larges de trois, comptent également cent cinquante mille hectares, qui s'étendent sous les territoires de Liège, de Namur, de Mons et de Charleroi. En France, le bassin situé entre la Loire et le Rh?ne, Rive-de-Gier, Saint-étienne, Givors, épinac, Blanzy, le Creuzot -- les exploitations du Gard, Alais, La Grand-Combe, -- celles de l'Aveyron à Aubin -- les gisements de Carmaux, de Bassac, de Graissessac --, dans le Nord, Anzin, Valenciennes, Lens, Béthune, recouvrent environ trois cent cinquante mille hectares.
Le pays le plus riche en charbon, c'est incontestablement le Royaume-Uni. Celui-ci, en exceptant l'Irlande, à laquelle manque presque absolument le combustible minéral, possède d'énormes richesses carbonifères, -- mais épuisables comme toutes richesses. Le plus important de ces divers bassins, celui de Newcastle, qui occupe le sous-sol du comté de Northumberland, produit par an jusqu'à trente millions de tonnes, c'est-à-dire près du tiers de la consommation anglaise et plus du double de la production fran?aise. Le bassin du pays de Galles, qui a concentré toute une population de mineurs à Cardiff, à Swansea, à Newport, rend annuellement dix millions de tonnes de cette houille si recherchée qui porte son nom. Au centre, s'exploitent les bassins des comtés d'York, de Lancaster, de Derby, de Stafford, moins productifs, mais d'un rendement considérable encore. Enfin, dans cette portion de l'écosse située entre édimbourg et Glasgow, entre ces deux mers qui l'échancrent si profondément, se développe l'un des plus vastes gisements houillers du Royaume-Uni. L'ensemble de ces divers bassins ne comprend pas moins de seize cent mille hectares, et produit annuellement jusqu'à cent millions de tonnes du noir combustible.
Mais qu'importe ! La consommation deviendra telle, pour les besoins de l'industrie et du commerce, que ces richesses s'épuiseront. Le troisième millénaire de l'ère chrétienne ne sera pas achevé, que la main du mineur aura vidé, en Europe, ces magasins dans lesquels, suivant une juste image, s'est concentrée la chaleur solaire des premiers jours [2*].
Or, précisément à l'époque où se passe cette histoire, l'une des plus importantes houillères du bassin écossais avait été épuisée par une exploitation trop rapide. En effet, c'était dans ce territoire, qui se développe entre édimbourg et Glasgow, sur une largeur moyenne de dix à douze milles, que se creusait la houillère d'Aberfoyle, dont l'ingénieur James Starr avait si longtemps dirigé les travaux.
Or, depuis dix ans, ces mines avaient d? être abandonnées. On n'avait pu découvrir de nouveaux gisements, bien que les sondages eussent été portés jusqu'à la profondeur de quinze cents et même de deux mille pieds, et lorsque James Starr s'était retiré, c'était avec la certitude que le plus mince filon avait été exploité jusqu'à complet épuisement.
Il était donc plus qu'évident que, en de telles conditions, la découverte d'un nouveau bassin houiller dans les profondeurs du sous-sol anglais aurait été un événement considérable. La communication annoncée par Simon Ford se rapportait-elle à un fait de cette nature ? C'est ce que se demandait James Starr, c'est ce qu'il voulait espérer.
En un mot, était-ce un autre coin de ces riches Indes noires dont on l'appelait à faire de nouveau la conquête ? Il voulait le croire.
La seconde lettre avait un instant dérouté ses idées à ce sujet, mais maintenant il n'en tenait plus compte. D'ailleurs, le fils du vieil overman était là, l'attendant au rendez-vous indiqué. La lettre anonyme n'avait donc plus aucune valeur.
A l'instant où l'ingénieur prenait pied sur le quai, le jeune homme s'avan?a vers lui.
? Tu es Harry Ford ? lui demanda vivement James Starr, sans autre entrée en matière.
-- Oui, monsieur Starr.
-- Je ne t'aurais pas reconnu, mon gar?on ! Ah ! c'est que, depuis dix ans, tu es devenu un homme !
-- Moi, je vous ai reconnu, répondit le jeune mineur, qui tenait son chapeau à la main. vous n'avez pas changé, monsieur. vous êtes celui qui m'a embrassé le jour des adieux à la fosse Dochart ! ?a ne s'oublie pas, ces choses-là !
-- Couvre-toi donc, Harry, dit l'ingénieur. Il pleut à torrents, et la politesse ne doit pas aller jusqu'au rhume.
-- Voulez-vous que nous nous mettions à l'abri, monsieur Starr ? demanda Harry Ford.
-- Non, Harry. Le temps est pris. Il pleuvra toute la journée, et je suis pressé. Partons.
-- A vos ordres, répondit le jeune homme.
-- Dis-moi, Harry, le père se porte bien ?
-- Très bien, monsieur Starr.
-- Et la mère ?...
-- La mère aussi.
-- C'est ton père qui m'a écrit, pour me donner rendez-vous au puits de Yarow ?
-- Non, c'est moi.
-- Mais Simon Ford m'a-t-il donc adressé une seconde lettre pour contremander ce rendez-vous ? demanda vivement l'ingénieur.
-- Non, monsieur Starr, répondit le jeune mineur.
-- Bien ! ? répondit James Starr, sans parler davantage de la lettre anonyme.
Puis, reprenant :
? Et peux-tu m'apprendre ce que me veut le vieux Simon ? demanda-t-il au jeune homme.
-- Monsieur Starr, mon père s'est réservé le soin
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