Le Kama Soutra | Page 6

Vatsyayana
��tait tout, le linga, encore f��tiche �� Paphos, se soit transform�� en une image que les id��es des anciens sur les nudit��s, absolument diff��rentes des n?tres, ne faisaient point consid��rer comme obsc��ne et que la sculpture s'effor?at de rendre aussi belle et aussi gracieuse qu'aucune autre partie du corps humain. C'est ce que l'on voit dans la statue de l'Hercule phallophore qui porte une corne d'abondance remplie de phallus, et dans un grand nombre de cam��es antiques. Sans doute on mit beaucoup de lingas ou priapes pour servir de d��limitation ou de rep��re dans les champs et les jardins. De l�� l'origine du dieu champ��tre Priape. C'est la pr��dominance primitive de l'��nergie male qui se continua dans la Gr��ce, tandis que, peu �� peu, dans l'Inde, l'��nergie femelle prenait le dessus. Chez les po��tes anciens jusqu'�� Lucr��ce, V��nus est la d��esse de la beaut��, de la volupt��, des amours faciles, des jeux et des ris plut?t que de la f��condit��. Junon avait pour les ��pouses ce dernier caract��re plus peut-��tre que V��nus; et une autre d��esse, Lucine, pr��sidait aux accouchements. Ce fut probablement par l'effet de la p��n��tration des id��es indiennes transform��es, au sujet des ��nergies femelles, et peut-��tre aussi par un progr��s naturel, que les po��tes philosophes tels que Lucr��ce c��l��br��rent V��nus comme la m��re universelle: Venus omnium parens.
Le culte de V��nus dans l'?le de Chypre r��unit beaucoup de traits du culte naturaliste de l'Inde �� la prostitution sacr��e des religions assyriennes et ph��niciennes, le tout relev�� par l'arc grec.
Le temple de Paphos dessinait un rectangle (forme des temples indiens et grecs) de dix-huit m��tres de longueur sur neuf m��tres de largeur. Sous le p��ristyle, un phallus d'un m��tre de hauteur, ��rig�� sur un pi��destal, annon?ait l'objet du culte. Au milieu du temple se dressait un c?ne d'un m��tre de hauteur (forme du linga), symbole de l'organe g��n��rateur.
Tout autour du c?ne ��taient rang��es de nombreuses d��esses dans des poses appropri��es au culte du temple (comme les gopies autour du dieu Krishna).
La statue de la d��esse plac��e dans le sanctuaire a l'index de la main droite dirig�� vers le pubis (Latchoumy, la d��esse de la f��condit��, figure dans les bas-reliefs des pagodes avec un doigt plac�� imm��diatement au-dessous du pubis).
Le bras gauche s'arrondit �� la hauteur de la poitrine et l'index de la main gauche est dirig�� vers le mamelon du sein droit; on se demande si c'est un appel �� la volupt�� ou l'indication de l'allaitement.
Cette statue, oeuvre admirable de Praxit��le, est surtout gracieuse et d��licate; c'est la volupt�� id��alis��e (voir �� ce sujet le chapitre des amours de Lucien).
L'aphrodite ph��nicienne est au contraire un type r��aliste; elle a les formes massives, les flancs larges et robustes, la poitrine rebondie, les hanches et le bassin largement d��velopp��s; tout en elle respire la luxure.
A l'entr��e de tous les temples naturalistes de Chypre, de la Ph��nicie, se dressent des colonnes de formes diverses, symboles de l'organe male. Il y avait toujours deux de ces symboles, colonnes ou ob��lisques, devant les temples construits par les Ph��niciens, y compris celui de J��rusalem.
Des ��rudits attribuent cette origine, comme emprunt fait au temple de J��rusalem, aux deux tours ou fl��ches de nos cath��drales gothiques; l'auteur du G��nie du christianisme ne s'en doutait gu��re! Et cependant les menhirs de la Basse-Bretagne, tout �� fait semblables �� ceux d'une grande r��gion du D��can, paraissent avoir appartenu au m��me culte naturaliste[1].
Remarquons que les Siva?stes et les Ph��niciens, ceux-ci comme S��mites, avaient, outre les m��mes symboles, les m��mes croyances monoth��istes.
Ce qu'on adorait �� Paphos et dans les autres temples naturalistes, c'��tait la volupt�� souveraine par l'union des sexes, l'amour universel dans le monde, la force productrice chez les ��tres anim��s.
[Note 1: Mgr Laou��nan.--Les monuments celtiques sont tr��s communs dans l'Inde; dans les plaines rocheuses qui s'��tendent parmi les massifs des gates orientales jusqu'�� la Nerbudda et aux monts Vindhyas, on rencontre �� chaque pas pour ainsi dire des constructions identiques �� celles qui existent au nord et �� l'ouest de l'Europe. D'apr��s la tradition locale ou l'opinion des habitants intelligents, les menhirs repr��sentent le linga. Les ��tymologies appuient cette opinion.]
Dans les f��tes d'Adonis dont la l��gende est un mythe solaire, on c��l��brait le retour du soleil et de l'amour universel par des transports de joie, des chants et des danses orgiaques (comme dans le culte de Krishna, incarnation de Vishnou-Soleil).
Alors avaient lieu les prostitutions sacr��es consid��r��es comme des sacrifices (elles ont de l'analogie avec les Sakty pudja, sacrifices de la Sackty, que nous verrons plus loin s'��tablir dans le Siva?sme).
?Sous de l��gers berceaux de myrthe et de laurier, sous des tentes enguirland��es de fleurs, se tenaient les H��riodules, pr��tresses de la d��esse, jeunes et belles esclaves grecques ou syriennes; elles ��taient couvertes de bijoux, v��tues de riches ��toffes, coiff��es d'une mitre enrichie de pierreries, de laquelle s'��chappaient les longues
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