pour savoir si la chose vaut la peine que je le tue.
--C'est trop juste, capitaine, r��pondit le baron. Voici les faits tels qu'ils se sont pass��s. Nous soupions hier soir chez la Fillon. Il n'est pas que vous ne connaissiez la Fillon, capitaine?
--Pardieu! c'est moi qui l'ai lanc��e dans le monde, en 1705, avant mes campagnes d'Italie.
--Eh bien! r��pondit en riant le baron, vous pouvez vous vanter, capitaine, d'avoir form�� l�� une ��l��ve qui vous fait honneur! Bref, nous soupions donc chez elle t��te �� t��te avec d'Harmental.
--Sans aucune cr��ature du beau sexe? demanda le capitaine.
--Oh! mon Dieu! oui. Il faut vous dire que d'Harmental est une esp��ce de trappiste, n'allant chez la Fillon que de peur de passer pour n'y point aller, n'aimant qu'une femme �� la fois, et amoureux pour le quart d'heure de la petite d'Averne, la femme du lieutenant aux gardes.
--Tr��s bien.
--Nous ��tions donc l�� parlant de nos affaires, lorsque nous entend?mes une joyeuse soci��t�� qui entrait dans le cabinet �� c?t�� du n?tre. Comme ce que nous avions �� nous dire ne regardait personne, nous f?mes silence et ce fut nous qui, sans le vouloir, ��coutames la conversation de nos voisins. Or, voyez ce que c'est que le hasard! nos voisins parlaient justement de la seule chose qu'il aurait fallu que nous n'entendissions pas.
--De la ma?tresse du chevalier, peut-��tre?
--Vous l'avez dit. Aux premiers mots qui m'arriv��rent de leurs discours, je me levai pour emmener Raoul; mais, au lieu de me suivre, il me mit la main sur l'��paule et me fit rasseoir.
--Ainsi donc, disait une voix, Philippe en tient pour la petite d'Averne?
--Depuis la f��te de la mar��chale d'Estr��es, o��, d��guis��e en V��nus, elle lui a donn�� un ceinturon d'��p��e accompagn�� de vers o�� elle le comparait �� Mars.
--Mais il y a d��j�� huit jours, dit une troisi��me voix.
--Oui, r��pondit la premi��re. Oh! elle a fait une esp��ce de d��fense, soit qu'elle t?nt v��ritablement �� ce pauvre d'Harmental, soit qu'elle s?t que le r��gent n'aime que ce qui lui r��siste. Enfin, ce matin, en ��change d'une corbeille pleine de fleurs et de pierreries, elle a bien voulu r��pondre qu'elle recevrait ce soir Son Altesse:
--Ah! ah! dit le capitaine, je commence �� comprendre. Le chevalier s'est fach��?
--Justement; au lieu d'en rire, comme nous aurions fait vous ou moi, du moins je l'esp��re, et de profiter de cette circonstance pour se faire rendre son brevet de colonel, qu'on lui a ?t�� sous le pr��texte de faire des ��conomies, d'Harmental devint si pale que je crus qu'il allait s'��vanouir. Puis, s'approchant de la cloison et frappant du poing pour qu'on f?t silence:
--Messieurs, dit-il, je suis fach�� de vous contredire, mais celui de vous qui a avanc�� que madame d'Averne avait accord�� un rendez-vous au r��gent, ou �� tout autre, en a menti.
--C'est moi, monsieur, qui ait dit la chose et qui la soutiens, r��pondit la premi��re voix; et s'il y a en elle quelque chose qui vous d��plaise, je me nomme Lafare, capitaine aux gardes.
--Et moi, Fargy, dit la seconde voix.
--Et moi, Ravanne, dit la troisi��me voix.
--Tr��s bien, messieurs, reprit d'Harmental. Demain, de neuf heures �� neuf heures et demie, �� la porte Maillot. Et il vint se rasseoir en face de moi. Ces messieurs parl��rent d'autre chose, et nous achevames notre souper. Voil�� toute l'affaire, capitaine, et vous en savez maintenant autant que moi.
Le capitaine fit entendre une esp��ce d'exclamation qui voulait dire: Tout cela n'est pas bien grave, mais, malgr�� cette demi-d��sapprobation de la susceptibilit�� du chevalier, il n'en r��solut pas moins de soutenir de son mieux la cause dont il ��tait devenu si inopin��ment le champion, quelque d��fectueuse que cette cause lui par?t dans son principe. D'ailleurs, en e?t-il eu l'intention, il ��tait trop tard pour reculer. On ��tait arriv�� �� la porte Maillot, et un jeune cavalier, qui paraissait attendre, et qui avait aper?u de loin le baron et le capitaine, venait de mettre son cheval au galop, et s'approchait rapidement. C'��tait le chevalier d'Harmental.
--Mon cher chevalier, dit le baron de Valef en ��changeant avec lui une poign��e de main, permets qu'�� d��faut d'un ancien ami, je t'en pr��sente un nouveau. Ni Surgis ni Gac��, n'��taient �� la maison; j'ai fait rencontre de monsieur sur le pont Neuf, je lui ai expos�� notre embarras et il s'est offert �� nous en tirer avec une merveilleuse grace.
--C'est donc une double reconnaissance que je te dois, mon cher Valef, r��pondit le chevalier en jetant sur le capitaine un regard dans lequel per?ait une l��g��re nuance d'��tonnement, et �� vous, monsieur, continua-t-il, des excuses de ce que je vous jette ainsi tout d'abord et pour faire connaissance dans une si m��chante affaire; mais vous m'offrirez un jour ou l'autre l'occasion de prendre ma revanche, je l'esp��re, et je vous prie, le cas ��ch��ant, de disposer de moi
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.