peut-��tre un mot d'amour!...
Oui, l'homme, les oiseaux, les plantes?Et l'onde aux bruits myst��rieux?M��lent leurs voix reconnaissantes?Pour c��l��brer le Roi des cieux.
Car tout ce qui vit et respire,?Tout ce qui chante, pleure ou croit,?Reconna?t qu'il est sous l'empire?D'un esprit souverain et droit!
Printemps, r��veil de la nature,?Oh! sois le bienvenu toujours!?Quand tu parais, la cr��ature?Esp��re encore des beaux jours!
C'est toi qui donnes �� la plaine?Son riche et moelleux v��tement;?C'est toi qui fais germer la graine?D'o�� sortira notre aliment!?C'est toi qui rends au pulmonaire?La force et souvent la sant��;?C'est toi que l'Indien v��n��re?En recouvrant la libert��!
O printemps, messager Celeste,?Admirable consolateur?Ton ��clat seul manifeste?La puissance du Cr��ateur!
4 juin 1887.
SAMUEL CHAMPLAIN
A L'HONORABLE JUGE A. B. ROUTHIER.
Stadacon�� tr?nait dans sa majest�� vierge?Au-dessus des flots bleus que roulaient sur la berge
Avec un bruissement clair.?A travers les r��seaux de la vigne embaum��e?L'indig��ne vivait dans sa hutte enfum��e,
Libre comme l'oiseau de l'air.
Sur l'immense plateau couronn�� de verdure,?Les linotte m��laient leur gracieux murmure,
Aux suaves rumeurs des eaux.?Rien ne troublait alors l'harmonie enivrante?Que l'onde, les rameaux et la brise odorante
Versaient �� la voix des ��chos.
Maintes fleurs au soleil entr'ouvraient leurs corolles?O�� les abeilles d'or, inconstantes et folles,
Cueillaient le miel d��licieux.?Stadacon�� semblait tressaillir d'all��gresse,?Et de chaque taillis un chant rempli d'ivresse
Montait avec l'ar?me aux cieux.
Mais soudain des clameurs myst��rieuses, vagues,?Ayant l'air de surgir des profondeurs des vagues,
Interrompent ce doux concert;?Un long serpent de feu court �� travers l'espace,?Et la voix du canon--�� la brise qui passe--
Lance un rugissement d'enfer!
Un sauvage, �� ce bruit, de son wigwam se sauve,?Croisant dans la for��t plus d'une b��te fauve
Prise d'un fol effarement;?Mais bient?t il s'arr��te au bord d'une clairi��re,?Et sur le fleuve voit une souple voili��re
Mouiller l'ancre �� l'abri du vent.
Un homme jeune encore, �� la vaillante allure,?Portant moustache noire et longue chevelure,
S'��lance sur le sable roux.?L'indig��ne, charm�� par le noble visage?De celui qui para?t le chef de l'��quipage,
Va se jeter �� ses genoux.
Quel est donc l'inconnu qui vient fouler ces gr��ves?Que l'enfant des for��ts--voyant s'enfuir ses r��ves--
Dispute aux blancs en souverain??Sauvage, incline-toi devant ce nouveau p��re?Qui rendra ton pays civilis��, prosp��re!
Incline-toi devant Champlain!
Il vient, au nom du roi qui r��gne sur la France,?Dissiper les erreurs, le vice et l'ignorance
Dans les coeurs na?fs ou pervers,?Fonder en Am��rique une humble colonie?De la France ��clairant par son vaste g��nie
Tous les peuples de l'univers!
Levant de l'avenir un coin du voile sombre,?Il voit des ennemis le combattre dans l'ombre
Comme des tigres enrag��s;?Mais sa foi, ses vertus, son esprit, sa prudence,?Le feront triompher, avec la Providence,
Des ennemis et des dangers.
Apr��s avoir gravi le rocher gigantesque?Et contempl�� longtemps le table pittoresque
Qui s'offre �� ses regards ravis,?Il regagne les flots du beau fleuve qu'il aime,?Et, tout pr��s de ses bords, il travaille lui-m��me
A batir le premier logis.?Champlain vient de jeter les bases de la ville?O�� fleurira bient?t la grande loi civile
A c?t�� de la loi de Dieu.?Il apprend que du Val, un Fran?ais malhonn��te,?Conspire contre lui: du Val meurt, et sa t��te
Sanglante, est mise au bout d'un pieu!
Il est s��v��re, soit! mais juste et charitable;?Sa bourse, son coeur d'or, son logis et sa table
S'ouvrent �� tous les malheureux.?Et les chefs des tribus algonquine et huronne,?Touch��s de ses bienfaits, posent une couronne
Sur son front noble et radieux!
Cet humble hommage ��meut son ame magnanime?Et l'attache encor plus �� la charge sublime
Qu'il tient de son seigneur et roi;?Car puisque dans ces coeurs il a d��j�� fait na?tre?Un peu de gratitude, il y fera peut-��tre
Briller les rayons de la foi.
Il leur enseigne �� tous l'art de l'agriculture,?Et, vrai Cincinnatus, commence une culture
Que dieu couronne de succ��s.?C'est lui qui, le premier, arrache �� cette plage?Le secret de donner au blanc comme au sauvage
Le pain, ce levier du progr��s!
Mais l'illustre Fran?ais ne voit pas tout en rose;?Son front serein nagu��re est maintenant morose:
Il pleure sur le sort des siens.?Ah! c'est que, par del�� les monts et les rivi��res,?Habite une autre race, aux instincts sanguinaires,
Qui l'outrage et pille ses biens!
C'est la race iroquoise, avide et dominante,?Qui veut an��antir cette ville naissante
Et r��gner sur tout le pays.?Elle hait les Hurons et les visages pales?Et caresse l'espoir d'ou?r leur derniers rales
Et de mordre �� leurs flancs roussis!
Champlain s'efforce encor d'apaiser les col��res?Des Algonquins qu'il a trait��s comme des fr��res.
Mais �� sa voix nul n'est soumis.?Les Iroquois d'ailleurs--v��ritables colosses--?S'avancent, l'arme au poing, l'oeil et les traits f��roces
Pour attaquer leurs ennemis.
Un chasseur, survenant, confirme la nouvelle?que deux cents Iroquois, pris d'une ardeur nouvelle,
Viennent pour un combat prochain.??Alors, r��pond Champlain, puisqu'ils veulent la guerre,??Et, par orgueil, rougir de leur sang cette terre,
?Ils seront exauc��s demain!?
Le soir, notre h��ros, entour�� de ses braves?Qui n'ont jamais connu la honte des entraves,
Marche au devant des Iroquois.?Il les rejoint �� l'aube, au milieu de leur danse,?Aux bords du lac Champlain.--Assoiff��s de vengeance.
Les Hurons vident leurs carquois.?Le soleil, qui se l��ve, embrase la ram��e?O�� se tiennent Champlain et sa modeste arm��e
Un ennemi vient les voir;?C'est un chef que distingue un
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