Les Visages du temps, poésie | Page 4

Huguette Bertrand
DROLEMENT
Au jardin des prononciations?une parole remue la terre?creuse des sillons?sème des signes vertigineux?quand la main fr?le?l'instant

ERREMENT
Les vertiges parcourent?les nuits ondulées?vestiges des mouvances?d'une lune ancienne?délaissée sur la page?des enchantements

à L'éCRAN L'ERRANCE
Quand les battements sont de rigueur?le convenu devient obscène?de nulle part de partout?la langue viole l'indicible?se moque des chastetés intelligibles?en ces moments d'ablution sous-marine?sous-jacente?emportés dans ce remous?des voix caressantes?donne du sens aux sens?dans les parfums que répandent les cris
à l'infini des courbes?les odeurs du silence rampent?jusqu'à l'essentiel?encerclé par les instants?d'une surface démesurée?espace des transfigurations

RESSEMBLANCE
En leurs chastes tutoiements?les solitudes s'absentent?jusqu’au quai?des emportements?où la vague s'obstine?touche?secoue?prononce la courbe?du corps des mots?dans l'espace hume?le parfum?des cris poreux
Long comme le jour?un baiser se prolonge?dans l'interdit?croisent les langues perdues?dans ce lieu fluide?des rapprochements

ENTRE GUILLEMETS
Perdus dans les forêts du Nord, les secrets glissent dans le silence, accordés aux bruits d'un big town, dans une chambre errante entre les errances, s'absorbent, dérivent sur les jours.
entre guillemets?reposent?me reposent?sur un temps démesuré?me projettent sur l'aube d'un regard nu?le ventre aspiré par les battements fluides?du va-et-vient des mots?en ce non dit de l'existence
insatiablement?le silence des nuits?enchante?le contour des jours

CRUE ROSE
éveillée?la chair se conserve dans le miel?et le blanc des mots?réinventés
promesse?utopie?crue rose?rapt?quand le printemps bouge?traverse la sphère?en son délire?ses errances

AU COEUR L'INSTANT
...et l'ombre la regarde sous sa nappe brillante comme le jour ressuscité la regarde à travers la main qui tire les mots hors de l'ombre Cette main ensoleillée pose ses empreintes au coeur de l'instant verse des lumières effervescentes sur l'horizon?devant la mer enroule les jours?autour du corps?dressé
les écrits la déplient?la fibre suit le mouvement des vagues?dérive le paysage?en sa nuit

LE TEMPS ABOLI
Les nuits me déportent dans l'absurde?les matins me transportent sur les dunes?les déserts me reconnaissent?les étoiles aussi?j'efface les habitudes les croix?incrustées dans les sables du temps?en mouvement?je plonge à vif dans mon Nord?me soumets au prolongé des heures?dans l'eau?dans le vent?dans les cris?devant les oiseaux?étonnés

TRACé
Dans le suivi du mouvement, des murmures renaissent, toujours renouvelés malgré l'absence, dans ce jus humain comme un rappel de nos ressemblances.
Dans sa fureur?l'être caresse la matière?vibre à travers la couleur des émois?retenus?redépose sur le corps embrassé?une lumière entrevue?écho fluide d'une renaissance?fécondée dans le mouvement?d'une tendresse infinie?Elle s'en retourne aux abois sur le tracé invisible d'une mémoire vive

PRONONCIATION
Les mots me parcourent dans tous les sens?par ma démesure?toujours me ramènent?à l'essentiel
ce ne sont pas que des mots?c'est une parole qui se prononce?dans le prononcé de l'être?c'est une mémoire en mouvement?me décha?ne?me renvoie au silence?me reprend me projette?entre les failles des murs?au menu de l'nterdit

SOUSJACENDRES
En ses coulées?une montagne?écoute les plaintes?d'un monde éclaté?douce violence?douce présence?doux est l'écho?souvenu?trop forte chose?trop forte dose?oeuvrent les désirs?en ce silence?phosphorescent

PACTE IMPACT
Liée au blanc originel?une absence hante l'histoire?cache ses échos sous la langue?renouvelle la couleur du vivant?ses coulée de lumière?déversées sur des montagnes de silences?projette sur le tableau?l'image d'un chant immobile

SUEURS D'ENFANCE
à même la vie?les petits esclaves?que la cupidité soustraie?de leur enfance?ne ch?ment pas?de leur ame perlent?des sueurs?sur leurs rêves?désenchantés?ils rampent vers leur nuit?abandonnée à l'espoir?d'un simple sourire?au coeur de leur émoi

CONTACT
Des poussées de violence?contenues?dans un tout petit rien primaire?s'épellent?sur quelques lignes partagées?éclatent sur les jours?sans fracasser les fenêtres

CONSENTEMENT
Ah ! la vie folle?la folle vie?toujours transporte?nos aujourd'hui?dans les ailleurs?quand les ailleurs?ne portent plus la vie?à son meilleur?enferme le trou?dans son égout?retrouve la folle?retrouve la vie?la folle vie d'ailleurs?l'ailleurs la vie?follement consentis

TRILOGIE SARCASTIQUE
and a one
Vomir la vie?rêver l'amour?autour des nuits?renverse les jours?des alentours?retire l'amour?retire la vie?la mort s'ennuie?salut bonjour?Ne reste?que mots d'amour?rêvés de nuit?toujours envient?la vie des morts?que je salue?dans l'aujourd'hui
and a two?Ceci est un poème mort?de sa belle vie?enterré?dans l'humour?des alentours?Qu'il en soit ainsi?De l'amour?de la vie?de l'humour?pour ma nuit?à mourir de rire
and a three?Maniganceries?en ce début?de jeune nuit?la poésie m'assaisonne?de mots?pour enjoliver la tristesse?des abandons?déploie ses ailes?fluides?sur mon ame insipide?et gelée?se grise?se brise?sur le rocher?des fuites?oubliant de se payer?une cuite

BLEU FRAIS ET FLUIDE
L’éclat des feux?des orages de la nuit?sillonnent les jours rouges?fait place au bleu frais fluide?des recommencements?toujours s'inspire au passé, s'amalgame au présent, délivre l'instant
Ce vertige indomptable agrippé à l'écho des cendres, traverse le ciel endommagé se transmet fluide à travers les éclats de vide, le plein des sens, les sens abreuvés à la source des couleurs toujours fauves des mots transfigurés
le temps s'étire?Le temps chavire?en ces jours nonchalants?qu'un hiver attend

CHAUD ET COLLANT
Sous l'apparence?des dehors desséchés?les heures lèchent?les aisselles?d'une mémoire ruisselante?lancent le jet des douches?réclamé?par la passion?des amours habitées

PLONGéE
Insoutenable regard?traversé par les jours?cette emprise invisible?que transporte la parole?en eaux vives?de l'ivresse?de la chute?en plongée jusqu'à l'être?en remous?en silence?en sourires?transportés par le vent?vers ce lointain regard?recueilli

ONDES REBELLES
Amis des ondes?à l'ombre traverse?le pays du coeur?l'échine redressée?en ses douleurs?que des rires inondent?en secousses rythmées?quand les doigts?en rappel?tapochent un clavier?connecté?aux ondes?affranchies?et rebelles

ORIFLAMMES
Rouge feu flambeur?de jour comme de nuit?l'appel du large espoir?lance des oriflammes?sur le coeur?empoussiéré?retenu dans l'égout?à genoux?sur un pou?gris

LE DIT DE L'INéDIT
Tellement humide?la vie?tellement fluide?la vie?accrochée aux espaces?de nos quotidiens?tellement quotidien?la vie?parmi les miettes?de nos espoirs?sous-cutanés?espoirs toujours humides?à travers le fluide?d'un espace quotidien?le tien?le mien?répété
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