n'avaient pas tard�� �� rejoindre l'homme qui emportait le coffre-fort. Ce dernier, se voyant pris, avait jet�� la preuve de conviction �� la mer; mais tandis que quelques personnes s'emparaient du voleur, d'autres rep��chaient la caisse de fer.
Ramen�� vers le rivage, le coupable fut remis aux mains des membres du conseil de vigilance, qui l'entra?n��rent dans la salle de leurs d��lib��rations. Il fut jug�� par quatre-vingts membres pr��sents, �� huis clos, et, convaincu de vol, se vit condamn�� �� ��tre pendu, le soir m��me, �� Portsmouth-Square.
Tandis que le tribunal ��tait rassembl��, les habitants de San-Francisco s'��taient rassembl��s autour de la maison qui servait de lieu du r��union, et la cloche de la remise pour la pompe d'incendie sonnait �� pleine vol��e, afin d'apprendre �� la ville ce qui se passait au sein du comit�� de vigilance.
La populace se montrant fort excit��e, plus excit��e que de coutume m��me; certains assistants reprochaient aux membres de ce tribunal, impos�� de d��lib��rer �� huis clos; mais quand on annon?a au public la sentence de mort d��cr��t��e contre le criminel, un sentiment de satisfaction g��n��rale ��clata de toutes parts. Quelques personnes, cependant, exprimaient l'opinion que la mort ��tait un peu s��v��re pour une pareille offense envers les lois de la soci��t��.
D��s que la sentence eut ��t�� sign��e, la cloche de la pompe �� incendie ne cessa de sonner le glas de mort, pour annoncer la fin prochaine du condamn��.
Le capitaine des hommes de police, nomm�� Benjamin May, se pr��senta �� la porte de la salle d'audience et r��clama le prisonnier qui, naturellement lui fut refus��. Quoiqu'il se fut fait accompagner par une escouade de policemen, il vit bien que ni lui ni ses gens ne r��ussiraient �� s'emparer du coupable.
Il ��tait une heure apr��s midi, quand un nomm�� Samuel Bonneau se montra sur le seuil de la salle d'audience et vint annoncer la sentence rendue �� l'unanimit�� contre le voleur, qui, malgr�� l'��vidence, avait constamment ni�� sa culpabilit��.
Le condamn�� se nommait John Jenkins, et ��tait originaire de Londres. Samuel Bonneau ajouta qu'on lui avait donn�� une heure pour se r��concilier avec Dieu, et qu'�� cet effet on avait mand�� pr��s de lui un ministre protestant du nom de James Innes.
La foule approuva par ses cris la d��cision du comit�� de vigilance, et d��s ce moment le tumulte arriva �� son comble, car chacun voulait donner son avis et le faire pr��valoir.
Nous devons ajouter que la majorit�� des citoyens de San-Francisco, ��tait en faveur de l'ex��cution.
Tandis que ceci se passait au-dehors, le prisonnier ��tait gard�� �� vue avec rigueur, mais avec tous les ��gards possibles: on lui avait m��me offert des cigares.
Le pasteur protestant ��tait accouru le premier, �� l'appel qu'on lui avait fait, et il exhortait le condamn�� �� prier avec lui. Nous devons dire, pour ��tre exact, que toutes les paroles du r��v��rend docteur Innes ��taient prononc��es en pure perte: le malheureux �� qui il s'adressait ne lui r��pondait pas. Toute son attention semblait fix��e vers la porte d'entr��e, car il s'attendait �� se voir d��livr�� par les gens de la police municipale.
Au moment o�� deux heures sonnaient, les portes de la salle du comit�� de vigilance s'ouvrirent, et le condamn�� �� mort fut amen�� devant la populace. C'��tait un homme de haute taille, d'une force hercul��enne, dont le visage semblait fait pour inspirer la terreur.
Si ��pouvantable que f?t sa situation, il paraissait de sang-froid en fumant un cigare de l'air le plus placide du monde. Ses mains attach��es derri��re son dos ��taient maintenues par deux hommes arm��s, accompagn��s d'un grand nombre d'individus, de telle fa?on que la fuite ��tait r��ellement impossible.
C'est ainsi qu'il parvint, en traversant la foule, jusqu'au milieu du square public.
Une fois l��, une clameur immense ��clata de toutes parts et des vocif��rations ��tranges se firent entendre; c'��tait un spectacle effrayant. La lune, obscurcie par les nuages, ��tait enti��rement cach��e et l'on n'y voyait que grace �� la lueur des torches.
Quelques individus s'��taient hiss��s sur l'arbre de la libert��, pour y attacher une corde destin��e �� la pendaison.
A ce moment-l��, un cri se fit entendre.
--Ne le pendez pas �� cette noble potence, disait quelqu'un.
--C'est vrai! conduisez-le vers la vieille maison, hurla un autre assistant.
Et ce fleuve d'��tres vivants entra?na le condamn�� vers un adobe (maison de pizai) en ruines, qui avait autrefois servi de douane. On hissa une poutrelle �� l'une des fen��tres, et quand elle eut ��t�� solidement fix��e on passa une corde solide �� une poulie.
Tandis que ceci se pr��parait, les hommes de la police faisaient de vains efforts pour s'emparer du condamn��, mais ils se virent repouss��s de toutes parts.
S'ils eussent persist�� dans leur projet, on les aurait re?us �� coups de revolver, quoiqu'un certain nombre d'assistants f?t oppos�� �� cette ex��cution sommaire et se montrat dispos�� �� favoriser les efforts de la police.
Le prisonnier, ballot�� entre ceux-ci
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