Les Filleules de Rubens, Tome I, by
Samuel-Henry Berthoud
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Title: Les Filleules de Rubens, Tome I
Author: Samuel-Henry Berthoud
Release Date: December 29, 2004 [eBook #14512]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LES FILLEULES DE RUBENS
Histoire Flamande
Tome Premier
par
S. HENRY BERTHOUD
Bruxelles, Librairie Allemande, Fran?aise et étrangère De Mayer et Flatau, Rue de la Madeleine, 5
1849
CHAPITRE Ier.
MYNHEER BORREKENS.
Vers la fin du mois de juin de l'année 16.., au moment où les cloches de l'église Notre-Dame d'Anvers sonnaient quatre heures du matin, un homme jeune encore entr'ouvrit les riches courtines qui fermaient son lit et sortit de sa chambre, en marchant avec précaution sur la pointe du pied.
Après avoir descendu un escalier dont les derniers ornements n'étaient pas encore tout-à-fait terminés, il entra dans une petite salle ou se trouvait une baignoire de marbre blanc rapportée d'Italie, et l'un des chefs-d'oeuvre les plus admirables de l'antiquité. Il jeta le manteau qui l'enveloppait, se plongea pendant quelques minutes, dans la baignoire pleine d'eau fra?che, et termina ensuite sa toilette avec une promptitude qui n'excluait pourtant point les soins les plus minutieux.
Après quoi, il couvrit sa tête d'un feutre gris à larges bords et se rendit à l'église voisine de Notre-Dame.
Quatre heures et demie sonnaient au moment où il franchissait le seuil de l'église, et où un prêtre montait à l'autel pour célébrer le saint sacrifice de la messe.
Le jeune homme s'agenouilla humblement sur les dalles, au milieu de la foule, se signa dévotement et pria avec ferveur pendant toute la durée de la cérémonie catholique. Après quoi, il se releva, n'oublia point de tremper ses doigts dans l'eau du bénitier et reprit le chemin de son logis.
Chemin faisant, il rencontra une pauvre femme qui s'en revenait, comme lui, de la messe. Enveloppée de sa cape noire, d'une grande propreté, quoique usée et raccommodée en plusieurs endroits, elle tenait par la main deux petits enfants; on lisait, rien que dans l'allure de cette femme, une misère honnête.
--Vous avez là un beau gar?on bien éveillé, dit le jeune homme à la femme.
--Un pauvre orphelin! répondit-elle en soupirant. J'ai perdu mon mari il y a un an.
Et la douleur lui fit, sans qu'elle s'en aper??t, accélérer convulsivement le pas pendant quelques secondes.
--Que la volonté de Dieu soit faite! ajouta-t-elle avec une résignation qui se trouvait plus dans ses paroles que dans son coeur. Si j'étais seule à souffrir, je ne me plaindrais point, mais ces deux pauvres innocents!...
Elle s'interrompit et se remit à marcher avec vitesse, car des larmes remplissaient ses yeux, et ses sanglots étaient prêts à éclater.
Le jeune homme avait pris le petit gar?on par la main.
--Demeures-tu bien loin d'ici? lui demanda-t-il en tapant sur ses grosses joues roses.
--A la place de Meir, répondit ce petit gar?on en regardant le beau cavalier si bravement vêtu, et qui portait à ses bottes des éperons d'argent qui résonnaient d'une manière fort agréable pour l'oreille d'un bambin.
--Et comment te nommes-tu?
--Claes, mynheer.
--Eh bien! Claes, tu ne refuseras pas de ton compagnon de route ces deux morceaux de pain d'épice qui font si bon effet à la boutique devant laquelle nous passons! Embrasse-moi, partage avec ta soeur, et au revoir!
En achevant ces mots, il s'éloigna, non sans écrire, sur ses tablettes, le nom et l'adresse de la veuve Claes.--Ma chère Isabelle me saura gré de lui apporter, à son réveil, cette infortune à soulager, se dit-il.
Il ne se trouvait plus qu'à peu de distance de sa maison, lorsqu'une voix forte et mielleuse, tout à la fois, le salua d'un bonjour mynheer Rubens, qui lui fit tourner la tête.
--Ah! c'est vous, mynheer Borrekens, dit-il en s'arrêtant devant une porte, sur le seuil de laquelle se tenait appuyé un homme d'une soixantaine d'années environ, et qui souleva sur sa tête son bonnet pour saluer le peintre célèbre.
--Moi-même, répondit le bourgeois, et je suis charmé de vous voir, car je devais me rendre chez vous aujourd'hui.
--Vous m'auriez fait honneur et plaisir, voisin.
--L'honneur e?t été pour moi, et vous y auriez trouvé peu de plaisir, mynheer Rubens, car il devait s'agir, dans ma visite, d'un bout de terrain qu'en creusant les fondations d'un mur vous avez pris sur le jardin du Serment des Arquebusiers, dont j'ai l'honneur d'être le roi.
--Par saint Pierre et saint Paul, mes patrons! si je l'ai fait, c'est bien sans m'en douter, s'écria l'artiste.
--C'est aussi ce que j'ai dit aux arquebusiers, répondit mynheer Borrekens; mais ils n'ont point voulu entendre raison, et ils prétendent que c'est aux hommes
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