l'enseignement de toutes les ��coles, instituts ou facult��s, dont l'ensemble constitue l'Instruction sup��rieure. Sans l'initiation �� cette philosophie g��n��rale, les sp��cialistes non seulement ne pourront jamais ��tre que des particularistes tr��s born��s et sujets �� toutes les divagations d��s qu'ils seront, comme c'est in��vitable pour tout homme vivant en soci��t��, entra?n��s �� sortir du domaine restreint de leur activit�� ordinaire, mais ils en arriveront m��me �� ��tre des sp��cialistes inf��rieurs en intelligence �� ceux de leurs confr��res dont l'��quilibre intellectuel n'aura pas ��t�� d��form�� comme le leur par l'exercice de facult��s isol��es. Il se produira, et il s'est malheureusement produit d��j��, dans le domaine des professions dites lib��rales, le m��me ph��nom��ne qui s'est manifest�� dans le domaine industriel: la division excessive et sans contrepoids du travail am��nera l'automatisme machinal et finalement une atrophie mentale g��n��rale.
L'enseignement doit donc ��tre int��gral �� tous les degr��s; il commencera par ��tre concret et, �� mesure qu'il se diff��renciera en sp��cialit��s professionnelles, cette division n��cessaire sera compens��e par une g��n��ralisation et une abstraction progressives non moins n��cessaires. Les sp��cialit��s les plus ��minentes, si elles ne sont pas constamment dans un rapport harmonique, avec le surplus de la structure sociale, n'apparaissent plus, en d��finitive, que comme des d��viations et des d��formations organiques; les gibbosit��s les plus hautes n'ont jamais, en aucun temps, ��t�� consid��r��es comme un attribut de la beaut��; les difformit��s intellectuelles ne le sont pas davantage au point de vue de la plastique du corps social.
De tout ce qui pr��c��de il r��sulte, avec non moins d'��vidence, qu'il existe, dans la l��gislation qui r��gle notre enseignement sup��rieur, des lacunes et des vices consid��rables. Les conditions physiologiques, psychiques, logiques, historiques et dogmatiques que nous avons bri��vement expos��es ci-dessus, conditions actuellement reconnues par tous les hommes de science, constituent, en r��alit��, les lois n��cessaires, c'est-��-dire naturelles, qui doivent pr��sidera l'organisation de tout enseignement notamment sup��rieur.
Or, non seulement la sociologie abstraite et m��me concr��te est ��cart��e des programmes officiels, mais par quelle aberration, si ce n'est par une r��miniscence th��ologique et m��taphysique inconcevable dans l'��tat de nos connaissances, a-t-on pu, par exemple, placer la Facult�� de philosophie, au point de vue de l'ordre des ��tudes, avant les autres facult��s, notamment celle de droit? Il est ��vident, pour peu qu'on y r��fl��chisse, que la philosophie ne peut consister que dans la recherche des lois d��gag��es par l'��tude de toutes les sciences ant��rieures; c'est �� cette condition seulement qu'elle peut ��tre elle-m��me une philosophie positive ou scientifique. La philosophie des sciences en g��n��ral et des sciences sociales en particulier ne peut donc ��tre que le couronnement, la terminaison naturelle de ces derni��res; son enseignement final devrait r��unir dans un m��me auditoire les ��tudiants de toutes les Facult��s apr��s l'ach��vement de leurs ��tudes professionnelles, c'est-��-dire sp��ciales. L'ordre antinaturel et imparfait actuel ne s'explique pr��cis��ment que par le caract��re soit th��ologique, soit m��taphysique de l'enseignement philosophique dominant.
Voil�� pour la philosophie en g��n��ral. En ce qui concerne la psychologie en particulier, elle est une d��pendance de la physiologie, elle ne peut donc et ne doit ��tre enseign��e qu'apr��s une initiation physiologique suffisante; la derni��re loi sur l'enseignement universitaire, en Belgique, a d��j�� partiellement reconnu cette d��pendance n��cessaire; il faut l'affirmer d'une fa?on de plus en plus nette; il faut insister notamment sur ce que l'enseignement d'une physiologie psychique purement scientifique est le v��ritable pr��liminaire �� l'��tude des sciences sociales et notamment de toutes celles qui sont enseign��es dans les facult��s de droit. Le droit lui-m��me et surtout le droit criminel ont leurs fondements dans notre structure biologique et psychique; la th��orie de la responsabilit�� p��nale n'est qu'un cas particulier de la th��orie de la responsabilit�� morale; l'une et l'autre sont conditionn��es par la psycho-physiologie; m��me toute l�� th��orie du consentement, celle des conventions et des obligations en droit civil sont �� r��viser dans ce sens; ici ��galement l'ancienne m��taphysique doit ��tre expuls��e par la philosophie positive.[2]
L'ordre logique, historique et dogmatique de l'ensemble de toutes les sciences particuli��res nous montre d��j�� par lui-m��me ce qu'il faut entendre par loi au sens scientifique de ce mot: _la loi est le rapport n��cessaire qui existe entre tout ph��nom��ne et les conditions o�� ce ph��nom��ne appara?t._ Le tableau hi��rarchique des sciences depuis les math��matiques jusqu'�� la sociologie, est la formule d'une loi �� la fois statique et dynamique; statique en ce sens que l'ordre n��cessaire de l'organisme scientifique est tel que les sciences les plus sp��ciales et les plus complexes reposent sans exception sur des sciences plus g��n��rales et plus simples; dynamique en ce sens que dans leur activit�� et notamment dans leur ��volution �� la fois historique et logique elles ob��issent �� la m��me loi, au m��me ordre, d��termin��s par les m��mes conditions.
Voyons maintenant par quelles m��thodes nous pouvons reconna?tre et d��gager les lois scientifiques des ph��nom��nes en g��n��ral et notamment des ph��nom��nes sociologiques.
CHAPITRE II
LES LOIS
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