Le loup blanc | Page 9

Paul H. C. Féval
p��re...
--Ne vous dois-je pas la reconnaissance d'un fils? d��clama path��tiquement Vaunoy.
--Vous l'aimez bien, n'est-ce pas, Herv��, ce pauvre enfant que je vous l��gue? Vous lui apprendrez �� aimer la Bretagne, �� d��tester l'��tranger. Vous me remplacerez.
Vaunoy fit le geste d'essuyer une larme.
--Oui, reprit le vieillard en refoulant son ��motion au-dedans de lui-m��me, vous ��tes bon et loyal, j'ai confiance en vous et ma derni��re heure sera tranquille.
Il se leva, traversa la salle d'un pas ferme et ouvrit un meuble scell�� �� ses armes.
--Voici un acte olographe, continua-t-il, que j'ai r��dig�� cette nuit, et qui vous conf��re la pleine propri��t�� de tous les domaines de Treml.
Vaunoy sauta sur son si��ge. Ses yeux ��blouis virent des millions d'��tincelles. Tout son sang se pr��cipita vers sa joue. M. de La Tremlays, occup�� �� d��plier le parchemin, ne prit point garde �� ce mouvement de trop franche all��gresse.
Il continua.
--Sans vous mettre dans mon secret, qui appartient �� la Bretagne, je puis vous dire que mon entreprise m'expose �� une accusation de l��se-majest��. Ce crime, car ils nomment cela un crime! entra?ne non seulement la mort, mais la confiscation de tous les biens de l'accus��. Il faut que l'h��ritage de Georges Treml soit �� l'abri de cette chance, et je vous ai choisi pour d��positaire de la fortune de mon petit-fils.
Vaunoy n'eut point la force de r��pondre, tant sa cervelle ��tait boulevers��e par cet ��v��nement inattendu. Il mit seulement la main sur son coeur et darda au plafond son regard hypocrite.
--Acceptez-vous? demanda Nicolas Treml.
--Si j'accepte! s'��cria Vaunoy retrouvant �� propos la parole. Ah! mon cousin, voici donc venue l'occasion de vous t��moigner ma gratitude. Si j'accepte! Saint-Dieu! vous me le demandez!
Il prit �� deux mains celles du vieillard.
--Merci, merci, mon noble cousin! continua-t-il avec effusion; je prends le ciel �� t��moin que votre confiance est bien plac��e!
Loup, le chien favori de M. de La Tremlays, interrompit �� ce moment Vaunoy par un grognement sourd et prolong��. Ensuite il quitta le coussin o�� il avait pass�� la nuit et vint se placer entre son ma?tre et Herv��, sur lequel il fixa ses yeux fauves.
Vaunoy recula instinctivement.
--Loup et Jean Blanc! pensa le vieillard qui n'��tait pas pour rien breton de bonne race et gardait au fond de son coeur cette corde qui vibre si ais��ment dans les poitrines armoricaines, la superstition. C'est singulier! le chien et l'innocent se rencontrent pour d��tester monsieur mon cousin!
Il h��sita un instant, et fut tent�� peut-��tre de serrer le parchemin, mais la voix de ce qu'il appelait son devoir le poussait en avant. Il ��carta du pied Loup avec rudesse et remit l'acte entre les mains de Vaunoy.
--Dieu vous voit, dit-il, et Dieu punit les tra?tres. Vous voici souverain ma?tre de la destin��e de Treml.
Le chien, comme s'il e?t compris ce que ces paroles avaient de solennel, s'affaissa sur son coussin en hurlant plaintivement.
--Et maintenant, monsieur de Vaunoy, reprit Nicolas Treml, non par d��fiance de vous, mais parce que tout homme est mortel et que vous pourriez quitter ce monde sans avoir le temps de vous reconna?tre, je vous demande une garantie.
--Tout ce que vous voudrez mon cousin.
--��crivez donc, dit le vieillard en lui d��signant la table o�� l'attendaient encore plume et parchemins.
Vaunoy s'assit, Treml dicta:
?Moi, Herv�� de Vaunoy, je m'engage �� remettre le domaine de La Tremlays, celui de Bou?xis-en-For��t et leurs d��pendances �� tout descendant direct de Nicolas Treml qui me pr��sentera cet ��crit...?
--Monsieur mon cousin, interrompit Vaunoy, ceci pourrait donner des armes au fisc. Si vous ��tes condamn�� coupable de l��se-majest��, cet acte sera naturellement suspect.
--��crivez toujours, ordonna Nicolas Treml.
Et il continua �� dicter.
?... Cet ��crit, accompagn�� de la somme de cent mille livres, prix de la vente desdits domaines et d��pendances.?
--Comme cela, monsieur, reprit le vieillard, le fisc n'aura rien �� reprendre. Cent mille livres forment un prix s��rieux quoique bien au-dessous de la valeur des domaines.
Vaunoy demeura pensif. Au bout de quelques secondes, il d��plia le parchemin que lui avait remis d'abord M. de La Tremlays. C'��tait un acte de vente en due forme. La ligne de ses sourcils, qui s'��tait l��g��rement pliss��e, se d��tendit tout �� coup �� cette vue.
--Allons, dit-il, tout est pour le mieux, puisque telle est votre volont��. Dieu m'est t��moin que je souhaite du fond du coeur que ces paperasses deviennent bient?t inutiles par votre heureux retour.
--Souhaitez-le, mon cousin, dit le vieillard en hochant la t��te, mais ne l'esp��rez pas. Veuillez signer et parapher votre engagement.
Vaunoy signa et parapha. Puis chacun des deux cousins mit son parchemin dans sa poche.
--Je pense, reprit Vaunoy apr��s un long silence pendant lequel Nicolas Treml s'��tait replong�� dans sa r��verie, je pense que ces pr��paratifs n'annoncent point un d��part subit?
Il pensait tout le contraire et ne se trompait point.
Sa voix ��veilla en sursaut M. de La Tremlays qui se leva, repoussa violemment son si��ge et passa
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