Le comte de Monte-Cristo, Tome II | Page 2

Alexandre Dumas, père
le costume sous lequel il ��tait apparu la veille �� son convive, et agitait son mouchoir en signe d'adieu.
Franz lui rendit son salut en tirant �� son tour son mouchoir et en l'agitant comme il agitait le sien.
Au bout d'une seconde, un l��ger nuage de fum��e se dessina �� la poupe du batiment, se d��tacha gracieusement de l'arri��re et monta lentement vers le ciel; puis une faible d��tonation arriva jusqu'�� Franz.
?Tenez, entendez-vous, dit Gaetano, le voil�� qui vous dit adieu!?
Le jeune homme prit sa carabine et la d��chargea en l'air, mais sans esp��rance que le bruit p?t franchir la distance qui s��parait le yacht de la c?te.
?Qu'ordonne Votre Excellence? dit Gaetano.
--D'abord que vous m'allumiez une torche.
--Ah! oui, je comprends, reprit le patron, pour chercher l'entr��e de l'appartement enchant��. Bien du plaisir, Excellence, si la chose vous amuse, et je vais vous donner la torche demand��e. Moi aussi, j'ai ��t�� poss��d�� de l'id��e qui vous tient, et je m'en suis pass�� la fantaisie trois ou quatre fois; mais j'ai fini par y renoncer. Giovanni, ajouta-t-il, allume une torche et apporte-la �� Son Excellence.?
Giovanni ob��it. Franz prit la torche et entra dans le souterrain, suivi de Gaetano.
Il reconnut la place o�� il s'��tait r��veill�� �� son lit de bruy��res encore tout froiss��; mais il eut beau promener sa torche sur toute la surface ext��rieure de la grotte il ne vit rien, si ce n'est, �� des traces de fum��e, que d'autres avant lui avaient d��j�� tent�� inutilement la m��me investigation.
Cependant il ne laissa pas un pied de cette muraille granitique, imp��n��trable comme l'avenir, sans l'examiner; il ne vit pas une ger?ure qu'il n'y introduis?t la lame de son couteau de chasse; il ne remarqua pas un point saillant qu'il n'appuyat dessus, dans l'espoir qu'il c��derait; mais tout fut inutile, et il perdit, sans aucun r��sultat, deux heures �� cette recherche.
Au bout de ce temps, il y renon?a; Gaetano ��tait triomphant.
Quand Franz revint sur la plage, le yacht n'apparaissait plus que comme un petit point blanc �� l'horizon, il eut recours �� sa lunette, mais m��me avec l'instrument il ��tait impossible de rien distinguer.
Gaetano lui rappela qu'il ��tait venu pour chasser des ch��vres, ce qu'il avait compl��tement oubli��. Il prit son fusil et se mit �� parcourir l'?le de l'air d'un homme qui accomplit un devoir plut?t qu'il ne prend un plaisir, et au bout d'un quart d'heure il avait tu�� une ch��vre et deux chevreaux. Mais ces ch��vres, quoique sauvages et alertes comme des chamois, avaient une trop grande ressemblance avec nos ch��vres domestiques, et Franz ne les regardait pas comme un gibier.
Puis des id��es bien autrement puissantes pr��occupaient son esprit. Depuis la veille il ��tait v��ritablement le h��ros d'un conte des _Mille et une Nuits_, et invinciblement il ��tait ramen�� vers la grotte.
Alors, malgr�� l'inutilit�� de sa premi��re perquisition, il en recommen?a une seconde, apr��s avoir dit �� Gaetano de faire r?tir un des deux chevreaux. Cette seconde visite dura assez longtemps, car lorsqu'il revint le chevreau ��tait r?ti et le d��jeuner ��tait pr��t.
Franz s'assit �� l'endroit o�� la veille, on ��tait venu l'inviter �� souper de la part de cet h?te myst��rieux, et il aper?ut encore comme une mouette berc��e au sommet d'une vague, le petit yacht qui continuait de s'avancer vers la Corse.
?Mais, dit-il �� Gaetano, vous m'avez annonc�� que le seigneur Simbad faisait voile pour Malaga, tandis qu'il me semble �� moi qu'il se dirige directement vers Porto-Vecchio.
--Ne vous rappelez-vous plus, reprit le patron, que parmi les gens de son ��quipage je vous ai dit qu'il y avait pour le moment deux bandits corses?
--C'est vrai! et il va les jeter sur la c?te? dit Franz.
--Justement. Ah! c'est un individu, s'��cria Gaetano, qui ne craint ni Dieu ni diable, �� ce qu'on dit, et qui se d��rangera de cinquante lieues de sa route pour rendre service �� un pauvre homme.
--Mais ce genre de service pourrait bien le brouiller avec les autorit��s du pays o�� il exerce ce genre de philanthropie, dit Franz.
--Ah! bien, dit Gaetano en riant, qu'est-ce que ?a lui fait, �� lui, les autorit��s! il s'en moque pas mal! On n'a qu'�� essayer de le poursuivre. D'abord son yacht n'est pas un navire, c'est un oiseau, et il rendrait trois noeuds sur douze �� une fr��gate; et puis il n'a qu'�� se jeter lui-m��me �� la c?te, est-ce qu'il ne trouvera pas partout des amis??
Ce qu'il y avait de plus clair dans tout cela, c'est que le seigneur Simbad, l'h?te de Franz, avait l'honneur d'��tre en relation avec les contrebandiers et les bandits de toutes les c?tes de la M��diterran��e; ce qui ne laissait pas que d'��tablir pour lui une position assez ��trange.
Quant �� Franz, rien ne le retenait plus �� Monte-Cristo, il avait perdu tout espoir de trouver le secret de la grotte, il se hata
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 147
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.