et, grace �� leur adresse, abattant un homme �� chaque coup, ils devenaient pour les troupes r��publicaines des assaillants aussi dangereux qu'invisibles. Souvent une colonne se voyait d��cim��e sans qu'il lui f?t permis de combattre l'ennemi qui l'accablait.
Quinze ans plus tard, les soldats de l'empire retrouvaient dans la Catalogne un pendant �� cette guerre d'extermination. Les gu��rilleros avaient plus d'un point de ressemblance avec les Vend��ens.
La seconde classe de l'arm��e royaliste ��tait celle form��e par les paysans les plus d��termin��s et les plus exerc��s, militairement parlant, au maniement du fusil. C'��tait la cohorte des braves, le bataillon sacr�� toujours en avant, toujours le premier dans l'attaque et le dernier dans la retraite. Tandis que la majorit�� d'entre eux se dressait en muraille in��branlable en face de l'arm��e r��publicaine, une partie soutenait les tirailleurs, et tous attaquaient sur la ligne l'ennemi; mais seulement lorsque les ailes commen?aient �� plier.
Une compagnie de ce bataillon portait le nom terrible et symbolique de ?le Vengeur?. Rendus promptement illustres par leurs exploits, les h��ros du bataillon sacr�� ne marchaient que pr��c��d��s de l'effroi qui mettait les bleus en fuite sur leur sanglant passage. Le Vengeur devait tomber an��anti, semblable au vaisseau son homonyme, sans laisser debout un seul de ses hommes. C'��tait �� Cholet que devait s'��lever son tombeau.
La troisi��me classe, compos��e du reste des paysans, la plupart mal arm��s, s'��tablissait en une masse confuse autour des canons et des caissons. La cavalerie, form��e des hommes les plus intelligents et les plus audacieux, servait �� la d��couverte de l'ennemi, �� l'ouverture de la bataille, �� la poursuite des vaincus et des fuyards, et surtout �� la garde du pays apr��s la dispersion des soldats.
Quand les combattants se trouvaient r��unis pour une exp��dition au lieu qui leur avait ��t�� d��sign��, avant d'attaquer les bleus ou d'essuyer leur charge, la troupe enti��re s'agenouillait d��votement, chantait un cantique, et recevait l'absolution du pr��tre qui, apr��s avoir b��ni les armes, se m��lait souvent dans les rangs pour assister les bless��s ou exciter les timides en leur montrant le crucifix.
La mani��re de combattre des Vend��ens ne variait jamais. Pendant que l'avant-garde se portait intr��pidement sur le front de l'ennemi, tout le corps d'arm��e enveloppait les r��publicains, et se dispersait �� droite et �� gauche au commandement de: ?��gaillez-vous, les gars!? Ce cercle invisible se resserrait alors en tiraillant �� travers les haies, et, si les bleus ne parvenaient point �� se d��gager, ils p��rissaient tous dans quelque carrefour ou dans quelque chemin creux.
Arriv��s en face des canons dirig��s contre eux, les plus intr��pides Vend��ens s'��lan?aient en faisant le plongeon �� chaque d��charge. ?Ventre �� terre, les gars!? criaient les chefs. Et se relevant avec la rapidit�� de la foudre, ils bondissaient sur les pi��ces dont ils s'emparaient en exterminant les canonniers.
Au premier pas des r��publicains en arri��re, un cri sauvage des paysans annon?ait leur d��route. Ce cri trouvait �� l'instant, de proche en proche, mille ��chos effroyables, et tous, sortant comme une v��ritable fourmili��re des broussailles, des gen��ts, des coteaux et des ravins, de la for��t et de la plaine, des marais et des champs de bruy��re, se ruaient avec acharnement �� la poursuite et au carnage.
On comprend quel ��tait l'avantage des indig��nes dans ce labyrinthe fourr�� du Bocage, dont eux seuls connaissaient les mille d��tours. Vaincus, ils ��vitaient de m��me la poursuite des vainqueurs; aussi en pareil cas, les chefs avaient-ils toutes les peines du monde �� rallier leurs soldats. Au reste, il ne fallait pas que la dur��e des exp��ditions d��passat une semaine. Ce terme expir��, quel que f?t le d��nouement, le paysan retournait �� son champ, embrasser sa femme et _prendre une chemise blanche_, quitte �� revenir quelques jours apr��s, avec une religieuse exactitude, au premier appel de ses chefs. Le respect de ces habitudes ��tait une des conditions du succ��s: on en eut la preuve, lorsque, le cercle des op��rations s'��largissant, on voulut assujettir ces vainqueurs indisciplin��s �� des excursions plus ��loign��es et �� une plus longue pr��sence sous les armes.
Tout Vend��en fit d'abord la guerre �� ses frais, payant ses d��penses de sa bourse, et vivant du pain de son m��nage. Plus tard, quand les chateaux et les chaumi��res furent br?l��s, on ��mit des bons au nom du roi; les paroisses se cotis��rent pour les fournitures des grains, des boeufs et des moutons. Les femmes appr��taient le pain, et, �� genoux sur les routes o�� les blancs devaient passer, elles r��citaient leur chapelet en attendant les royalistes, auxquels elles offraient l'aum?ne de la foi.
Les paroisses arm��es communiquaient entre elles au moyen de courriers ��tablis dans toutes les communes, et toujours pr��ts �� partir. C'��taient souvent des enfants et des femmes qui portaient dans leurs sabots les d��p��ches de la plus terrible gravit��, et qui, connaissant �� merveille les moindres d��tours du pays, se glissaient invisibles
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