suis qu��un homme, et j��ai le droit d��aimer sur la terre ceux qui m��aiment, bonheur si rare!
-- Vous n��avez pas plus ce droit comme homme que comme roi; ou, si vous vouliez le prendre loyalement, il fallait pr��venir M. de Bragelonne au lieu de l��exiler.
-- Je crois que je discute, en v��rit��! interrompit Louis XIV avec cette majest�� que lui seul savait trouver �� un point si remarquable dans le regard et dans la voix.
-- J��esp��rais que vous me r��pondriez, dit le comte.
-- Vous saurez tant?t ma r��ponse, monsieur.
-- Vous savez ma pens��e, r��pliqua M. de La F��re.
-- Vous avez oubli�� que vous parliez au roi, monsieur; c��est un crime!
-- Vous avez oubli�� que vous brisiez la vie de deux hommes; c��est un p��ch�� mortel, Sire!
-- Sortez, maintenant!
-- Pas avant de vous avoir dit: Fils de Louis XIII, vous commencez mal votre r��gne, car vous le commencez par le rapt et la d��loyaut��! Ma race et moi, nous sommes d��gag��s envers vous de toute cette affection et de tout ce respect que j��avais fait jurer �� mon fils dans les caveaux de Saint-Denis, en pr��sence des restes de vos nobles a?eux. Vous ��tes devenu notre ennemi, Sire, et nous n��avons plus affaire d��sormais qu���� Dieu, notre seul ma?tre. Prenez-y garde!
-- Vous menacez?
-- Oh! non, dit tristement Athos, et je n��ai pas plus de bravade que de peur dans l��ame. Dieu, dont je vous parle, Sire, m��entend parler; il sait que, pour l��int��grit��, pour l��honneur de votre couronne, je verserais encore �� pr��sent tout ce que m��ont laiss�� de sang vingt ann��es de guerre civile et ��trang��re. Je puis donc vous assurer que je ne menace pas le roi plus que je ne menace l��homme; mais je vous dis, �� vous: Vous perdez deux serviteurs pour avoir tu�� la foi dans le coeur du p��re et l��amour dans le coeur du fils. L��un ne croit plus �� la parole royale, l��autre ne croit plus �� la loyaut�� des hommes, ni �� la puret�� des femmes. L��un est mort au respect et l��autre �� l��ob��issance. Adieu!
Cela dit, Athos brisa son ��p��e sur son genou, en d��posa lentement les deux morceaux sur le parquet, et, saluant le roi, qui ��touffait de rage et de honte, il sortit du cabinet.
Louis, ab?m�� sur sa table, passa quelques minutes �� se remettre, et, se relevant soudain, il sonna violemment.
-- Qu��on appelle M. d��Artagnan! dit-il aux huissiers ��pouvant��s.
Chapitre CXCVIII -- Suite d'orage
Sans doute nos lecteurs se sont d��j�� demand�� comment Athos s����tait si bien �� point trouv�� chez le roi, lui dont ils n��avaient point entendu parler depuis un long temps. Notre pr��tention, comme romancier, ��tant surtout d��encha?ner les ��v��nements les uns aux autres avec une logique presque fatale, nous nous tenions pr��t �� r��pondre et nous r��pondons �� cette question.
Porthos, fid��le �� son devoir d��arrangeur d��affaires avait, en quittant le Palais-Royal, ��t�� rejoindre Raoul aux Minimes du bois de Vincennes, et lui avait racont��, dans ses moindres d��tails, son entretien avec M. de Saint-Aignan; puis il avait termin�� en disant que le message du roi �� son favori n��am��nerait, probablement, qu��un retard momentan��, et qu��en quittant le roi de Saint-Aignan s��empresserait de se rendre �� l��appel que lui avait fait Raoul.
Mais Raoul, moins cr��dule que son vieil ami, avait conclu, du r��cit de Porthos, que, si de Saint-Aignan allait chez le roi, de Saint-Aignan conterait tout au roi et que, si de Saint-Aignan contait tout au roi, le roi d��fendrait �� de Saint-Aignan de se pr��senter sur le terrain. Il avait donc, en cons��quence de cette r��flexion, laiss�� Porthos garder la place, au cas, fort peu probable, o�� de Saint-Aignan viendrait, et encore avait-il bien engag�� Porthos �� ne pas rester sur le pr�� plus d��une heure ou une heure et demie. Ce �� quoi Porthos s����tait formellement refus��, s��installant, bien au contraire, aux Minimes, comme pour y prendre racine, faisant promettre �� Raoul de revenir de chez son p��re chez lui, Raoul, afin que le laquais de Porthos s?t o�� le trouver si M. de Saint-Aignan venait au rendez-vous.
Bragelonne avait quitt�� Vincennes et s����tait achemin�� tout droit chez Athos, qui, depuis deux jours, ��tait �� Paris.
Le comte ��tait d��j�� pr��venu par une lettre de d��Artagnan.
Raoul arrivait donc surabondamment chez son p��re, qui, apr��s lui avoir tendu la main et l��avoir embrass��, lui fit signe de s��asseoir.
-- Je sais que vous venez �� moi comme on vient �� un ami, vicomte, quand on pleure et quand on souffre; dites-moi quelle cause vous am��ne.
Le jeune homme s��inclina et commen?a son r��cit. Plus d��une fois, dans le cours de ce r��cit, les larmes coup��rent sa voix et un sanglot ��trangl�� dans sa gorge suspendit la narration. Cependant il acheva.
Athos savait probablement d��j�� �� quoi s��en tenir, puisque nous avons dit que d��Artagnan lui avait ��crit; mais, tenant ��
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.