Claudio. FRANCESCA, religieuse. MADAME OVERDONE, entremetteuse. Des Seigneurs, des Gentilshommes, des Gardes, des Officiers, etc.
[Note 1: Varrius pouvait ��tre omis, on lui adresse bien la parole, mais c'est un personnage muet.]
[Note 2: Elbow.]
[Note 3: Froth.]
La sc��ne est �� Vienne.
ACTE PREMIER
SC��NE I
Appartement du palais du duc.
LE DUC, ESCALUS, SEIGNEURS et suite.
LE DUC.--Escalus!
ESCALUS.--Seigneur!
LE DUC.--Vouloir vous expliquer les principes de l'administration para?trait en moi une affectation vaine et discours inutiles, puisque je sais que vos propres connaissances dans l'art de gouverner surpassent tous les conseils et les instructions que pourrait vous donner mon exp��rience. Il ne me reste donc qu'un mot �� vous dire: votre capacit�� ��galant votre vertu, laissez-les agir ensemble et de concert[4]. Le caract��re de notre population, les lois de notre cit��, les formes de la justice sont des mati��res que vous poss��dez �� fond, autant qu'aucun homme instruit par l'art et la pratique que nous nous rappelions. Voil�� notre commission, dont nous ne voudrions pas vous voir vous ��carter.--(A un domestique.) Allez dire �� Angelo de se rendre ici.--Quelle opinion avez-vous de sa capacit�� pour nous remplacer? Car vous savez que nous l'avons choisi avec un soin particulier pour nous repr��senter dans notre absence, que nous l'avons arm�� de toute la puissance de notre autorit��, rev��tu de tout l'empire de notre amour, et que nous lui avons transmis enfin par sa commission tous les organes de notre pouvoir. Qu'en pensez-vous?
[Note 4: Les commentateurs ont trouv�� ici une lacune qu'ils n'ont pu remplir.]
ESCALUS.--S'il est dans Vienne un homme digne d'��tre rev��tu d'un si grand honneur, et de si hautes fonctions, c'est le seigneur Angelo.
(Entre Angelo.)
LE DUC.--Le voil�� qui vient.
ANGELO.--Toujours soumis aux volont��s de Votre Altesse, je viens savoir vos ordres.
LE DUC.--Angelo, votre vie pr��sente un certain caract��re o�� l'oeil observateur peut lire �� fond toute votre histoire. Votre personne et vos talents ne sont pas tellement votre propri��t�� que vous puissiez vous consacrer enti��rement �� vos vertus, et les consacrer �� votre avantage personnel. Le ciel se sert de nous comme nous nous servons des torches: ce n'est pas pour elles-m��mes que nous les allumons; et si nos vertus restaient ensevelies dans notre sein, ce serait comme si nous ne les avions pas. La nature ne forme les ames grandes que pour de grands desseins; jamais elle ne communique une parcelle de ses dons que comme une d��esse int��ress��e qui retient pour elle l'honneur d'un cr��ancier, en exigeant l'int��r��t et la reconnaissance. Mais j'adresse mes r��flexions �� un homme qui peut trouver en lui-m��me toutes les instructions que ma place m'obligerait de lui donner. Tenez donc, Angelo. Pendant notre absence, soyez en tout comme nous-m��me. La vie et la mort dans Vienne reposent sur vos l��vres et dans votre coeur. Le respectable Escalus, quoique le premier nomm��, est votre subordonn��. Prenez votre commission.
ANGELO.--Mon noble duc, attendez que le m��tal dont je suis fait ait subi une plus longue ��preuve avant d'y imprimer une si noble et si auguste image.
LE DUC.--Ne cherchez point de pr��textes: ce n'est qu'apr��s un choix bien m?r et bien r��fl��chi que nous vous avons nomm��: ainsi, acceptez les honneurs que je vous conf��re. Les motifs qui pressent notre d��part sont si imp��rieux qu'ils se placent au-dessus de toute autre consid��ration, et ne me laissent pas le temps de parler sur des objets importants. Nous vous ��crirons, suivant l'occasion et nos affaires, comment nous nous trouverons; et nous comptons bien ��tre au courant de ce qui vous arrivera ici. Adieu; je vous laisse tous deux avec confiance au soin de remplir les devoirs de vos fonctions.
ANGELO.--Mais du moins, accordez-nous, seigneur, la permission de vous accompagner jusqu'�� une certaine distance.
LE DUC.--Je suis trop press�� pour vous le permettre; et, sur mon honneur, vous n'avez pas besoin d'avoir de scrupule: ma puissance est la mesure de la v?tre; vous pouvez renforcer ou adoucir la rigueur des lois, selon que votre conscience le trouvera bon. Donnez-moi la main. Je veux partir secr��tement: j'aime mon peuple; mais je n'aime pas �� me donner en spectacle �� ses yeux. Quoique ses applaudissements soient flatteurs, je n'ai point de go?t pour le bruit et les saluts retentissants de la multitude; et je ne crois pas que le prince qui les recherche agisse avec prudence et... Encore une fois, adieu.
ANGELO.--Que le ciel assure l'ex��cution de vos desseins!
ESCALUS.--Qu'il conduise vos pas, et vous ram��ne heureux!
LE DUC.--Je vous remercie, adieu.
(Le duc sort.)
ESCALUS, �� Angelo.--Je vous prie, monsieur, de m'accorder une heure de libre entretien avec vous; il m'importe beaucoup d'approfondir tous les devoirs de ma place: j'ai re?u des pouvoirs, mais je ne suis pas encore bien au fait de leur ��tendue et de leur nature.
ANGELO.--Je suis dans le m��me cas.--Retirons-nous ensemble, et nous ne tarderons pas �� nous satisfaire sur ce point.
ESCALUS.--J'accompagne Votre Seigneurie.
(Ils sortent.)
SC��NE II
Une rue de Vienne.
LUCIO et DEUX GENTILSHOMMES.
LUCIO.--Si notre duc et
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