panache de plumes,?Et son accoutrement diff��re ses costumes
Des autres monstres �� l'oeil noir.
Levant son arme, il dit, d'une voix sombre et dure:??A tous ces gueux il faut ?ter la chevelure,
?Et la faire flotter aux vents!??Champlain, sortant du bois, au premier rang se place,?Et, d'un coup d'arquebuse, en abat trois sur place,
Le chef et ses premiers suivants!
Ce coup fameux inspire aux Iroquois la crainte;?Ils luttent chaudement, mais leur bravoure est feinte:
La frayeur se lit dans leurs yeux!?Ils reculent bient?t en cohorte confuse,?��pouvant��s qu'ils sont par les coups d'arquebuse
Que Champlain d��charge sur eux!
Voyez-les d��guerpir, ces guerriers si terribles?Qui devaient d��chirer de leurs ongles horribles
Les cadavres de leurs rivaux!?Ils sont laches, c'est vrai, mais--tigres indomptables--?Ils voudront assouvir leurs haines implacables
Contre Champlain et ses h��ros.
Les ans passent. Champlain quitte la colonie?Pour aller demander �� la France b��nie
Les soldats de la v��rit��.?Car ce n'est pas, dit-il par la poudre et les balles?Qu'on pourra subjuguer ces bandes cannibales:
Du pr��tre il faut la charit��!
Il revient au printemps, le coeur rempli de joie,?Avec de fiers colons que la patrie envoie
Escort��s de religieux.?A sa charge il pourra se livrer sans relache,?Laissant aux r��collets la grande et sainte tache
De gagner des ames aux cieux!
Il fonde, il ��tablit de florissants villages?O�� nagu��re ��mergeaient des bourgades sauvages
Couvertes d'un maigre gazon;?A la brise aujourd'hui le bl�� d'or s'y balance,?Promettant au colon la joie et l'abondance
Pour les jours de l'apre saison.
Il instruit l'ignorant, soulage l'infortune?Fait voir aux ennemis l'horreur de la rancune
Et pr��che la fraternit��;?Il soutient des combats qui le couvrent de gloire,?Et pose les jalons d'une h��ro?que histoire
Qu'il l��gue �� la post��rit��!
Qu��bec n'est plus ce roc �� l'aspect morne et sombre?O�� venaient autrefois se reposer �� l'ombre
Le chevreuil, la biche et l'��lan.?La vigne et le noyer sont tomb��s sous la hache?La nature a jet�� son large et vert panache
Pour se couvrir du drapeau blanc!?L'harmonie et l'amour ne sont plus dans les branches?O�� l'oiseau se cachait, mais dans les maisons blanches
Pleines d'enfants frais et mignons.?L�� vit de ses sueurs un petit peuple brave?Qui peut d��j�� r��pondre �� l'Anglais qui le brave:
?J'attends l'effet de vos canons!? [1]
[Note 1: R��ponse de Champlain �� la sommation de David Kertk, 10 juillet 1628.]
Un peuple de h��ros �� la trempe athl��tique,?A l'ame g��n��reuse, au coeur patriotique,
Luttant pour la France et ses droits:?Un peuple qui b��nit du pr��tre l'influence?Et coule sur ce sol une heureuse existence
A l'ombre sainte de la croix!...
C'est ton oeuvre, Champlain, ? gouverneur illustre!?C'est toi qui fis grandir, en lui donnant ton lustre,
Ce peuple honn��te et vigoureux;?C'est toi qui le soutins aux heures de l'��preuve;?C'est toi qui l'attachas aux rives de ce fleuve;
C'est toi qui le rendis heureux!?Un quart de si��cle et plus, tu manias sans tr��ve?La charrue ou l'outil, la parole ou le glaive
Pour assurer son avenir.?Et quand la mort parut au seuil de ta demeure,--?O�� le peuple assembl�� pleurait ta derni��re heure,--
Sans trembler tu la vis venir!
Bien des ans ont pass�� depuis que ta grande ame?S'est envol��e aux cieux, et la patrie acclame
Ton nom toujours retentissant.?Vois--grain de s��nev�� que tu jetas en terre--?Ces millions de coeurs te proclament leur p��re
De ce pays libre et puissant!
Ils r��vaient d'��riger sur le haut promontoire?O�� ton astre brillant se coucha dans sa gloire,
Un bronze digne de renom;?Et ce r��ve aujourd'hui, Champlain, se r��alise:?Le peuple de Qu��bec de z��le rivalise
Pour immortaliser ton nom.
ENVOI
On sait que l'��loquence avec la po��sie?Vous nourrirent jadis de leur douce ambroisie.?Car votre langue, ? ma?tre! est une lyre d'or?R��veillant m��me ceux que l'ignorance endort!
Le ciel vous donna l'art de plaire et de convaincre?Et celui de combattre une erreur et la vaincre...?Ah! c'est que votre coeur exhale des accents?Doux comme le cinname et purs comme l'encens!
Vous aimez--quand le peuple, enchant��, vous acclame,?A parler, l'oeil humide, et la fiert�� dans l'ame,?De ces illustres morts qui furent nos a?eux?Et dont les grands exploits vous rendent orgueilleux;
Alors vous recevrez, j'en ai la confiance,?Avec votre sourire et votre bienveillance,?Ces vers que je redis en l'honneur du chr��tien?Que v��n��re et b��nit le peuple canadien!
Avril 1891.
LA PRESSE CANADIENNE
A L'HONORABLE HECTOR FABRE
Nos bardes tour �� tour ont chant�� la ramure,?La brise, le soleil, et l'oiseau qui murmure
En voltigeant de fleur en fleur;?De notre peuple ils ont c��l��br�� l'esp��rance,?Les qualit��s, la foi, les vertus, la souffrance,
Le d��vo?ment et la valeur.
Ils ont, les yeux fix��s aux pages de l'Histoire?Redit avec orgueil l'��clatante victoire
De nos soldats �� Carillon;?Et moi, le plus obscur du groupe litt��raire,?J'ose venir chanter, d'une voix t��m��raire,
L'honneur d'un autre bataillon.
Ce bataillon figure en nos belles annales;?C'est lui qui d��fendit nos lois nationales
Conte un farouche potentat;?C'est lui qui d��tr?na l'infame oligarchie,?Qui, m��prisant nos droits, voulait par tyrannie
R��gner et poss��der l'��tat!
Il essuya d'abord outrage sur outrage,?L'exil et la prison; mais, sans perdre courage,
Dans sa lutte il pers��v��ra.?Alors, nos ennemis, plus orgueilleux que braves,?Cess��rent �� regret de mettre des entraves,
Et l'oligarchie expira...
Devant ce bataillon qui s'appelle la Presse,?Chapeau bas, Canadiens! Et que chacun lui tresse
Une couronne en
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