ce que rien ne lave,?O�� donc es-tu, parfum d'autel!
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L'��TOILE AU COEUR
Par les nuits sublimes d'��t��,?Sous leur d?me d'or et d'opale,?Je demande �� l'immensit��?O�� sourit la forme id��ale.
Plein d'une angoisse de banni,?�� travers la flore innombrable?Des campagnes de l'Infini,?Je poursuis ce lis adorable...
S'il brille au firmament profond,?Ce n'est pas pour moi qu'il y brille:?J'ai beau chercher, tout se confond?Dans l'oc��an clair qui fourmille.
Ma vue implore de trop bas?Sa splendeur en chemin perdue,?Et j'abaisse enfin mes yeux las,?D��courag��s par l'��tendue.
Appauvri de l'espoir ?t��,?Je m'en reviens plus solitaire,?Et cependant cette beaut��,?Que je crois si loin de la terre,
Un laboureur insoucieux,?Chaque soir �� son foyer m��me,?Pour l'admirer, l'a sous les yeux?Dans la paysanne qu'il aime.
Heureux qui, sans vaine langueur?Voyant les ��toiles rena?tre,?Ferme sur elles sa fen��tre:?La plus belle luit dans son coeur.
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DOUCEUR D'AVRIL
�� ALBERT M��RAT
J'ai peur d'Avril, peur de l'��moi?Qu'��veille sa douceur touchante;?Vous qu'elle a troubl��s comme moi,?C'est pour vous seuls que je la chante.
En d��cembre, quand l'air est froid,?Le temps brumeux, le jour livide,?Le coeur, moins tendre et plus ��troit,?Semble mieux supporter son vide.
Rien de joyeux dans la saison?Ne lui fait sentir qu'il est triste;?Rien en haut, rien �� l'horizon?Ne r��v��le qu'un ciel existe.
Mais, d��s que l'azur se fait voir,?Le coeur s'��largit et se creuse,?Et s'ouvre pour le recevoir?Dans sa profondeur douloureuse,
Et ce bleu qui lui rit de loin,?L'attirant sans jamais descendre,?Lui donne l'infini besoin?D'un essor impossible �� prendre.
Le bonheur candide et serein,?Qui s'exhale de toutes choses,?L'oppresse, et son premier chagrin?Rajeunit �� l'odeur des roses.
Il sent, dans un r��veil confus,?Les anciennes ardeurs revivre,?Et les m��mes anciens refus?Le repousser d��s qu'il s'y livre.
J'ai peur d'Avril, peur de l'��moi?Qu'��veille sa douceur touchante;?Vous qu'elle a troubl��s comme moi,?C'est pour vous seuls que je la chante.
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P��LERINAGES
En souvenir je m'aventure?Vers les jours pass��s o�� j'aimais,?Pour visiter la s��pulture?Des r��ves que mon coeur a faits.
Cependant qu'on vieillit sans cesse,?Les amours ont toujours vingt ans,?Jeunes de la fixe jeunesse?Des enfants qu'on pleure longtemps.
Je soul��ve un peu les paupi��res?De ces chers et douloureux morts;?Leurs yeux sont froids comme des pierres?Avec des regards toujours forts.
Leur grace m'attire et m'oppresse,?En d��pit des ans r��volus?Je leur ai gard�� ma tendresse;?Ils ne me reconna?traient plus.
J'ai chang�� d'ame et de visage;?Ils redoutent l'adieu moqueur?Que font les hommes de mon age?Aux premiers r��ves de leur coeur;
Et moi, plein de piti��, j'h��site,?J'ai peur qu'en se posant sur eux?Mon baiser ne les ressuscite:?Ils ont ��t�� trop malheureux.
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JUIN
SONNET.
Pendant avril et mai, qui sont les plus doux mois,?Les couples, enchant��s par l'��ther frais et rose,?Ont ressenti l'amour comme une apoth��ose;?Ils cherchent maintenant l'ombre et la paix des bois.
Ils r��vent, ��tendus sans mouvement, sans voix;?Les coeurs d��salt��r��s font ensemble une pause,?Se rappelant l'aveu dont un lilas fut cause?Et le bonheur tremblant qu'on ne sent pas deux fois.
Lors le soleil riait sous une fine ��charpe,?Et, comme un papillon dans les fils d'une harpe,?Dans ses rayons encore un peu de neige errait.
Mais aujourd'hui ses feux tombent d��j�� torrides.?Un orageux silence emplit le ciel sans rides,?Et l'amour exauc�� couve un premier regret.
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LA BEAUT��
Splendeur excessive, implacable,?? Beaut��, que tu me fais mal!?Ton essence incommunicable,?Au lieu de m'assouvir, m'accable:?On n'absorbe pas l'id��al.
L'��ternel f��minin m'attire,?Mais je ne sais comment l'aimer.?Beaut��, te voir n'est qu'un martyre,?Te d��sirer n'est qu'un d��lire,?Tu n'offres que pour affamer!
Je porte envie au statuaire?Qui t'admire sans acre amour,?Comme sur le lit mortuaire?Un corps de vierge, o�� le suaire?Sanctifie un parfait contour.
Il voit, comme de blanches ailes?S'abattant sur un colombier,?Les formes des vivants mod��les,?�� l'appel du ciseau fid��les,?Couvrir le marbre familier;
Il les choisit, il les assemble,?Tel qu'un lutteur, toujours debout,?Et quand l'��bauche te ressemble,?D'aucun d��sir sa main ne tremble,?Car il est ton pr��tre avant tout.
Calme, la prunelle ��pur��e?Au soleil aust��re de l'art,?Dans la pierre transfigur��e?Il juge l'oeuvre et sa dur��e,?D'un incorruptible regard;
Mais, quand malgr�� soi l'on regarde?Une femme en ce spectre blanc,?�� lui parler l'on se hasarde,?Et bient?t, sans y prendre garde,?Dans la pierre on coule du sang!
On appuie, en r��ve, sur elle?Les l��vres pour les apaiser,?Mais, amante surnaturelle,?Tu d��daignes cet amant fr��le,?Tu ne lui rends pas son baiser.
Et vainement, pour fuir ta face,?On veut faire en ses yeux la nuit:?Les yeux t'aiment et, quoi qu'on fasse,?Nulle obscurit�� n'en efface?L'��blouissement qui les suit.
En vain le coeur frustr�� s'attache?�� des visages plus cl��ments:?Comme une lumineuse tache,?Ta vive image les lui cache,?Dress��e entre les deux amants.
Tu r��gnes sur qui t'a comprise,?Seule et hors de comparaison;?Pour l'ame de ton joug ��prise?Tout autre amour n'est que m��prise?Qui d��g��n��re en trahison.
Celles qu'on aime, on les d��sole,?Car, mentant m��me �� leurs genoux,?Sans le vouloir on les immole?�� toi, la souveraine idole?Invisible �� leurs yeux jaloux.
Seul il sent, l'homme qui te cr��e,?Tes mal��fices s'amortir;?Sa compagne au foyer t'agr��e?Comme une ��trang��re sacr��e?Qui ne l'en fera point sortir;
L'artiste impose pour h?tesse,?Dans son coeur comme dans ses yeux,?L'humble mortelle �� la d��esse,?Vouant �� l'une sa tendresse,?�� l'autre un culte glorieux!
Jamais ton ��clat ne l'embrase:?T'enveloppant, pour te saisir,?D'une rigide et froide gaze,?Il n'a de l'amour que l'extase,?Amoureux
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