du jarre long et court.
4º Les peaux d'automne. Cuir un peu épais et taché. Poil renouvelé,
mais court et uni au jarre, qui est de la même longueur et d'une
séparation toujours incomplète.
Il est bon de faire observer qu'il est une différence importante à faire
sur le jarre du lapin et du lièvre; le jarre du premier tient moins au cuir
que le poil, tandis que chez le second c'est tout le contraire. Aussi
pendant la mue le lièvre perd-il la plus grande partie de son poil, et
conserve-t-il presque tout son jarre, tandis que le lapin conserve
beaucoup plus de poil fin que de jarre. Cette remarque est importante,
tant pour la valeur respective de ces peaux que pour leur préparation,
relativement aux saisons de l'année auxquelles on en a dépouillé
l'animal.
Poil des castors.
Le castor, castor fiber de Linné, ordre des loirs, se distingue de tous les
animaux rongeurs par une queue aplatie horizontalement, 16 de forme
ovale, et couverte d'écailles. C'est ce caractère qui le classe parmi les
amphibies. Il est assez commun dans le Canada, la Nouvelle-Angleterre,
la Russie, la Sibérie, la Pologne, l'Allemagne, etc.; on en a même
trouvé en France dans le Rhône. Le castor a quatre pieds; les deux de
derrière sont plus particulièrement destinés à la natation; ils offrent cinq
doigts liés par une membrane; il a dans les aines quatre poches
membraneuses qui contiennent une liqueur d'une odeur très forte qui
s'épaissit facilement à l'aide du calorique, et constitue une substance
concrète, brune, onctueuse, d'une odeur très forte, qu'on nomme
castoreum. Nous ne décrirons point ici les moeurs ni l'industrie des
castors, nous renvoyons sur ce point à Buffon. Nous allons nous borner
à parler de ce qui se rattache à la chapellerie.
Le poil de castor est la matière la plus précieuse pour la fabrication de
chapeaux; il réunit la finesse à la légèreté et à la solidité, et c'est en
même temps le feutrier par excellence. Malheureusement le prix élevé
auquel il se trouve, en raison de sa rareté, en rend l'emploi très restreint.
Du temps de l'établissement de la compagnie des Indes françaises, les
peaux de castor étaient moins rares en France; maintenant nous n'en
recevons que très peu, encore même du commerce anglais ou des
États-Unis. Dans le commerce on divisait les peaux de castor en castor
gras et en castor sec.
1º Les peaux dites de castor sec étaient séchées au soleil sans aucune
autre préparation.
2º Les peaux dites de castor gras étaient celles qui avaient déjà servi
aux indigènes, soit de vêtement, soit de couche. Il est évident qu'ils
faisaient choix pour cela des plus belles, ou, si l'on veut, des plus
grandes et des plus fourrées, qu'ils en enlevaient soigneusement les
parties musculaires et membreuses, et qu'ils les faisaient sécher à l'air et
non au soleil, en ayant soin 17 de les frotter souvent entre les mains et
de les enduire de la graisse de ces animaux afin de leur donner une
souplesse convenable. Outre que ces peaux étaient donc plus belles, par
leur usage, elles étaient empreintes du liquide sécrété par la
transpiration, de telle manière que leur poil était d'un bien meilleur
feutrage; aussi leur prix était-il plus élevé que celui du castor sec.
Observations.
Les peaux de castor, à cause de leur cherté et de leur rareté, sont
maintenant très peu employées en France pour la confection des
chapeaux. Leur fourrure, comme celle du lièvre et du lapin, est formée
de deux sortes de poils: le poil fin et le jarre; comme chez ce dernier, le
jarre du castor tient moins à la peau que le poil fin; aussi dans la mue ce
dernier s'en détache plus vite. Les contrées d'où elles proviennent en
plus grande quantité sont la baie d'Hudson, le Canada et la Louisiane.
A. La peau du castor de la baie d'Hudson offre une fourrure qui a la
même beauté pendant tout le cours de l'année; elle doit cet avantage
aux froids qu'on y éprouve presque en toutes les saisons.
B. Le Canada en fournit de grandes quantités; mais elles se ressentent,
comme celles du lapin et du lièvre, de l'influence des saisons.
C. La Louisiane en produit assez, mais moins estimées que celles de la
baie d'Hudson et du Canada. Comme cette contrée a ses quatre saisons
également bien marquées, les peaux de castor diffèrent aussi en qualité
suivant l'époque à laquelle l'animal a été dépouillé.
Poil de loutre.
Buffon décrit la loutre, mustela lutra de Linné, un animal 18 vorace,
plus avide de poisson que de chair, qui ne quitte guère le bord des
rivières ou des lacs, et qui dépeuple quelquefois les étangs; elle a plus
de facilité pour nager même que le castor. Celui-ci n'a des membranes
qu'aux pieds de derrière, et il
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.