Le chevalier dHarmental | Page 2

Alexandre Dumas, père
est �� votre disposition.
--�� qui ai-je l'honneur de parler, demanda le capitaine visiblement touch�� de cette r��ponse, et que puis-je faire qui vous soit agr��able?
--Je me nomme le baron Ren�� de Valef, r��pondit le cavalier.
--Monsieur, lui dit-il, j'ai cru reconna?tre �� votre air et �� votre tournure que vous ��tiez gentilhomme. Me serais-je tromp��?
--Non, palsambleu! Monsieur, r��pondit celui �� qui ��tait adress��e cette ��trange question en portant �� son tour la main �� son feutre. Je suis vraiment fort aise que mon air et ma tournure parlent si hautement pour moi, car pour peu que vous croyiez devoir me donner le titre qui m'est d?, vous m'appellerez capitaine.
--Enchant�� que vous soyez homme d'��p��e, monsieur, reprit le cavalier en s'inclinant de nouveau. Ce m'est une certitude de plus que vous ��tes incapable de laisser un galant homme dans l'embarras.
--Soyez le bienvenu, pourvu que ce ne soit pas cependant �� ma bourse que ce galant homme ait recours, car je vous avouerai en toute franchise que je viens de laisser mon dernier ��cu dans un cabaret du port de la Tournelle.
--Il ne s'agit aucunement de votre bourse, capitaine, et c'est la mienne au contraire, je vous prie de le croire qui est �� votre disposition.
--�� qui ai-je l'honneur de parler, demanda le capitaine visiblement touch�� de cette r��ponse, et que puis-je faire qui vous soit agr��able?
--Je me nomme le baron Ren�� de Valef, r��pondit le cavalier.
--Pardon, monsieur le baron, interrompit le capitaine, mais je crois avoir, dans les guerres de Flandre, connu une famille de ce nom.
--C'est la mienne, monsieur, attendu que je suis Li��geois d'origine.
Les deux interlocuteurs se salu��rent de nouveau.
--Vous saurez donc, continua le baron de Valef, que le chevalier Raoul d'Harmental, un de mes amis intimes, a ramass�� cette nuit, de compagnie avec moi, une mauvaise querelle qui doit finir ce matin par une rencontre; nos adversaires ��taient trois et nous n'��tions que deux. Je me suis donc rendu ce matin chez le marquis de Gac�� et chez le comte de Surgis, mais par malheur ni l'un ni l'autre n'avait pass�� la nuit dans son lit. Si bien que, comme l'affaire ne pouvait pas se remettre, attendu que je pars dans deux heures pour l'Espagne, et qu'il nous fallait absolument un second ou plut?t un troisi��me, je suis venu m'installer sur le pont Neuf avec l'intention de m'adresser au premier gentilhomme qui passerait. Vous ��tes pass��, je me suis adress�� �� vous.
--Et vous avez, pardieu, bien fait! Touchez l��, baron je suis votre homme.
Et pour quelle heure, s'il vous pla?t, est la rencontre?
--Pour neuf heures et demie, ce matin.
--O�� la chose doit-elle se passer?
--�� la porte Maillot.
--Diable! il n'y a pas de temps �� perdre! Mais vous ��tes �� cheval et moi �� pied: comment allons-nous arranger cela?
--Il y aurait un moyen, capitaine.
--Lequel?
--C'est que vous me fissiez l'honneur de monter en croupe.
--Volontiers, monsieur le baron.
--Je vous pr��viens seulement, ajouta le jeune seigneur avec un l��ger sourire, que mon cheval est un peu vif.
--Oh! je le reconnais, dit le capitaine en se reculant d'un pas et jetant sur le bel animal un coup d'oeil de connaisseur. Ou je me trompe fort, ou il est n�� entre les montagnes de Grenade et la Sierra-Morena. J'en montais un pareil �� Almanza, et je l'ai plus d'une fois fait coucher comme un mouton quand il voulait m'emporter au galop, et cela rien qu'en le serrant avec mes genoux.
--Alors vous me rassurez. �� cheval donc, capitaine, et �� la porte Maillot!
--M'y voil��, monsieur le baron.
Et, sans se servir de l'��trier que lui laissait libre le jeune seigneur, d'un seul ��lan le capitaine se trouva en croupe.
Le baron avait dit vrai: son cheval n'��tait point habitu�� �� une si lourde charge; aussi essaya-t-il d'abord de s'en d��barrasser; mais le capitaine non plus n'avait point menti, et l'animal sentit bient?t qu'il avait affaire �� plus forts que lui. De sorte qu'apr��s deux ou trois ��carts qui n'eurent d'autres r��sultats que de faire valoir aux yeux des passants l'adresse des deux cavaliers, il prit le parti de l'ob��issance, et descendit au grand trot le quai de l'��cole, qui, �� cette ��poque, n'��tait encore qu'un port, traversa, toujours du m��me train, le quai du Louvre et le quai des Tuileries, franchit la porte de la Conf��rence, et, laissant �� gauche le chemin de Versailles, enfila la grande avenue des Champs-��lys��es qui conduit aujourd'hui �� l'arc de triomphe de l'��toile. Parvenu au pont d'Antin le baron de Valef ralentit un peu l'allure de son cheval car il vit qu'il avait tout le temps d'arriver �� la porte Maillot vers l'heure convenue. Le capitaine profita de ce moment de r��pit.
--Maintenant, monsieur, sans indiscr��tion, dit-il, puis-je vous demander pour quelle raison nous allons nous battre? J'ai besoin; vous comprenez, d'��tre instruit de cela pour r��gler ma conduite envers mon adversaire, et
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