seul d��faut qu'on e?t trouv�� en lui, c'est qu'il ��tait trop eff��min�� pour qu'on p?t esp��rer le voir prendre un d��veloppement plus viril; toutefois, ce d��faut inspirait plut?t un sentiment d'admiration que de m��pris, car il y avait dans les yeux de ce bel enfant une flamme qui gla?ait toute id��e de d��dain ou de piti��.
Un sourire folatrait sur ses l��vres, quand le trappeur se tourna vers lui.
--Ah! c'est toi, S��bastien?
--Oui, c'est moi, Nicolas. Je vous ai vu glisser sur le versant pour observer quelque chose, et je suis venu. Montagnais[9], vous vous parliez �� vous-m��me?
[Note 9: Locution canadienne, pour montagnard.]
--Tu as de bons yeux et de bonnes oreilles, gar?on, ? Dieu, oui! Mais, suis mon avis, et ne t'��loigne pas du camp.
--C'est que, voyez-vous, le camp est bien seul quand vous n'y ��tes pas, r��pliqua S��bastien d'un ton de bouderie enfantine. Et je n'aime pas �� vous perdre de vue, p��re Nicolas.
--Le camp, bien seul! bien seul, quand Infortune et Maraudeur y sont--une paire de b��tes aussi friandes de toi que d'une bosse de bison fra?che. Dieu te b��nisse, gar?on, quelle meilleure compagnie veux-tu? Eh! n'est-ce pas plaisir que de s'asseoir �� la porte du camp et de voir l'H��riss�� brouter l'herbe tendre, ou faire gigoter ses sabots en l'air quand il est de belle humeur?
Nous ferons remarquer en passant qu'Infortune et Maraudeur ��taient deux honn��tes chiens--les fid��les amis et compagnons du trappeur--tandis que l'H��riss�� ��tait le nom d'un cheval favori, ��prouv�� par mille p��r��grinations �� travers les prairies.
--Ce sont sans doute d'excellentes cr��atures, r��pliqua l'adolescent, mais si bonnes qu'elles soient, elles ne valent pas le montagnais Nicolas, �� qui je suis redevable...
--Ne parlons pas de ?a, petiot; car, je te le r��p��te, ?a soul��vera une diablesse de maudite petite difficult�� entre nous, si tu ne cesses de bavasser de dette de reconnaissance et d'un tas de b��tises pareilles! Crois-tu donc qu'un grossier trappeur comme moi ait jamais fait plus que son devoir? As-tu jamais vu un individu qui ait fait plus que son devoir? l'as-tu vu? l'as-tu jamais vu?
Le chasseur leva les yeux au ciel, soupira et accentua ces gestes de l'exclamation suivante:
--O Dieu, non!
--La b��n��diction du Seigneur s'��tende sur vous, mon vieux ami! s'��cria le jeune, gar?on, pressant tendrement les grosses mains calleuses du trappeur.
--Calin, va! tu n'es qu'un calin, et je t'appellerai ainsi tant que tu seras avec moi. ?a n'est pas bien �� toi de m'appeler vieux. Est-ce que j'ai l'air d'un vieux, voyons? Non, je ne suis pas vieux, ni de corps, ni d'esprit, car le ma?tre de la vie, en me donnant un brin d'intelligence a balanc�� le compte par un coeur plein d'espoir et de dispositions joyeuses. Je n'aime pas les soucis et ne les ai jamais engendr��s, quoique dans ma famille il y e?t des gars qui ne faisaient qu'enfanter des soucis et qui sont morts sans rien payer pour ?a, ? Dieu, oui! votre serviteur! Mais vois... les chiens sont sur la trace, car voil�� Maraudeur qui rencontre en haut du plateau et Infortune qui go?te une voie derri��re lui. Va-t-en, Calin; je te rejoindrai dans un moment.
--Mais vous, vous ne m'avez pas dit ce que vous voyiez?
--Quatre Peaux-rouges, avec un captif, un blanc, un franc-trappeur, je parierais. Il ��tait presque aussi sale qu'un Indien, oui bien, je le jure! Mais le feu l'aura bient?t purifi��, r��pliqua soucieusement Nicolas. Allons, allons, retourne avec les chiens, et je serai �� toi d��s que j'aurai donn�� un coup d'oeil �� mes attrappes[10].
[Note 10: Du vieux mot fran?ais, conserv�� par les Canadiens et dont nous avons fait trappe.]
--Vos attrappes! fit S��bastien d'un accent incr��dule; vos attrappes! vous allez donner un coup d'oeil �� vos attrappes, p��re Nicolas! Non, non; vous allez suivre ce parti d'Indiens. Je le lis dans vos yeux; vous aurez piti�� du prisonnier. Mais si vous ��tiez tu��, si vous ��tiez tu��, p��re Nicolas! ce serait un bien mauvais jour pour S��bastien Delaunay. Songez quelle terrible chose pour lui d'��tre laiss�� seul dans ces incommensurables solitudes!
--Tu oublies les chiens, mon cher enfant, dit Nicolas, avec un sourire bienveillant. Heureusement pour l'affection qu'ils te portent, ils ne t'ont pas entendu faire cette remarque. Maraudeur en e?t mang�� sa queue de d��pit, et Infortune ne se f?t jamais pardonn�� d'��tre n��e chienne. ��loigne-toi, je te prie. Tu ne voudrais pas me faire de la peine, n'est-ce point?
--Vous ��tes brave, Nicolas, et vous ne pouvez voir une cr��ature dans l'embarras, je le sais. Mais je crains que vous ne vous exposiez, que vous ne risquiez votre vie pour ce captif. Ne secouez pas la t��te. J'en suis aussi s?r que si je vous voyais �� l'oeuvre. J'irai avec vous.
--Pour quoi faire, bont�� divine! g��ner mes mouvements, me retarder; te mettre dans une m��chante difficult��. Merci, gar?on. Mais j'ai dit non et c'est non.
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