Le comte de Monte-Cristo, Tome II | Page 3

Alexandre Dumas, père
donc de d��jeuner en ordonnant �� ses hommes de tenir leur barque pr��te pour le moment o�� il aurait fini.
Une demi-heure apr��s, il ��tait �� bord.
Il jeta un dernier regard, sur le yacht; il ��tait pr��t �� dispara?tre dans le golfe de Porto-Vecchio.
Il donna le signal du d��part.
Au moment o�� la barque se mettait en mouvement, le yacht disparaissait. Avec lui s'effa?ait la derni��re r��alit�� de la nuit pr��c��dente: aussi souper, Simbad, haschich et statues, tout commen?ait, pour Franz, �� se fondre dans le m��me r��ve. La barque marcha toute la journ��e et toute la nuit; et le lendemain, quand le soleil se leva, c'��tait l'?le de Monte-Cristo qui avait disparu �� son tour. Une fois que Franz eut touch�� la terre, il oublia, momentan��ment du moins, les ��v��nements qui venaient de se passer pour terminer ses affaires de plaisir et de politesse �� Florence, et ne s'occuper que de rejoindre son compagnon, qui l'attendait �� Rome.
Il partit donc, et le samedi soir il arriva �� la place de la Douane par la malle-poste.
L'appartement, comme nous l'avons dit, ��tait retenu d'avance, il n'y avait donc plus qu'�� rejoindre l'h?tel de ma?tre Pastrini; ce qui n'��tait pas chose tr��s facile, car la foule encombrait les rues, et Rome ��tait d��j�� en proie �� cette rumeur sourde et f��brile qui pr��c��de les grands ��v��nements. Or, �� Rome, il y a quatre grands ��v��nements par an: le carnaval, la semaine sainte, la F��te-Dieu et la Saint-Pierre.
Tout le reste de l'ann��e, la ville retombe dans sa morne apathie, ��tat interm��diaire entre la vie et la mort, qui la rend semblable �� une esp��ce de station entre ce monde et l'autre, station sublime, halte pleine de po��sie et de caract��re que Franz avait d��j�� faite cinq ou six fois, et qu'�� chaque fois il avait trouv��e plus merveilleuse et plus fantastique encore.
Enfin, il traversa cette foule toujours plus grossissante et plus agit��e et atteignit l'h?tel. Sur sa premi��re demande, il lui fut r��pondu, avec cette impertinence particuli��re aux cochers de fiacre retenus et aux aubergistes au complet, qu'il n'y avait plus de place pour lui �� l'h?tel de Londres. Alors il envoya sa carte �� ma?tre Pastrini, et se fit r��clamer d'Albert de Morcerf. Le moyen r��ussi, et ma?tre Pastrini accourut lui-m��me, s'excusant d'avoir fait attendre Son Excellence, grondant ses gar?ons, prenant le bougeoir de la main du cic��rone qui s'��tait d��j�� empar�� du voyageur, et se pr��parait �� le mener pr��s d'Albert, quand celui-ci vint �� sa rencontre.
L'appartement retenu se composait de deux petites chambres et d'un cabinet. Les deux chambres donnaient sur la rue, circonstance que ma?tre Pastrini fit valoir comme y ajoutant un m��rite inappr��ciable. Le reste de l'��tage ��tait lou�� �� un personnage fort riche, que l'on croyait Sicilien ou Maltais; l'h?telier ne put pas dire au juste �� laquelle des deux nations appartenait ce voyageur.
?C'est fort bien, ma?tre Pastrini, dit Franz, mais il nous faudrait tout de suite un souper quelconque pour ce soir, et une cal��che pour demain et les jours suivants.
--Quant au souper, r��pondit l'aubergiste, vous allez ��tre servis �� l'instant m��me; mais quant �� la cal��che....
--Comment! quant �� la cal��che! s'��cria Albert. Un instant, un instant! ne plaisantons pas, ma?tre Pastrini! il nous faut une cal��che.
--Monsieur, dit l'aubergiste, on fera tout ce qu'on pourra pour vous en avoir une. Voil�� tout ce que je puis vous dire.
--Et quand aurons-nous la r��ponse? demanda Franz.
--Demain matin, r��pondit l'aubergiste.
--Que diable! dit Albert, on la paiera plus cher, voil�� tout: on sait ce que c'est; chez Drake ou Aaron vingt-cinq francs pour les jours ordinaires et trente ou trente-cinq francs pour les dimanches et f��tes; mettez cinq francs par jour de courtage, cela fera quarante et n'en parlons plus.
--J'ai bien peur que ces messieurs, m��me en offrant le double, ne puissent pas s'en procurer.
--Alors qu'on fasse mettre des chevaux �� la mienne; elle est un peu ��corn��e par le voyage, mais n'importe.
--On ne trouvera pas de chevaux.?
Albert regarda Franz en homme auquel on fait une r��ponse qui lui para?t incompr��hensible.
?Comprenez-vous cela, Franz! pas de chevaux, dit-il; mais des chevaux de poste, ne pourrait-on pas en avoir?
--Ils sont tous lou��s depuis quinze jours, et il ne reste maintenant que ceux absolument n��cessaires au service.
--Que dites-vous de cela? demanda Franz.
--Je dis que; lorsqu'une chose passe mon intelligence, j'ai l'habitude de ne pas m'appesantir sur cette chose et de passer �� une autre. Le souper est-il pr��t, ma?tre Pastrini?
--Oui, Excellence.
--Eh bien, soupons d'abord.
--Mais la cal��che et les chevaux? dit Franz.
--Soyez tranquille, cher ami, ils viendront tout seuls; il ne s'agira que d'y mettre le prix.?
Et Morcerf, avec cette admirable philosophie qui ne croit rien impossible tant qu'elle sent sa bourse ronde ou son portefeuille garni, soupa, se coucha, s'endormit sur les deux oreilles, et r��va qu'il courait le carnaval dans une cal��che �� six
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