Au camp d'Acre, le 25 germinal an 7 (14 avril 1799).
Au commandant de Jaffa.
Je vous envoie, citoyen commandant, un nouveau convoi par terre, pour
prendre les pièces et les munitions de guerre qui se trouvent à Jaffa.
Faites filer par mer sur des bateaux à Tentoura tout ce que le convoi ne
pourra pas porter.
Faites l'inspection des différens magasins, et veillez à ce que les
garde-magasins soient en règle, à ce que les hôpitaux soient tenus
proprement et qu'on y trouve tous les secours que permettent les
circonstances.
BONAPARTE.
Au mont Thabor, le 29 germinal an 7 (18 avril 1799).
Au général Ganteaume.
Je reçois a l'instant la lettre par laquelle vous m'annoncez l'arrivée du
contre-amiral Perrée à Jaffa; vous lui enverrez sur-le-champ l'ordre 1°.
de rembarquer deux pièces de 18 avec la moitié des boulets de 12,
qu'en conséquence de votre ordre il avait laissés à Jaffa.
2°. De remplacer les pièces de 18, qu'il se trouve avoir laissées à Jaffa,
par un pareil nombre de pièces de 12, qu'il prendrait sur la Courageuse.
Si l'Etoile était arrivée, il pourrait prendre les pièces de 18 de l'Etoile,
pour se compléter. Si la grosse mer s'opposait à tous ses mouvemens, et
lui faisait perdre trop de temps, vous lui ferez sentir que, dans sa
position, il faut qu'il calcule avant tout le temps.
3°. Laissez le contre-amiral Perrée maître de se porter soit sur Candie,
soit sur Chypre, afin de pouvoir reparaître du 6 an 10 du mois prochain,
soit sur Jaffa, soit sur Sour.
La place d'Acre sera prise alors, et je l'expédierai en Europe avec une
mission particulière. Pour peu que le contre-amiral Perrée soit
poursuivi par l'ennemi, vous le laisserez maître de se réfugier soit à
Alexandrie, soit dans un port d'Europe; dans ce dernier cas, vous lui
ferez connaître que j'attends de lui qu'il ne tarde pas à nous amener des
fusils, des sabres et quelques renforts, ne fût-ce que quelques centaines
d'hommes. Il pourra diriger sa marche sur Damiette, sur Jaffa, sur
Saint-Jean d'Acre ou sur Sour, et, s'il avait plus de quinze cents
hommes, il pourrait même les débarquer à Derne.
Faites-lui sentir cependant que je compte assez sur son zèle et sur ses
talens pour espérer qu'il pourra croiser huit jours, faire beaucoup de mal
aux Anglais, dont les vaisseaux marchands couvrent le Levant.
Dans tous les cas, mon intention est que, avec ses trois frégates, il
hasarde un de ses meilleurs avisos, en se dirigeant sur Sour. Vous
connaissez-la position dans laquelle nous sommes, la situation de la
côte; ajoutez-y tout ce que les connaissances de votre métier peuvent
vous suggérer.
Le contre-amiral Perrée est autorisé à prendre tous les gros bâtimens
turcs.
Si les vents le poussaient du côté de Tripoli, de Syrie, faites-lui
connaître que les Anglais reçoivent leurs vivres et leurs munitions de ce
côté, et qu'il pourrait leur intercepter quelque convoi.
En tout cas, j'imagine que vous lui direz de porter toujours pavillon
anglais et de se tenir fort loin des côtes.
BONAPARTE.
Au camp devant Acre, le 30 germinal an 7 (19 avril 1799).
Au citoyen Fourier, commissaire près le divan.
J'ai reçu, citoyen, vos différentes lettres.
Je vous autorise à correspondre avec l'Institut national, pour lui
témoigner au nom de l'Institut d'Egypte le désir, qu'il a de recevoir
promptement les différentes commissions à faire, et l'empressement
que l'Institut d'Egypte mettra à y répondre.
Faites connaître au divan du Caire les succès que nous avons eus contre
nos ennemis, la protection que j'ai accordée à tous ceux qui se sont bien
comportés, et les exemples sévères que je fais des villes et des villages
qui se sont mal conduits, entre autres celui de Djerme, habité par
Gherrar, scheick de Naplouse.
Annoncez au divan que lorsqu'il recevra cette lettre, Acre sera pris, et
que je serai en route pour me rendre au Caire, où j'ai autant
d'impatience d'arriver que l'on en a de m'y voir.
Un de mes premiers soins sera de rassembler l'Institut, et de voir si
nous pouvons parvenir à avancer d'un pas les connaissances humaines.
BONAPARTE
Devant Acre, le 30 germinal an 7 (19 avril 1799).
Au général Desaix.
Je reçois, citoyen général, à l'instant vos lettres depuis le 8 pluviose au
27 ventose.
Je les ai lues avec tout l'intérêt qu'elles inspirent. Je vois surtout avec
plaisir que vous vous disposez à vous emparer de Cosseir; sans ce
point-là, vous ne serez jamais tranquille. La marine a encore dans ce
point déçu mes espérances.
Je serai de retour en Egypte dans le courant du mois. Je compte être
maître d'Acre dans six jours.
Le général Dugua me mande qu'il vous a envoyé tous les objets que
vous avez demandés, je le lui recommande avec toutes les instances
possibles.
Nous avons
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