Observations Geologiques sur les Iles Volcaniques | Page 4

Charles Darwin
son mémoire sur les Cirripèdes parurent en 1851 et 1854
ainsi que ses monographies des Balanidés et des Vérrucidés fossiles de
la Grande-Bretagne.
[2] Darvin, _les Récifs de corail, leur structure et leur distribution_.
Trad. de l'anglais d'après la 2e édition, par L. Cosserat, Paris, 1878.
[3] Sir Archibald Geikie, The Founders of Geology, p. 282. 1897.
[4] Les mémoires que j'ai publiés sur la lithologie des îles explorées par
Darwin lors du voyage du Beagle et par les naturalistes du Challenger,
ont paru dans la collection des _Reports of the scientific Results of the
voyage of H.M.S. Challenger_ sous les titres _Petrology of Saint-Paul's
Rocks_ (Narr. vol. II, appendice B), 1882, Petrology of volcanic
Islands (Phys. Chem. Part. VII) (vol. II, 1889). Les chapitres suivants
de ce dernier mémoire portent spécialement sur les roches décrites dans
Geological Observations on volcanic Islands de Darwin: II, Rocks of
the Cape de Verde Islands, p. 13. IV, Rocks of Fernando Noronha, p.
29. V, Rocks of Ascension, p. 39. VII, Rocks of the Falkland Islands, p.
97.
[5] _Distribution and Structure of coral rocks, Geological Observations
on volcanic Island and parts of South America_, by Ch. Darwin, with
Introduction by J.W. Judd, Professor of Geology in the Normal School
of Science, South Kensington.

INTRODUCTION
Pendant les dix années qui suivirent son retour en Angleterre, après son
voyage autour du Monde, Darwin se consacra surtout à la préparation
de la série d'ouvrages qui furent publiés sous le titre général de
_Géologie du Voyage du Beagle_. Le second volume de la série
comprend les _Observations géologiques sur les îles volcaniques, et les

notes sur la géologie de l'Australie et du Cap de Bonne-Espérance_, il
parut en 1844. Les matériaux de ce volume ont été réunis en partie au
commencement du voyage, lorsque le Beagle fit escale à San Thiago
dans l'archipel du Cap-Vert, aux Rochers de Saint-Paul et à Fernando
Noronha; mais surtout durant la croisière de retour; c'est alors que
Darwin étudia les îles Galapagos, qu'il traversa l'archipel des îles
Pomotou et visita Tahiti. Après avoir touché à la Baie des Iles dans la
Nouvelle-Zélande, ainsi qu'à Sydney, à Hobart-Town et à King
George's Sound en Australie, le Beagle, traversant l'Océan Indien, fit
voile vers le petit groupe des îles Keeling ou Cocos, célèbre par les
observations qu'y a faites Darwin, et se dirigea ensuite vers l'île
Maurice. Après une escale au Cap de Bonne-Espérance, le navire arriva
successivement à Sainte-Hélène et à l'Ascension, et visita une seconde
fois les îles du Cap-Vert avant de rentrer en Angleterre.
Le voyage pendant lequel Darwin eut l'occasion d'étudier tant de
centres volcaniques intéressants, lui réservait au début une amère
déception. Durant la dernière année de son séjour à Cambridge il avait
lu le Personal Narrative de Humboldt et en avait extrait de longs
passages relatifs à Ténériffe. Il avait recueilli un ensemble de
renseignements en vue d'une exploration de cette île, lorsqu'on lui
proposa d'accompagner le capitaine Fitzroy à bord du Beagle. Son ami
Henslow lui avait conseillé, en le quittant, de se procurer le premier
volume des _Principes de Géologie_ qui venait de paraître, tout en le
prémunissant contre les idées de l'auteur de cet ouvrage. Au
commencement du voyage, Darwin, accablé par un violent mal de mer
qui le confinait dans sa cabine, consacrait tous les instants de répit que
lui laissait la maladie à étudier Humboldt et Lyell. On se figure sa
déception, quand, au moment où le navire atteignait Santa-Cruz et où le
Pic de Ténériffe apparaissait au milieu des nuages, on reçut la nouvelle
que le choléra régnait dans l'île et empêchait tout débarquement.
Une ample compensation lui était réservée, cependant, quand le Beagle
arriva à Porto-Praya dans l'île de San Thiago, la plus grande de
l'archipel du Cap-Vert. Darwin y passa trois semaines dans des
conditions favorables et c'est là qu'il commença, à proprement parler,
son oeuvre de géologue et de naturaliste. «Faire de la géologie dans une
contrée volcanique, écrit-il à son père, est chose charmante; outre
l'intérêt qui s'attache à cette étude en elle-même, elle vous conduit dans

les sites les plus beaux et les plus solitaires. Un amateur passionné
d'histoire naturelle peut seul se représenter le plaisir qu'on éprouve à
errer parmi les cocotiers, les bananiers, les caféiers et d'innombrables
fleurs sauvages. Et cette île, qui a été pour moi si instructive et m'a
prodigué tant de jouissances, est cependant l'endroit le moins
intéressant, peut-être, de tous ceux que nous explorerons pendant notre
voyage. Certes, elle est, en général, assez stérile, mais le contraste
même fait apparaître les vallées admirablement belles. Il serait inutile
de tenter la description de ce tableau; aussi facile serait-il d'expliquer à
un aveugle ce que sont les couleurs, que de faire comprendre à
quiconque n'a jamais quitté l'Europe la différence frappante qui
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