citent ont trouvé la gloire par l'héro?sme avant que vous n'ayez atteint à la célébrité par le scandale...
A votre age, Monsieur, Bobillot était mort!!
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S'il a été facile de convaincre M. Descaves de mauvaise foi, alors qu'il accusait nos sous-officiers de lacheté, il ne sera pas moins aisé de le confondre, alors qu'il essaye de les flétrir en leur reprochant le vol et la concussion.
?C'était de la part du fourrier, écrit-il à la page 56 de son libelle, les semaines de distribution, un rabiau minutieux sur le pain, sur le sucre et le café livrés au percolateur, sur le vin fourni par l'ordinaire, sur les étiquettes de paquetage et de ratelier d'armes, sur les permissions établies, vendues aux bleus.
?Toute l'ignominie de l'exploitation des grades, toutes les roueries de l'intimidation, des responsabilités esquivées, déplacées; le CYNISME DANS L'ESCROQUERIE ET LA L?CHETé DANS LE DéPOUILLEMENT--les deux nouveaux fourriers firent ce honteux apprentissage à bonne école...?
Il faut supposer dans le lecteur l'ignorance la plus profonde des lois et règlements militaires pour oser lui imposer de pareilles allégations.
Est-ce que, dans l'armée, l'examen le plus rigoureux ne s'étend pas aux faits les plus minimes?
Les sous-officiers donnent le prêt irrégulièrement, prétend M. Descaves.
Est-ce que, s'il en était ainsi, les soldats hésiteraient à réclamer, avec d'autant plus de certitude d'être écoutés, sans courir le moindre risque, que le sergent-major prévaricateur serait immédiatement cassé?
Est-il nécessaire de discuter des histoires de compromissions indignes avec les fournisseurs? Mais les denrées fournies par ces derniers ne sont-elles pas soumises à l'examen scrupuleux de la commission des ordinaires?
Est-ce que la sollicitude paternelle des chefs de corps, qui s'intéresse aux plus infimes détails de l'existence du troupier, ne peut pas contr?ler à l'improviste la gestion de l'ordinaire, et rectifier immédiatement une erreur, d'ailleurs improbable?
Le décret du 28 décembre 1883, portant règlement sur le service intérieur des troupes d'infanterie, porte, en termes exprès au paragraphe 9, chapitre premier:
?Le colonel a la haute surveillance des ordinaires du régiment. Il détermine le mode de gestion à suivre d'après les instructions du commandement et suivant les circonstances locales. Il provoque la concurrence entre les fournisseurs, il recourt à l'intervention des autorités municipales, du sous-préfet et du préfet, lorsque le régiment éprouve des difficultés provenant de coalitions ou de collusions.
?Il fixe le versement à faire à l'ordinaire, demande des ordres au général de brigade au sujet du taux du boni, veille à la formation judicieuse des fonds d'économie et s'assure que la somme qui dépasse le maximum fixé est déposée dans la caisse du trésorier (art. 90).?
Ainsi, rien n'échappe à l'oeil vigilant du colonel.
N'est-elle pas légendaire au régiment, la visite de cet officiel supérieur dans les cuisines? Qui ne l'a pas vu go?ter diligemment au succulent bouillon qu'on prépare pour les hommes?
M. Descaves a vraiment de l'impudeur lorsqu'il vient vous raconter que sous-officiers et bouchers s'entendent comme larrons en foire pour empoisonner nos soldats avec des viandes de rebut!
Et d'ailleurs, la condamnation sévère qui, tout dernièrement encore, frappait des misérables, coupables d'avoir fourni des vivres avariés aux troupes du camp d'Avor, est un exemple saisissant, présent à toutes les mémoires, de la surveillance exercée par l'autorité militaire pour rendre impossibles les faits avancés sans vergogne par l'auteur de Sous-Offs.
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Il n'a pu dissimuler sur ce point, comme sur bien d'autres du reste, la fragilité de ses arguments. Il a senti trembler sous ses pieds, comme le sol de l'Etna à la veille d'une éruption, le terrain sur lequel il se pla?ait. Aussi a-t-il employé, à l'appui de sa thèse, un artifice subtil, un stratagème de composition, que nous ne saurions trop flétrir.
A c?té d'une foule de sous-officiers, qu'il habille en gibier de Cour d'Assises, et pour nous faire croire à une impartialité dont nous ne sommes pas dupes, il a tracé le portrait d'un adjudant intègre.
Le piège est grossier, et personne n'y a été pris.
Il aurait fallu, pour le tendre avec quelque chance de succès, que M. Descaves ne couvrit point de ridicule, en nous le peignant comme un esprit borné, le seul honnête homme qu'il ait daigné voir dans l'armée.
Ah, certes! en mettant en scène l'adjudant Boisguillaume, qui vit modestement à la caserne, passant entre son épouse et son sabre les rares instants que lui laisse l'accomplissement de ses doubles devoirs, on avait une belle oeuvre à faire.
C'est une oeuvre de haine qu'on a perpétrée!
Ah! la haine!!...
Combien il eut mieux valu, pourtant, ne pas se laisser aveugler par la rancune, et voir les choses telles qu'elles sont.
Mais, vous n'avez donc jamais assisté, M. Descaves, au défilé prestigieux de nos braves troupiers, à Longchamps, le 14 juillet?
Le colonel en avant, précédé des tambours et des clairons, les capitaines à la tête de leurs compagnies, nos braves sous-officiers en serre-file, les régiments, sous les plis claquants du drapeau qui semble rire à la
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