Les mille et une nuits | Page 6

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tra?ner une vie obscure et cacher notre infortune.? Schahzenan n'approuvait pas cette r��solution; mais il n'osa la combattre dans l'emportement o�� il voyait Schahriar.?Mon fr��re, lui dit-il, je n'ai pas d'autre volont�� que la v?tre; je suis pr��t �� vous suivre partout o�� il vous plaira; mais promettez-moi que nous reviendrons, si nous pouvons rencontrer quelqu'un qui soit plus malheureux que nous. - Je vous le promets, r��pondit le sultan; mais je doute fort que nous trouvions personne qui le puisse ��tre. - Je ne suis pas de votre sentiment l��-dessus, r��pliqua le roi de Tartarie; peut-��tre m��me ne voyagerons-nous pas longtemps.? En disant cela, ils sortirent secr��tement du palais, et prirent un autre chemin que celui par o�� ils ��taient venus. Ils march��rent tant qu'ils eurent du jour assez pour se conduire, et pass��rent la premi��re nuit sous des arbres. S'��tant lev��s d��s le point du jour, ils continu��rent leur marche jusqu'�� ce qu'ils arriv��rent �� une belle prairie sur le bord de la mer, o�� il y avait, d'espace en espace, de grands arbres fort touffus. Ils s'assirent sous un de ces arbres pour se d��lasser et pour y prendre le frais. L'infid��lit�� des princesses leurs femmes fit le sujet de leur conversation. Il n'y avait pas longtemps qu'ils s'entretenaient, lorsqu'ils entendirent assez pr��s d'eux un bruit horrible du c?t�� de la mer, et des cris effroyables qui les remplirent de crainte: alors la mer s'ouvrit, et il s'en ��leva comme une grosse colonne noire qui semblait s'aller perdre dans les nues. Cet objet redoubla leur frayeur; ils se lev��rent promptement, et mont��rent au haut de l'arbre qui leur parut le plus propre �� les cacher. Ils y furent �� peine mont��s, que, regardant vers l'endroit d'o�� le bruit partait et o�� la mer s'��tait entr'ouverte, ils remarqu��rent que la colonne noire s'avan?ait vers le rivage en fendant l'eau. Ils ne purent dans le moment d��m��ler ce que ce pouvait ��tre; mais ils en furent bient?t ��claircis.
C'��tait un de ces g��nies[4] qui sont malins, malfaisants, et ennemis mortels des hommes: il ��tait noir et hideux, avait la forme d'un g��ant d'une hauteur prodigieuse, et portait sur sa t��te une grande caisse de verre, ferm��e �� quatre serrures d'acier fin. Il entra dans la prairie avec cette charge, qu'il vint poser justement au pied de l'arbre o�� ��taient les deux princes, qui, connaissant l'extr��me p��ril o�� ils se trouvaient, se crurent perdus.
Cependant le g��nie s'assit aupr��s de la caisse; et l'ayant ouverte avec quatre clefs qui ��taient attach��es �� sa ceinture, il en sortit aussit?t une dame tr��s-richement habill��e, d'une taille majestueuse et d'une beaut�� parfaite. Le monstre la fit asseoir �� ses c?t��s; et la regardant amoureusement: ?Dame, dit-il, la plus accomplie de toutes les dames qui sont admir��es pour leur beaut��, charmante personne, vous que j'ai enlev��e le jour de vos noces, et que j'ai toujours aim��e depuis si constamment, vous voudrez bien que je dorme quelques moments pr��s de vous; le sommeil, dont je me sens accabl��, m'a fait venir en cet endroit pour prendre un peu de repos.? En disant cela, il laissa tomber sa grosse t��te sur les genoux de la dame; ensuite, ayant allong�� ses pieds, qui s'��tendaient jusqu'�� la mer, il ne tarda pas �� s'endormir, et il ronfla bient?t de mani��re qu'il fit retentir le rivage.
La dame alors leva la vue par hasard, et apercevant les princes au haut de l'arbre, elle leur fit signe de la main de descendre sans faire de bruit. Leur frayeur fut extr��me quand ils se virent d��couverts. Ils suppli��rent la dame, par d'autres signes, de les dispenser de lui ob��ir; mais elle, apr��s avoir ?t�� doucement de dessus ses genoux la t��te du g��nie, et l'avoir pos��e l��g��rement �� terre, se leva et leur dit d'un ton de voix bas, mais anim��: ?Descendez, il faut absolument que vous veniez �� moi.? Ils voulurent vainement lui faire comprendre encore par leurs gestes qu'ils craignaient le g��nie.? Descendez donc, leur r��pliqua-t-elle sur le m��me ton; si vous ne vous hatez de m'ob��ir, je vais l'��veiller, et je lui demanderai moi-m��me votre mort.?
Ces paroles intimid��rent tellement les princes, qu'ils commenc��rent �� descendre avec toutes les pr��cautions possibles pour ne pas ��veiller le g��nie. Lorsqu'ils furent en bas, la dame les prit par la main; et, s'��tant un peu ��loign��e avec eux sous les arbres, elle leur fit librement une proposition tr��s-vive; ils la rejet��rent d'abord; mais elle les obligea, par de nouvelles menaces, �� l'accepter. Apr��s qu'elle eut obtenu d'eux ce qu'elle souhaitait, ayant remarqu�� qu'ils avaient chacun une bague au doigt, elle les leur demanda. Sit?t qu'elle les eut entre les mains, elle alla prendre une bo?te du paquet o�� ��tait sa toilette; elle en tira un fil garni d'autres bagues de toutes sortes de fa?ons, et
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