chandelle des mains d'une des coquettes villageoises qui la tenait en minaudant, il introduisit son h?te dans le parloir de la famille, ou plut?t dans la grand'salle; car, le batiment ayant ��t�� jadis une habitation fortifi��e, la pi��ce ou l'on se rassemblait ��tait une chambre vo?t��e et, pav��e, humide et sombre sans doute, compar��e aux logements de fermes de nos jours; mais ��clair��e par un bon feu de tourbe, elle partit �� Earnscliff infiniment pr��f��rable aux montagnes froides et arides qu'il venait de parcourir. La v��n��rable ma?tresse de la maison, o�� la fermi��re, coiff��e avec l'ancien pinner (coiffe des matrones d'��cosse), v��tue d'une simple robe serr��e, d'une laine fil��e par elle-m��me, niais portant aussi un large collier d'or et des boucles d'oreilles, ��tait assise au coin de la chemin��e, dans son fauteuil d'osier, dirigeant les occupations des jeunes filles et de deux ou trois servantes qui travaillaient �� leurs quenouilles derri��re leurs ma?tresses.
Apr��s avoir fait bon accueil �� Earnscliff, et donn�� tout bas quelques ordres pour faire une addition au souper ordinaire de la famille, la vieille grand'm��re et les soeurs d'Hobby commenc��rent leur attaque, qui n'avait ��t�� que diff��r��e.
--Jenny n'avait pas besoin d'appr��ter un si grand feu de cuisine pour ce qu'Hobby a rapport��, dit une des soeurs.
--Non sans doute, dit une autre, la, poussi��re de la tourbe, bien souffl��e, aurait suffi pour r?tir tout le gibier de notre Hobby.
--Oui, ou le bout de chandelle, si le vent ne l'��teignait pas, dit la troisi��me. Ma foi, si j'��tais que de lui j'aurais rapport�� un corbeau plut?t que de revenir trois fois sans la corne d'un daim pour en faire un cornet.
Hobby les regardait alternativement en fron?ant le sourcil, dont l'augure sinistre ��tait d��menti par le sourire de bonne humeur qui se dessinait sur ses l��vres. Il chercha �� les adoucir cependant, en annon?ant le pr��sent qu'Earnscliff avait promis.
--Dans ma jeunesse, dit la vieille m��re, un homme aurait ��t�� honteux de sortir une heure avec son fusil, sans rapporter au moins un daim de chaque c?t�� de son cheval, comme un coquetier portant des veaux au march��.
--C'est pour cela qu'il n'en reste plus, dit Hobby; je voudrais que vos vieux amis nous en eussent laiss�� quelques-uns.
--Il y a pourtant des gens qui savent encore trouver du gibier, dit la soeur a?n��e en jetant un coup d'oeil sur Earnscliff,
--H�� bien! h�� bien! femme, chaque chien n'a-t-il pas son jour! Que Earnscliff me pardonne ce vieux proverbe; il a eu du bonheur aujourd'hui, une autre fois ce sera mon tour. N'est-il pas bien agr��able, apr��s avoir couru les montagnes toute la journ��e, d'avoir �� tenir t��te �� une demi douzaine de femmes qui n'ont rien eu �� faire que de remuer par-ci par-l�� leur aiguille ou leur fuseau, surtout quand, en revenant �� la maison, on a ��t�� effray��... non, ce n'est pas cela, surpris par des esprits?
--Effray�� par des esprits! s'��cri��rent toutes les femmes �� la fois; car grand ��tait le respect qu'on portait et qu'on porte peut-��tre encore dans ces cantons �� ces superstitions populaires.
--Effray��! non: c'est surpris que je voulais dire. Et apr��s tout, il n'y en avait qu'un; n'est-il pas vrai, monsieur Earnscliff? vous l'avez vu comme moi.
Et il se mit �� raconter en d��tail, �� sa mani��re, mais sans trop d'exag��ration, ce qui leur ��tait arriv�� �� Mucklestane-Moor, en disant, pour conclure, qu'il ne pouvait conjecturer ce que ce pouvait ��tre, �� moins que ce ne f?t ou l'ennemi des hommes en personne, ou un des vieux Peghts (sans doute les Pictes, que le peuple en ��cosse croit avoir ��t�� des ��tres surnaturels) qui habitaient le pays au temps jadis.
--Vieux Peght! s'��cria la grand'm��re, non, non, Dieu te pr��serve de tout mal, mon enfant; ce n'est pas un Peght que cela.--C'est l'homme brun des mar��cages (sans doute de la famille des Brownies). O maudits temps que ceux o�� nous vivons! Qu'est-ce qui va donc arriver �� ce malheureux pays, maintenant qu'il est paisible et soumis aux lois? Jamais il ne para?t que pour annoncer quelque d��sastre. Feu mon p��re m'a dit qu'il avait fait une apparition l'ann��e de la bataille de Marston-Moor, une autre fois du temps de Montrose, et une autre la veille de la d��route de Dunbar. De mon temps m��me, on l'a vu deux heures avant le combat du pont de Bothwell; et on dit encore que le laird de Benarbuck, qui avait le don de seconde vue, s'entretint avec lui quelque temps avant le d��barquement du duc d'Argyle, mais je ne sais pas comment cela eut lieu. C'��tait dans l'ouest, loin d'ici. Oh! mes enfants, il ne revient jamais qu'en des temps de malheurs; gardez-vous bien d'aller le trouver!
Earnscliff prit la parole, en lui disant qu'il ��tait convaincu que l'��tre qu'ils avaient vu ��tait un malheureux priv�� de raison, et qu'il n'��tait charg��
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