Le Râmâyana | Page 9

Not Available
qui fut la seconde fille du roi des monts, Ouma s'est amassé un trésor de mortifications: elle a, fils de Raghou, embrassé une austère pénitence pour accomplir un voeu difficile. ?iva même a demandé sa main, et le mont sacré a marié avec le Dieu cette nymphe, à qui le monde rend un culte et que ses rudes macérations ont élevée jusqu'à la cime de la perfection.?
Quand cet anachorète, commodément assis, eut mis fin à son discours, Rama, joignant les mains, adressa au magnanime Vi?vamitra cette nouvelle demande: ?Il n'y a pas moins de mérite à écouter qu'à dire, saint brahme, l'histoire que tu viens de conter: aussi désiré-je l'entendre avec une plus grande extension. Pour quelle raison la nymphe Ganga roule-t-elle ainsi dans trois lits, et vient-elle se répandre au milieu des hommes, elle qui est le fleuve des Dieux? Quels devoirs a-t-elle, cette nymphe, si versée dans la science des vertus, à remplir dans les trois mondes??
Alors Vi?vamitra, l'homme aux grandes mortifications, répondant aux paroles du Kakoutsthide, se mit à lui conter cette histoire avec étendue:
?Jadis un roi, nommé Sagara, juste comme la justice elle-même, était le fortuné monarque d'Ayodhya: il n'avait pas et désirait avoir des enfants. De ses deux épouses, la première était la fille du roi des Vidarbhas, princesse aux beaux cheveux, justement appelée Ké?in? et qui, très-vertueuse, n'avait jamais souillé sa bouche d'un mensonge. La seconde épouse de Sagara était la fille d'Aristhtanémi, femme d'une vertu supérieure et d'une beauté sans pareille sur la terre.
?Excité par le désir impatient d'obtenir un fils, ce roi, habile archer, s'astreignit à la pénitence avec ses deux femmes sur la montagne, où jaillit la source du fleuve, qui tire son nom de Bhrigou. Enfin, quand il eut ainsi parcouru mille années, le plus éminent des hommes véridiques, l'anachorète Bhrigou, qu'il s'était concilié par la vigueur de ses mortifications, accorda, noble Kakoutsthide, cette grace au monarque pénitent:
?Tu obtiendras, saint roi, de bien nombreux enfants, et l'on verra na?tre de toi une postérité, à la gloire de laquelle rien dans le monde ne sera comparable. L'une de tes femmes accouchera d'un fils pour l'accroissement infini de ta race; l'autre épouse donnera le jour à soixante mille enfants.?
?Quand il eut ainsi parlé, ces deux femmes de Sagara, joignant les mains, dirent au solitaire, qui s'était amassé un trésor de pénitence, de justice et de vérité: ?Qui de nous sera mère d'un seul fils, saint brahme, et qui sera mère de si nombreux enfants? voilà ce que nous désirons apprendre: que cette faveur accordée soit pour nous une vérité complète!?
à ces mots, l'excellent anachorète de répondre aux deux femmes cette parole bienveillante: ?J'abandonne cela à votre choix. Demandez-moi ce que vous souhaitez: chacune de vous obtiendra l'objet de son désir: celle-ci un seul fils avec une longue descendance, celle-là beaucoup de fils, qui ne laisseront aucune postérité.?
?D'après ces paroles du solitaire, la belle Ké?in? demanda et re?ut le fils unique, Rama, qui devait propager sa race. La soeur de Garouda, Soumal?, la seconde épouse, obtint le don qu'elle avait préféré, vaillant fils de Raghou, les illustres enfants au nombre de soixante mille. Ensuite, le roi salua Bhrigou, le plus vertueux des hommes vertueux, en décrivant un pradakshina autour du saint anachorète, et s'en retourna dans sa ville, accompagné de ses deux femmes.
?Quand il se fut écoulé un assez long temps, la première des épouses mit au monde un fils de Sagara: il fut nommé Asamandjas. Mais l'enfant, à qui Soumat? donna le jour, noble Raghouide, était une verte calebasse: elle se brisa, et l'on en vit sortir les soixante mille fils.
?Les nourrices firent pousser la petite famille en des urnes pleines de beurre clarifié, et tous, après un laps suffisant d'années, ils atteignirent dans cette couche au temps de l'adolescence. Les soixante mille fils du roi Sagara furent tous égaux en age, semblables en vigueur et pareils en courage.
?L'a?né de ces frères, Asamandjas fut banni par son père de la ville, où ce héros exterminateur des ennemis s'appliquait à nuire aux citadins. Mais Asamandjas eut un fils, nommé An?oumat, prince estimé par tout le monde et qui avait pour tout le monde une parole gracieuse.
?Ensuite et longtemps après, noble fils de Raghou, cette pensée naquit en l'esprit de Sagara: ?Il faut, se dit-il, que je célèbre le sacrifice d'un a?wa-médha.?
?Dans cette contrée où le mont Vindhya et le fortuné beau-père de ?iva, l'Himalaya, ce roi des montagnes, se contemplent mutuellement et semblent se défier; dans cette contrée, dis-je, Sagara le magnanime célébra son pieux sacrifice; car c'est un pays grand, saint, renommé, habité par un noble peuple.
?Là, d'après son ordre, vint avec lui son petit-fils, le héros An?oumat, habile à manier un arc pesant, habile à conduire un vaste char.
?Tandis que l'attention du roi était absorbée dans la célébration du sacrifice, voici
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 136
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.