Le chateau des Carpathes [with
accents]
The Project Gutenberg EBook of Le château des Carpathes, by Jules
Verne (#25 in our series by Jules Verne)
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Title: Le château des Carpathes
Author: Jules Verne
Release Date: February, 2004 [EBook #5082] [Yes, we are more than
one year ahead of schedule] [This file was first posted on April 18,
2002]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: UTF-8
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, LE
CHâTEAU DES CARPATHES ***
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Le château des Carpathes
Le château des Carpathes
par
Jules Verne
I
Cette histoire n'est pas fantastique, elle n'est que romanesque. Faut-il en
conclure qu'elle ne soit pas vraie, étant donné son invraisemblance ? Ce
serait une erreur. Nous sommes d'un temps où tout arrive, -- on a
presque le droit de dire où tout est arrivé. Si notre récit n'est point
vraisemblable aujourd'hui, il peut l'être demain, grâce aux ressources
scientifiques qui sont le lot de l'avenir, et personne ne s'aviserait de le
mettre au rang des légendes. D'ailleurs, il ne se crée plus de légendes au
déclin de ce pratique et positif XIXe siècle, ni en Bretagne, la contrée
des farouches korrigans, ni en Ecosse, la terre des brownies et des
gnomes, ni en Norvège, la patrie des ases, des elfes, des sylphes et des
valkyries, ni même en Transylvanie, où le cadre des Carpathes se prête
si naturellement à toutes les évocations psychagogiques. Cependant il
convient de noter que le pays transylvain est encore très attaché aux
superstitions des premiers âges.
Ces provinces de l'extrême Europe, M. de Gérando les a décrites, Élisée
Reclus les a visitées. Tous deux n'ont rien dit de la curieuse histoire sur
laquelle repose ce roman. En ont-ils eu connaissance ? peut-être, mais
ils n'auront point voulu y ajouter foi. C'est regrettable, car ils l'eussent
racontée, l'un avec la précision d'un annaliste, l'autre avec cette poésie
instinctive dont sont empreintes ses relations de voyage.
Puisque ni l'un ni l'autre ne l'ont fait, je vais essayer de le faire pour
eux.
Le 29 mai de cette année-là, un berger surveillait son troupeau à la
lisière d'un plateau verdoyant, au pied du Retyezat, qui domine une
vallée fertile, boisée d'arbres à tiges droites, enrichie de belles cultures.
Ce plateau élevé, découvert, sans abri, les galernes, qui sont les vents
de nord-ouest, le rasent pendant l'hiver comme avec un rasoir de
barbier. On dit alors, dans le pays, qu'il se fait la barbe -- et parfois de
très près.
Ce berger n'avait rien d'arcadien dans son accoutrement, ni de
bucolique dans son attitude. Ce n'était pas Daphnis, Amyntas, Tityre,
Lycidas ou Mélibée. Le Lignon ne murmurait point à ses pieds
ensabotés de gros socques de bois : c'était la Silvalaque, dont les eaux
fraîches et pastorales eussent été dignes de couler à travers les
méandres du roman de l'Astrée.
Frik, Frik du village de Werst -- ainsi se nommait ce rustique pâtour --,
aussi mal tenu de sa personne que ses bêtes, bon à loger dans cette
sordide crapaudière, bâtie à l'entrée du village, où ses moutons et ses
porcs vivaient dans une révoltante prouacrerie --, seul mot, emprunté de
la vieille langue, qui convienne aux pouilleuses bergeries du comitat.
_L'immanum pecus_ paissait donc sous la conduite dudit Frik, --
immanior ipse. Couché sur un tertre matelassé d'herbe, il dormait d'un
oeil, veillant de l'autre, sa grosse pipe à la bouche, parfois sifflant ses
chiens, lorsque quelque brebis s'éloignait du pâturage, ou donnant un
coup de bouquin que répercutaient les échos multiples de la montagne.
Il était quatre heures après midi. Le soleil commençait à décliner.
Quelques sommets, dont les bases se noyaient d'une brume flottante,
s'éclairaient dans l'est. Vers le sud-ouest, deux brisures de la chaîne
laissaient passer un oblique faisceau de rayons, comme un jet lumineux
qui filtre par une porte entrouverte.
Ce système orographique appartenait à la portion la plus sauvage de la
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