Nicolas Foucquet, surintendant des finances | Page 8

Arthur de Marsy
ce ne fut qu'après la mort de ce dernier que Saint-Mars trouva la
cachette qui leur servait de passage pour aller de l'un chez l'autre.
Pendant les quatre dernières années de sa vie, l'existence de
l'ex-surintendant devint plus tolérable, bien qu'il fut toujours maintenu

dans le secret le plus absolu; il fut autorisé à recevoir des nouvelles de
sa femme et de sa mère, et il reçut papier et encre avec la permission
d'écrire à Louvois. Il en profita aussitôt pour rédiger des projets
financiers et même des pièces de vers.
Enfin, le 23 mars 1680, une apoplexie emporta subitement Nicolas
Foucquet, au moment où on faisait espérer à sa famille quelque
adoucissement à sa position.
Dans sa prison, Foucquet avait employé son temps à méditer
longuement sur les Saintes Écritures, à distiller, à composer des
remèdes, à se soigner, à droguer ses valets et à leur apprendre à lire.
Plusieurs de ceux-ci sont connus, mais il en est un, prisonnier envoyé
de Dunkerque en 1669, installé d'abord dans un cachot, au-dessus de la
cave, au sujet duquel de grandes précautions devaient être prises, et que
l'on devait surtout ne pas laisser s'entretenir avec Lauzun. Ce
personnage, connu sous le nom d'Estache Dauger, paraît avoir été «un
de ces hommes qu'on charge de missions louches, enlèvement de pièces
ou de personnes et peut-être pis encore, et dont, le coup une fois
accompli, on assure le silence par la mort ou par la prison.» M. Lair
s'attache à démontrer que c'est lui qui fut le prisonnier confié à la garde
de Saint-Mars à Exilles, aux Îles Sainte-Marguerite et à la Bastille et
qui a donné lieu à la légende du Masque de fer, légende qui, dit-il,
manque de vérité, en tout cas, car il n'y eut pas un personnage unique
portant un masque de fer ou mieux de velours, mais chaque fois qu'un
prisonnier notable, ou qu'on ne voulait pas laisser connaître, voyageait,
on prenait la précaution de lui couvrir la figure d'un masque.
Dans un dernier chapitre, M. Lair examine la destinée des descendants
de Foucquet jusqu'à l'époque voisine de nous où les derniers d'entre eux
ont disparu.
Il nous montre d'abord la famille ruinée, amoindrie, réunie en 1680
autour de la vieille grand'mère Marie de Maupeou, qui désire leur
partager le peu de biens qui lui restaient avant de se retirer au
Val-de-Grâce où elle mourut. Il nous retrace les alliances fort
honorables à coup sûr, mais peu fortunées de deux des enfants du

surintendant avec les d'Uzès et les Lévis et le mariage d'un troisième
avec la fille de la célèbre Madame Guyon.
Puis nous voyons la famille Foucquet remonter à l'apogée de sa
grandeur avec Charles Foucquet, comte et plus tard duc de Belle-Isle,
pair et maréchal de France, petit-fils du surintendant, et avec son fils le
comte de Gisors, dont M. Camille Rousset a retracé la mort héroïque
dans des pages que tout le monde a lues.
Singulier rapprochement et comme on en trouve beaucoup dans le livre
de M. Lair, et par lequel nous finirons. Le comte de Gisors, à la veille
de sa mort, venait d'épouser la fille aînée du duc de Nivernais, la petite
fille de l'héritier de Mazarin.
Si M. Lair s'est attaché surtout à faire ressortir l'innocence du
surintendant et l'injustice de sa condamnation, tout en faisant une large
part à des fautes et à des imprudences que l'on ne saurait excuser, nous
pouvons finir cette longue analyse de ce grand ouvrage en lui
appliquant cette épigraphe bien connue: Ceci est un livre de bonne foi.
* * * * *
Compiègne.--Imprimerie Henry Lefebvre.

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des finances, by Arthur de Marsy
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