encore
aujourd'hui la plus précieuse à consulter--en la contrôlant par les

éditions plus récentes--à cause de son introduction et de son
commentaire continu.
[Footnote 27: POÉSIES D'ANDRÉ CHÉNIER. Édition critique,
publiée par Becq de Fouquières, Paris, Charpentier, 1862.]
Mais continuons notre audition des témoignages contradictoires sur
André Chénier. Pour Egger[28] André Chénier se distingue des
élégiaques vulgaires par 'de nobles retours de tristesse et de sévérité.'
[Footnote 28: _L'Hellénisme en France_, par E. Egger, Paris, Didier,
1869, 2 vol. (Leçons 31 et 32).
POÉSIES D'ANDRÉ CHÉNIER. Édition critique, par Becq de
Fouquières, deuxième édition, Paris, Charpentier, 1872.
OEUVRES EN PROSE D'ANDRÉ CHÉNIER, _Nouvelle édition;
revue sur les textes originaux, précédée d'une étude sur la vie et les
écrits politiques d'André Chénier et sur la conspiration de Saint-Lazare,
accompagnée de notes historiques_, par Becq de Fouquières, Paris,
Charpentier, 1872.
OEUVRES POÉTIQUES D'ANDRÉ DE CHÉNIER, publiées par
Gabriel de Chénier, Paris, Lemerre, 1874, 3 vol. (Collection
elzévirienne.)
_Documents nouveaux sur André Chénier_, par Becq de Fouquières,
Paris, Charpentier, 1875.
_Leçons nouvelles et Remarques sur le texte de divers auteurs,
Mathurin Régnier, André Chénier, Ausone_, par R. Dezeimeris,
Bordeaux, Vvo Paul Chaumas, 1876.
OEUVRES EN PROSE D'ANDRÉ CHÉNIER, _précédées d'une notice
sur le procès d'André Chénier et des actes de ce procès_, nouvelle
édition, mise en ordre et annotée par Louis Moland, Paris, Garnier,
1879.]

Pour Caro[29], il est le dernier des classiques et 'un véritable ancien
dans une langue moderne.'
[Footnote 29: _La fin du XVIIIe siècle_, par E. Caro, 1880. 2 vol.
Tome ii, pp. 206-378.
POÉSIES D'ANDRÉ CHÉNIER, par Becq de Fouquières, Paris,
Charpentier, 1881.
POÉSIES CHOISIES D'ANDRÉ CHÉNIER, _à l'usage des classes_,
publiées avec une notice biographique et des notes par Becq de
Fouquières, Paris, Delagrave, 1881.
_Lettres critiques sur la vie, les oeuvres, les manuscrits d'André
Chénier_, par Becq de Fouquières, Paris, Charavay, 1881.]
Pour Léo Joubert[30], il est 'un des maîtres de la poésie de notre
temps.'--'Il fit dériver les genres vers une forme nouvelle; chez lui
l'idylle tourne au tableau épique, l'élégie tend à la méditation poétique.'
[Footnote 30: ANDRÉ CHÉNIER. POÉSIES. Édition nouvelle, avec
une notice biographique et des notes par Léo Joubert, Paris, F. Didot,
1883.
OEUVRES POÉTIQUES D'ANDRÉ CHÉNIER, précédées d'une étude
sur André Chénier par Sainte-Beuve, nouvelle édition, complète en un
volume, par Louis Moland, Paris, Garnier, 1884.]
Pour Eugène Manuel[31], ce qui survit d'abord en lui, c'est le poète
bucolique et élégiaque qui parlait une langue toute nouvelle. Il ne
ressemble à personne dans notre littérature. Il forme la transition entre
deux périodes littéraires.
[Footnote 31: OEUVRES POÉTIQUES D'ANDRÉ CHÉNIER,
publiées avec une introduction et des notes, par Eugène Manuel, Paris,
Jonaust Flammarion, librairie des Bibliophiles, n. d. (1884).]
Pour Fournel[32], c'est un mâle et hardi génie.--La complexité de sa

poésie est extrême, ses copies sont des créations. Tout en gardant 'une
horreur du néologisme' il sait renouveler le style par 'des alliances, des
combinaisons empruntées au génie des langues classiques et de notre
vieille langue.' Vers la fin, lancé dans la mêlée politique, sa langue se
teinte de réalisme. Lui qui avait usé de la périphrase, il ne craint plus
l'image triviale et cynique.
[Footnote 32: _De Jean-Baptiste Rousseau à Chénier_, par V. Fournel,
Paris, F. Didot, 1886.
OEUVRES POÉTIQUES D'ANDRÉ CHÉNIER, _avec les études de
Sainte-Beuve sur André Chénier, les mélanges littéraires, la
correspondance et une notice bibliographique_, par Louis Moland,
Paris, Garnier, 1889. 2 vol. (Chefs-d'oeuvre de la littérature française.)]
Pour Pellissier[33], il faut compter Chénier parmí les précurseurs du
XIXe siècle, parce que les chefs de la jeune école romantique l'ont
considéré comme tel. Il est au fond un homme du XVIIIe siècle.
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