(2 mai 1799).
Au même.
Donnez, citoyen ordonnateur, au citoyen Desgenettes, une ordonnance
de 2,000 francs sur le Caire. J'ai écrit à Paris, pour qu'il soit payé la
même somme à la femme du citoyen Larrey.
BONAPARTE.
Au camp devant Acre, le 20 floréal an 7 (9 mai 1799).
Au contre-amiral Perrée.
Le contre-amiral Ganteaume vous fait connaître, citoyen général, ce
que vous avez à faire pour enlever quatre à cinq cents blessés que je
fais transporter à Tentoura, et qu'il est indispensable que vous
transportiez à Alexandrie et à Damiette: vous vaincrez, par votre
intelligence, vos connaissances nautiques et votre zèle, tous les
obstacles que vous pourriez rencontrer; vous et vos équipages
acquerrez plus de gloire par cette action que par le combat le plus
brillant: jamais croisière n'aura été plus utile que la vôtre, et jamais
frégates n'auront rendu un plus grand service à la république.
BONAPARTE.
Au camp devant Acre, le 21 floréal an 7 (10 mai 1799).
Au Directoire exécutif.
Je vous ai fait connaître qu'Achmet Djezzar, pacha d'Acre, de Tripoli et
de Damas, avait été nommé pacha d'Egypte, qu'il avait réuni un corps
d'armée, et avait porté son avant-garde à El-Arich, menaçant le reste de
l'Egypte d'une invasion prochaine;
Que les bâtimens de transport turcs se réunissaient dans le port de Miri,
menaçant de se porter devant Alexandrie, dans la belle saison; que par
les mouvemens qui existaient dans l'Arabie, on devait s'attendre que le
nombre des gens d'Yambo qui avaient passé la mer Rouge,
augmenterait au printemps.
Vous avez vu, par ma dernière dépêche, la rapidité avec laquelle
l'armée a passé le désert, la prise d'El-Arich, de Gaza, de Jaffa, la
dispersion de l'armée ennemie, qui a perdu ses magasins, une partie de
ses chameaux, ses outres et ses équipages de campagne.
Il restait encore deux mois avant la saison propre au débarquement, je
résolus de poursuivre les débris de l'armée ennemie, et de nourrir
pendant deux mois la guerre dans le coeur de la Syrie.
Affaire de Kakoun.
Le 25 ventose, à dix heures du matin, nous aperçûmes, au delà du
village de Kakoun, l'armée ennemie, qui avait pris position sur nos
flancs; sa gauche composée de gens de Naplouse, anciens Samaritains,
était appuyée à un mamelon d'un accès difficile; la cavalerie était
formée à droite.
Le général Kléber se porta sur la cavalerie ennemie; le général Lannes
attaqua la gauche; le général Murat déploya sa cavalerie au centre.
Le général Lannes culbuta l'ennemi, tua beaucoup de monde, et le
poursuivit pendant deux lieues dans les montagnes.
Le général Kléber, après une légère fusillade, mit en fuite la droite des
ennemis, et les poursuivit vivement; ils prirent le chemin d'Acre.
Combat de Caïffa.
Le 27, à huit heures du soir, nous nous emparâmes de Caïffa; une
escadre anglaise était mouillée dans la rade.
Quatre pièces d'artillerie de siége, que j'avais fait embarquer à
Alexandrie sur quatre bâtimens de transport, furent prises à la hauteur
de Caïffa par les Anglais.
Plusieurs bateaux chargés de bombes et de vivres échappèrent et
vinrent mouiller à Caïffa: les Anglais voulurent les enlever; le chef
d'escadron Lambert les repoussa, leur blessa ou tua cent hommes, fit
trente prisonniers, et s'empara d'une grosse chaloupe avec une caronade
de trente-six.
Nous n'avions plus à mettre en batterie devant Acre que notre équipage
de campagne: nous battîmes en brèche une tour qui était la partie la
plus saillante de la ville; la mine manqua, la contrescarpe ne sauta pas.
Le citoyen Mailly, adjoint à l'état-major, qui se porta pour reconnaître
l'effet de la mine, fut tué. Vous verrez, par le journal du siége, que les 6,
10, 18, et 26 germinal, l'ennemi fit des sorties vives où il fut repoussé
avec de grandes pertes par le général Vial.
Que, le 12, nos mineurs firent sauter la contrescarpe, mais que la brèche
ne se trouva pas praticable.
Le 11, le général Murat prit possession de Saffet, l'ancienne Béthulie.
Les habitans montrent l'endroit où Judith tua Holopherne. Le même
jour, le général Junot prit possession de Nazareth.
Combat de Nazareth.
Cependant une armée nombreuse s'était mise en marche de Damas, elle
passa le Jourdain le 17.
L'avant-garde se battit toute la journée du 19 contre le général Junot qui,
avec cinq cents hommes des deuxième et dix-neuvième demi-brigades,
la mit en déroute, lui prit cinq drapeaux, et couvrit le champ de bataille
de morts; combat célèbre, et qui fait honneur au sang-froid français.
Combat de Cana.
Le 20, le général Kléber partit du camp d'Acre, il marcha à l'ennemi, et
le rencontre près du village de Cana; il se forma en deux carrés: après
s'être canonné et fusillé une partie de la journée, chacun rentra dans son
camp.
Bataille du mont Thabor.
Le 22, l'ennemi déborda la droite du général Kléber, et se porta dans
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