ami le claime,
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Et ne la ramène en la fin 4791?A la vertu, bien souverain,?Dont jadis la sevrait Jeunesse?L'abreuvant de vaine liesse;?Car alors elle voit et sent?Combien précaire est le présent.?L'amant donc, en toute occurrence,?Doit chercher pure jouissance?En amour; ne doit redouter?Femme ni fille d'enfanter,?Et le plaisir ne leur doit faire?Quitter leur mission sur terre.?Je sais bien que le plus souvent?Femme ne veut faire d'enfant?Et se désole d'être enceinte;?Nulle n'en fait noise ni plainte?Pourtant, à moins d'être sans coeur?Et sans vergogne et sans pudeur.?Bref, chacun en l'oeuvre charnelle?Ne voit qu'ivresse mutuelle,?Fors ces gens dignes de mépris?Qui leur amour mettent à prix,?Les lois violant de Nature,?Et n'en font plus qu'une oeuvre impure.?Car femme est vile assurément?Qui se livre pour de l'argent;?Nul homme ne se devrait prendre?A femme qui veut sa chair vendre.?Croit-il que femme ait son corps cher?Qui tout vif le souffre écorcher??Est-il si na?f et si bête,?Parce que femme lui fait fête?Et l'a son tendre ami nommé,?De croire qu'il en soit aimé?
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Et qu'el li rit et li fait feste. 4811?Certainement nule tel beste?Ne doit estre amie clamée,?Ne n'est pas digne d'estre amée.?L'en ne doit riens priser moillier?Qui homme bée à despoillier.?Ge ne di pas que bien n'en port?Et par solas et par déport,?Ung joelet, se ses amis?Le li a donné ou tramis;?Mès qu'ele pas ne le demant,?Qu'el le prendroit trop laidement:?Et des siens ausinc li redoigne,?Se faire le puet sans vergoigne;?Ainsinc lor cuers ensemble joignent,?Bien s'entrament, bien s'entredoignent.?Ne cuidiés pas que ges dessemble?Ge voil bien qu'il voisent ensemble,?Et facent quanqu'il doivent faire,?Comme cortois et debonnaire;?Mès de la fole Amor se gardent,?Dont li cuers esprennent et ardent,?Et soit l'Amor sans convoitise?Qui les faus cuers de prendre atise.?Bone amor doit de fin cuer nestre,?Dons n'en doivent pas estre mestre?Ne que font corporel solas:?Mais l'amor qui te tient où las,?Charnex delis te represente,?Si que tu n'as aillors t'entente:?Por ce veus-tu la Rose avoir,?Tu n'i songes nul autre avoir;?Mès tu n'en es pas à deus doie,?C'est ce qui la pel t'amegroie,
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O fou qu'un sourire ensorcelé! 4825?Crois-moi, ce n'est pas brute telle?Qu'il faut pour amante chérir,?Une plus digne il faut choisir.?Laisse la femme méprisable?Qui veut dépouiller son semblable.?Cependant femme à la rigueur?Peut, s'il lui pla?t, sans déshonneur,?Porter joyaux en sa parure,?Présents d'amoureuse nature;?Mais jamais ne doit demander,?Car ce serait se marchander.?Voire, sans qu'on le trouve étrange,?Elle peut donner en échange;?Constant et mutuel retour?Les dons entretiennent l'amour.?Les amants je ne désassemble;?Je veux bien qu'ils aillent ensemble?Et fassent leur devoir tous deux?En courtois et francs amoureux,?Mais se gardent de l'amour folle?Qui vous consume et vous affole,?Et de l'amour intéressé?Par qui maint coeur faux est poussé.?Bonne-Amour doit de fin coeur na?tre,?L'argent n'en doit pas être ma?tre?Non plus la seule volupté.?Or cette amour qui t'a dompté?Plaisirs charnels te représente;?Tu n'as plus ailleurs nulle entente.?Aussi veux-tu la Rose avoir?Et ne veux autre chose voir.?Mais tu es loin du but encore,?C'est ce qui ta peau décolore
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Et qui de toutes vertus t'oste. 4845?Moult recéus dolereus hoste,?Quant Amors onques hostelas[14];?Mauvès hoste en ton hostel as,?Por ce te lo que hors le boutes,?Qu'il te tost les pensées toutes?Qui te doivent à preu torner:?Ne l'i laisse plus séjorner.?Trop sunt à grant meschief livré?Cuers qui d'Amors sunt enivré;?En la fin encor le sauras?Quant ton tens perdu i auras,?Et dégastée ta jonesce?En ceste dolente léesce.?Se tu pués encore tant vivre?Que d'Amors te voies délivre,?Le tens qu'auras perdu plorras,?Mès recovrer ne le porras,?Encor se par tant en eschapes:?Car en l'Amor où tu t'entrapes,?Maint i perdent, bien dire l'os,?Sens, tens, chastel, cors, ame et los.
L'Amant.
Ainsinc Raison me préeschoit;?Mès Amors tout empéeschoit?Que riens à ovre n'en méisse,?Jà soit ce que bien entendisse?Mot à mot toute la matire,?Mès Amors si formant m'atire,?Que par tretous mes pensers chace?Cum cil qui par tout a sa chace,?Et tous jors tient mon cuer sous s'êle.?Hors de ma teste à une pele,
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Et te ravit toute vertu. 4859?Quel fatal h?te as-tu re?u,?Quand Dieu d'Amours franchit ta porte[14]??Aussi, crois-moi quand je t'exhorte?De ton logis à le chasser,?Il te ravit tout bon penser,?Et c'est grand' honte et grand dommage.?Ne l'y laisse pas davantage;?Trop sont à grand méchief livrés?Coeurs qui d'Amour sont enivrés.?En cette dolente liesse?N'use pas toute ta jeunesse;?Quand perdu tout ton temps auras?Trop tard, hélas! tu le verras.?Si tu peux encore assez vivre?Pour que d'Amour Dieu te délivre,?Le temps perdu tu pleureras,?Mais recouvrer ne le pourras.?Heureux encor si ne trépasses,?Car en l'amour où tu t'enlaces?Maint y perdit l'ame et le coeur,?Ses biens, l'existence et l'honneur.
L'Amant.
Ainsi, longtemps Raison me prêche;?Mais Amour est là qui m'empêche?D'en tirer le moindre profit.?Pourtant tout ce qu'elle me dit?Attentif mot à mot j'écoute;?Mais Amour si bien me déroute,?Que tout il chasse mon penser,?Puisqu'il a droit partout chasser,?Et retient mon coeur sous son aile.?Hors ma tête avec une pelle,
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Quant au sermon séant m'aguete, 4877?Par une des oreilles giete?Quanque Raison en l'autre boute,?Si qu'ele i pert sa poine toute,?Et m'emple de
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