Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome III. | Page 8

Napoleon Bonaparte
disparu. Nous n'avons pu nous emparer d'une petite voûte
supérieure, qui nous aurait mis à même de nous emparer de toutes les
maisons de gauche, et nous aurait donné l'entrée dans la place.
Plusieurs barils de poudre enflammés que l'ennemi a jetés dans la
brèche, ont beaucoup effrayé les trente grenadiers qui étaient déjà
parvenus a se loger. Nous avons canonné toute la journée du 6. Nous
avons eu dans le centre de la tour, pendant toute la journée du 6 au 7,
vingt hommes de logés; ils n'ont pas pu parvenir à se loger à l'endroit
convenable, et nous avons dû abandonner le logement qu'ils s'étaient
fait, avant le jour. Hier et aujourd'hui nous canonnons. Nos boyaux
vont jusqu'au pied de la brèche, de sorte que l'on arrive à couvert jusque
dans l'intérieur de la tour.
Nos pièces de 18 et de 24 arrivent demain ou après demain. Les
munitions qui nous sont arrivées hier de Damiette, nous mettent à
même de continuer notre feu. L'ennemi ne tire plus que des bombes,
hormis M. Smith, qui ne nous laisse pas de repos, même la nuit, et ne
produit d'autre mal que de ruiner notre caisse.
Ou dit que le corps des Dilettis s'est porté à huit lieues en avant de
Damas, en forme d'avant-garde, et que leur peur commence à passer.
Faites votre possible pour approvisionner et améliorer nos têtes de
ponts.
Les Naplousins paraissent vouloir bien se conduire. Ghérar a répondu à
la lettre que je lui avais écrite.
Le général Damas est arrivé à Damiette.
L'Egypte est parfaitement tranquille.
Le général Caffarelli est mort.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7 (2 mai 1799).
Au citoyen Bart, commandant à Jaffa.
Tous les savons qui se trouvaient dans la savonnerie de Sédon-Harau
doivent rester au profit de la république.
Je compte sur votre zèle pour nous faire passer le plus tôt possible la
poudre dont nous avons le plus grand besoin.
Veillez, je vous prie, à ce qu'on ne dilapide pas nos magasins.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7 (2 mai 1799).
Au général Junot.
Vous pouvez assurer, citoyen général, le scheick Saleh-Daher que mon
intention est de le nommer scheick de Saïd, place qui, par son
importance, est au-dessus de Scheffamme. Qu'il tâche de rassembler le
plus de monde possible, afin de pouvoir se maintenir dans ce poste, que
je ne tarderai pas à lui mettre entre les mains.
Faites-moi passer toutes les nouvelles que vous pourrez avoir de
Damas.
Nos pièces de 18 et de 24 sont arrivées. Nous espérons sous peu de
jours, malgré la grande obstination des assiégés, entrer dans Acre. Le
feu de leur artillerie est entièrement éteint.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7 (2 mai 1799).

Au général Kléber.
J'envoie tous les ingénieurs géographes qui sont au camp, pour prendre
le croquis du pays. Vous sentez combien il est essentiel de leur répartir
la besogne, afin que j'aie le plus tôt possible un canevas du pays.
Nos pièces de 18 jouent depuis deux jours. La tour n'est plus qu'une
ruine; le flanc qui s'opposait au passage du fossé est ruiné. L'ennemi n'a
plus qu'un seul canon qui tire; sentant qu'il ne peut plus défendre ses
murailles, il a couronné ses glacis par des boyaux, où il est protégé par
la mousqueterie de la place, et empêche l'abord des différentes brèches:
cela nous engage dans des affaires pénibles. Une compagnie de
grenadiers avait canonné hier la brèche; ils sortirent de leurs boyaux
avec tant d'impétuosité, qu'il fallut passer tout la soirée à les faire
rentrer dans la place. Ils ont perdu beaucoup de monde; nous avons eu
trente blessés et douze à quinze tués, parmi lesquels le chef de la
quatre-vingt-cinquième, qui était de tranchée. Après-demain nous
plaçons nos pièces de 24 pour faire une brèche, et dès l'instant qu'elle
sera praticable, nous donnons un assaut général et en masse.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7 (2 mai 1799).
Au commandant du génie.
Je vous prie, citoyen commandant, d'envoyer les citoyens Jacotin et
Favier, ingénieurs-géographes, pour lever à la main le cours du
Jourdain et les différentes gorges qui y aboutissent, ainsi que la position
du général Kléber. Ils se rendront aujourd'hui au camp de ce général.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7 (2 mai 1799).

A l'ordonnateur en chef.
Je vous envoie, citoyen ordonnateur, un ordre au payeur de tenir en
Egypte cent mille francs à votre disposition. Il fera escompter sur cette
somme tout ce que l'ordonnateur chargé du service aura dépensé.
Faites activer le plus qu'il vous sera possible l'évacuation de vos blessés
et de vos malades sur Damiette.
BONAPARTE.

Au camp devant Acre, le 13 floréal an 7
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