c'est ce dont il est difficile de douter, �� moins pourtant que la vie organique ne soit qu'un accident, un malheureux hasard, survenu d��plorablement dans la goutte de boue o�� nous sommes.
Mais on croira plut?t que la vie s'est produite sur les plan��tes de notre syst��me, soeurs de la terre et filles comme elle du soleil, et qu'elle s'y est produite dans des conditions assez analogues �� celles dans lesquelles elle se manifeste ici, sous les formes animale et v��g��tale. Un bolide nous est venu du ciel, contenant du carbone. Pour nous convaincre avec plus de grace, il faudrait que les anges, qui apport��rent �� sainte Doroth��e des fleurs du Paradis, revinssent avec leurs c��lestes guirlandes. Mars selon toute apparence est habitable pour des esp��ces d'��tres comparables aux animaux et aux plantes terrestres. Il est probable qu'��tant habitable, il est habit��. Tenez pour assur qu'on s'y entre-d��vore �� l'heure qu'il est.
L'unit�� de composition des ��toiles est maintenant ��tablie par l'analyse spectrale. C'est pourquoi il faut penser que les causes qui ont fait sortir la vie de notre n��buleuse l'engendrent dans toutes les autres. Quand nous disons la vie, nous entendons l'activit�� de la substance organis��e, dans les conditions o�� nous voyons qu'elle se manifeste sur la terre. Mais il se peut que la vie se produise aussi dans des milieux diff��rents, �� des temp��ratures tr��s hautes ou tr��s basses, sous des formes inconcevables. Il se peut m��me qu'elle se produise sous une forme ��th��r��e, tout pr��s de nous, dans notre atmosph��re, et que nous soyons ainsi entour��s d'anges, que nous ne pourrons jamais conna?tre, parce que la connaissance suppose un rapport, et que d'eux �� nous il ne saurait en exister aucun.
Il se peut aussi que ces millions de soleils, joints �� des milliards que nous ne voyons pas, ne forment tous ensemble qu'un globule de sang ou de lymphe dans le corps d'un animal, d'un insecte imperceptible, ��clos dans un monde dont nous ne pouvons concevoir la grandeur et qui pourtant ne serait lui-m��me, en proportion de tel autre monde, qu'un grain de poussi��re. Il n'est pas absurde non plus de supposer que des si��cles de pens��e et d'intelligence vivent et meurent devant nous en une minute dans un atome. Les choses en elles-m��mes ne sont ni grandes ni petites, et quand nous trouvons que l'univers est vaste, c'est l une id��e tout humaine. S'il ��tait tout �� coup r��duit �� la dimension d'une noisette, toutes choses gardant leurs proportions, nous ne pourrions nous apercevoir en rien de ce changement. La polaire, renferm��e avec nous dans la noisette, mettrait, comme par le pass��, cinquante ans �� nous envoyer sa lumi��re. Et la terre, devenue moins qu'un atome, serait arros��e de la m��me quantit�� de larmes et de sang qui l'abreuve aujourd'hui. Ce qui est admirable, ce n'est pas que le champ des ��toiles soit si vaste, c'est que l'homme l'ait mesur��.
* * *
Le christianisme a beaucoup fait pour l'amour en en faisant un p��ch��. Il exclut la femme du sacerdoce. Il la redoute. Il montre combien elle est dangereuse. Il r��p��te avec l'Eccl��siaste: ?Les bras de la femme sont semblables aux filets des chasseurs, laqueus venatorum.? Il nous avertit de ne point mettre notre espoir en elle: ?Ne vous appuyez point sur un roseau qu'agite le vent, et n'y mettez pas votre confiance, car toute chair est comme l'herbe, et sa gloire passe comme la fleur des champs.? Il craint les ruses de celle qui perdit le genre humain: ?Toute malice est petite, compar��e �� la malice de la femme. Brevis omnis malitia super malitiam mulieris?. Mais, par la crainte qu'il en fait para?tre, il la rend puissante et redoutable.
Pour comprendre tout le sens de ces maximes, il faut avoir fr��quent�� les mystiques. Il faut avoir coul�� son enfance dans une atmosph��re religieuse. Il faut avoir suivi les retraites, observ�� les pratiques du culte. Il faut avoir lu, �� douze ans, ces petits livres ��difiants qui ouvrent le monde surnaturel aux ames na?ves. Il faut avoir su l'histoire de saint Fran?ois de Borgia contemplant le cercueil ouvert de la reine Isabelle, ou l'apparition de l'abbesse de Vermont �� ses filles. Cette abbesse ��tait morte en odeur de saintet�� et les religieuses qui avaient partag�� ses travaux ang��liques, la croyant au ciel, l'invoquaient dans leurs oraisons. Mais elle leur apparut un jour, pale, avec des flammes attach��es �� sa robe: ?Priez pour moi, leur dit-elle. Du temps que j'��tais vivante, joignant un jour mes mains pour la pri��re, je songeai qu'elles ��taient belles. Aujourd'hui, j'expie cette mauvaise pens��e dans les tourments du purgatoire. Reconnaissez, mes filles, l'adorable bont�� de Dieu, et priez pour moi.? Il y a dans ces minces ouvrages de th��ologie enfantine mille contes de cette sorte qui donnent trop de prix �� la puret pour ne pas
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