le jeune homme ��tait pale comme sa veste de satin, sur laquelle apparaissait une l��g��re goutte de sang.
--Vous avez raison, monsieur, lui dit-il, et je suis encore un enfant; mais ma rencontre avec vous aidera, je l'esp��re �� faire de moi un homme. Encore quelques passes, s'il vous pla?t, afin qu'il ne soit pas dit que vous ayez eu tous les honneurs. Et il se remit en garde.
Le capitaine avait raison: il ne manquait au chevalier que du calme pour en faire sous les armes un homme �� craindre. Aussi, au premier coup de cette troisi��me reprise, vit-il qu'il lui fallait apporter �� sa propre d��fense toute son attention; mais lui-m��me avait dans l'art de l'escrime une trop grande sup��riorit�� pour que son jeune adversaire p?t reprendre avantage sur lui. Les choses se termin��rent comme il ��tait facile de le pr��voir: le capitaine fit sauter une seconde fois l'��p��e des mains de Ravanne; mais, cette fois, il alla la ramasser lui-m��me et avec une politesse dont au premier abord on l'aurait cru incapable.
--Monsieur le chevalier, lui dit-il en la lui rendant, vous ��tes un brave jeune homme; mais, croyez-en un vieux coureur d'acad��mies et de tavernes, qui a fait, avant que vous ne fussiez n��, les guerres de Flandre; quand vous ��tiez au berceau, celles d'Italie, et quand vous ��tiez aux pages, celles d'Espagne: changez de ma?tre; laissez l�� Berthelot, qui vous a montr�� tout ce qu'il sait; prenez Bois-Robert, et je veux que le diable m'emporte si dans six mois vous ne m'en remontrez pas �� moi-m��me!
--Merci de la le?on, monsieur dit Ravanne en tendant la main au capitaine, tandis que deux larmes, qu'il n'��tait point le ma?tre de retenir, coulaient le long de ses joues; elle me profitera, je l'esp��re. Et, recevant son ��p��e des mains du capitaine, il fit ce que celui-ci avait d��j�� fait, il la remit au fourreau.
Tous deux report��rent alors les yeux sur leurs compagnons pour voir o�� en ��taient les choses. Le combat ��tait fini. Lafare ��tait assis sur l'herbe, le dos appuy�� �� un arbre: il avait re?u un coup d'��p��e qui devait lui traverser la poitrine; mais heureusement, la pointe du fer avait rencontr�� une c?te et avait gliss�� le long de l'os, de sorte que la blessure paraissait au premier abord plus grave qu'elle ne l'��tait en effet; il n'en ��tait pas moins ��vanoui, tant la commotion avait ��t�� violente. D'Harmental, �� genoux devant lui, ��pongeait le sang avec son mouchoir.
Fargy et Valef avaient fait coup fourr��: l'un avait la cuisse travers��e, l'autre le bras �� jour. Tous deux se faisaient des excuses et se promettaient de n'en ��tre que meilleurs amis �� l'avenir.
--Tenez, jeune homme, dit le capitaine �� Ravanne en lui montrant les diff��rents ��pisodes du champ de bataille, regardez cela et m��ditez; voil�� le sang de trois braves gentilshommes qui coule probablement pour une dr?lesse!
--Ma foi! r��pondit Ravanne tout �� fait calm��, je crois que vous avez raison, capitaine, et vous pourriez bien ��tre le seul de nous tous qui ayez le sens commun.
En ce moment, Lafare ouvrit les yeux et reconnut d'Harmental dans l'homme qui lui portait secours.
--Chevalier, lui dit-il, voulez-vous suivre un conseil d'ami? Envoyez-moi une esp��ce de chirurgien que vous trouverez dans la voiture, et que j'ai amen�� �� tout hasard; puis, gagnez Paris au plus vite, montrez-vous ce soir au bal de l'op��ra, et si l'on vous demande de mes nouvelles, dites qu'il y a huit jours que vous ne m'avez vu. Quant �� moi, vous pouvez ��tre parfaitement tranquille, votre nom ne sortira point de ma bouche. Au reste, s'il vous arrivait quelque mauvaise discussion avec la conn��table, faites-le-moi savoir au plus t?t, et nous nous arrangerions de mani��re que la chose n'e?t pas de suite.
--Merci, monsieur le marquis, r��pondit d'Harmental; je vous quitte parce que je sais vous laisser en meilleures mains que les miennes; autrement, croyez-moi, rien n'aurait pu me s��parer de vous avant que je vous visse couch�� dans votre lit.
--Bon voyage, mon cher Valef! dit Fargy, car je ne pense pas que ce soit cette ��gratignure qui vous emp��che de partir. �� votre retour, n'oubliez pas que vous avez un ami, place Louis-le-Grand, n�� 14.
--Et vous, mon cher Fargy, si vous avez quelque commission pour Madrid, vous n'avez qu'�� le dire, et vous pouvez compter qu'elle sera faite avec l'exactitude et le z��le d'un bon camarade.
Et les deux amis, se donn��rent une poign��e de main, comme s'il ne s'��tait absolument rien pass��.
--Adieu, jeune homme, adieu, dit le capitaine �� Ravanne. N'oubliez pas le conseil que je vous ai donn��: laissez l�� Berthelot et prenez Bois-Robert; surtout soyez calme, rompez dans l'occasion, parez �� temps, et vous serez une des plus fines lames du royaume de France. Ma colichemarde dit bien des choses agr��ables �� la ma?tresse-broche de madame
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.