rien de sinistre. Tout va admirablement bien, except�� le caract��re de mon auguste m��re, qui se fache du matin au soir et ��conomise tellement que c'est terrible. Mon auguste m��re a propos�� de ne pas d��jeuner, figurez-vous cela, ne pas d��jeuner! C'est atroce, mais je suis bonne enfant, je ne me fache pas et la proposition n'est rest��e qu'une proposition.
L'univers entier est �� Paris. Depuis la reine d'Espagne jusqu'�� A.
Nous avons visit�� plusieurs h?tels, il y en a un aux Champs-��lys��es, tout �� fait �� part avec un petit jardin, ��curies et remises, trois chambres de domestiques, huit chambres �� coucher, trois salons, salle �� manger, jardin d'hiver, sous-sols, cuisine, salle de bains, office, etc., etc. Ce n'est pas une ��norme maison et si on l'achetait il faudrait ajouter deux ou trois pi��ces. Ce n'est qu'�� Paris qu'on peut vivre, partout ailleurs on v��g��te, on ne vit pas. Quand je pense que nous demeurons �� Nice, j'ai envie de me casser la t��te. Et dire que nous avons achet�� �� Nice!!! Quelle horreur! Je sais qu'on fera de l'esprit sur ce que je dis, mais je m'en moque. Je dis ce que je dis et je sais ce que je sais. Vivre ailleurs qu'ici, c'est perdre son temps, son argent, sa figure, sa sant��, tout enfin. Tout homme sens�� et qui n'est pas mort vous dira que j'ai raison.
Comment va la sant�� de papa, embrassez-le. Je me propose de gagner 200,000 roubles et alors je vous montrerai d'o�� je suis sortie!!!
De la m��re Angot je suis la fille,
etc., etc. Quand je pense, qu'on vend en Russie pour acheter �� Nice! Mais c'est de la folie...
Enfin puisque l'affaire est commenc��e, terminez-la, payez �� Nice et puis on tachera de vendre, si l'on trouve un acqu��reur. Je vous prie de ne pas acheter de meubles, car nous en commanderons ici; ce n'est pas la peine de d��penser de l'argent pour cette baraque Ni?oise.
Je vous embrasse beaucoup de fois. Faites tondre et laver Prater.
P. S.--Voici ma photographie en Mignon pour les tableaux vivants.
�� la m��me.
��P?TRE �� MA TANTE POUR OBTENIR DE L'ARGENT.
La plus grande des trois Graces Se trouve dans cent disgraces! Si, comme c'est probable, Votre ame charitable De grandes choses capable Entend ma voix lamentable, Elle soulagera ma peine. Et soyez bien certaine, Que lorsque reine je serai, Jusqu'au dernier franc vous rendrai Avec de beaux int��r��ts. Mon ame po��tique Et mon coeur magnifique Se dess��chent comme pastel Dans ce petit h?tel. Tous les soirs vers six heures, Pour me bien r��jouir Dans ce Bois plein de fleurs Il me faut sortir. Il me faut pour cela Voiture et toilette: Comment le puis-je, h��las! Quand est vide la cassette. Lorsque reine je serai, Tout, tout vous rendrai, Mais, en attendant, Envoyez-moi l'argent.
�� la m��me. Paris.
Il pleuvait ce matin.
Ah! ma tante, si vous pouviez m'envoyer un peu du vil m��tal.
En v��rit��, je ne comprends pas comment il y a des gens qui, pouvant vivre �� Paris, s'en vont moisir �� Nice!
Si vous saviez comme Paris est beau! Chez Laferri��re, Caroline est all��e aux eaux, la grande mince la remplace et pas mal; au moins avec celle-l�� je fais ce que je veux.
Ah! ma tante, envoyez-moi donc de l'argent.
Ce soir, nous irons sans doute �� l'Op��ra.
Ah! ma tante, envoyez-moi donc de l'argent.
Car je suis dans la g��ne, Que mon coeur, que mon coeur . . . . . . . a de peine...
Ne pas aller tous les jours au Bois, c'est mourir d'ennui: vous savez bien que je d��teste courir les boulevards et les boutiques. Mon seul plaisir est d'aller respirer l'air pur de la campagne, de humer les douces ��manations du Bois, d'admirer la nature... des voitures et des toilettes.
Ah! ma tante, envoyez-moi donc de l'argent!
Car je suis dans la g��ne, Que mon coeur, que mon coeur . . . . . . . a de peine...
Que Dieu vous garde, mes amis.
Nous, par la grace de Dieu,
Marie.
�� sa m��re. Florence.
Ch��re maman,
Nous descendons �� l'h?tel de France. Ah! je suis habitu��e �� voyager... je ne fais que cela depuis quelque temps. Je suis gaie et bien portante. Ce qui est vilain, c'est que nous ne connaissons pas une ame, moi et ma tante, deux femmes seules, enfin r��signons-nous!
Quelle vie, quelle animation! des chants, des cris partout. Je me sens bien ici. Nous sommes comme dans une for��t sauvage, comme le Dante _una selva reggia_, je ne sais o�� l'on va, quelle f��te il y a, rien, rien, rien! Mais, comme a dit un po��te russe: notre bonheur est dans notre mis��rable ignorance. C'est vrai, je ne sais rien ici et je suis �� peu pr��s tranquille. J'en voudrai beaucoup �� la personne qui me tirera de _cette mis��rable ignorance_: qui me dira, il y a bal l��, f��te ici; j'en voudrais ��tre et
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