Le Capitaine Arena:, vol 2
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Title: Le Capitaine Arena
Author: Alexandre Dumas
Release Date: August, 2005 [EBook #8693] [This file was first posted on August 2, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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Produced by Carlo Traverso, Marc D'Hooghe and the Online Distributed Proofreading Team.
LE CAPITAINE AR��NA par Alexandre Dumas (P��re)
Volume 1
CHAPITRE PREMIER
LA MAISON DES FOUS.
A neuf heures du matin le capitaine Ar��na vint nous pr��venir que notre batiment ��tait pr��t et n'attendait plus que nous pour mettre �� la voile. Nous quittames aussit?t l'h?tel, et nous nous rend?mes sur le port.
La veille, nous avions ��t�� visiter la maison des fous: qu'on nous permette de jeter un regard en arri��re sur ce magnifique ��tablissement.
La Casa dei Matti jouit non-seulement d'une immense r��putation en Sicile et en Italie, mais encore par tout le reste de l'Europe. Un seigneur sicilien qui avait visit�� plusieurs ��tablissements de ce genre, r��volt�� de la fa?on dont les malheureux malades y ��taient trait��s, r��solut de consacrer son palais, sa fortune et sa vie �� la gu��rison des ali��n��s. Beaucoup de gens pr��tendirent que le baron Pisani ��tait aussi fou que les autres, mais sa folie �� lui ��tait au moins une folie sublime.
Le baron Pisani ��tait riche, il avait une magnifique villa, il ��tait ag�� de trente-cinq ans �� peine; il fit le sacrifice de sa jeunesse, de son palais, de sa fortune. Sa vie devint celle d'un garde-malade, son palais fut ��chang�� contre un appartement de quatre ou cinq chambres, et de toute sa fortune il ne se r��serva que six mille livres de rente.
Ce fut lui-m��me qui voulut bien se charger de nous faire les honneurs de son ��tablissement. Il avait choisi pour cette visite le dimanche, qui est un jour de f��te pour ses administr��s. Nous nous arr��tames devant une maison de fort belle apparence, qui n'avait que ceci de particulier, que toutes les fen��tres en ��taient grill��es, mais encore fallait-il ��tre pr��venu pour s'en apercevoir. Ces grillages travaill��s et peints repr��sentaient, les uns des ceps de vignes charg��s de raisins, les autres des convolvuli aux longues feuilles et aux clochettes bleues; tout cela perdu dans des fleurs et des fruits naturels qu'au toucher seulement on pouvait distinguer des fleurs et des fruits peints.
La porte nous fut ouverte par un concierge en habit ordinaire; seulement au lieu de l'attirail oblig�� d'un gardien de fous, arm�� ordinairement d'un baton et orn�� d'un trousseau de clefs, il avait un bouquet au c?t�� et une fl?te �� la main. En entrant le baron Pisani lui demanda comment les choses allaient; il r��pondit que tout allait bien.
La premi��re personne que nous rencontrames dans le corridor fut une esp��ce de commissionnaire qui portait une charge de bois. En apercevant M. Pisani, il vint �� lui, et, posant sa charge de bois �� terre, il lui prit en souriant sa main, qu'il baisa. Le baron lui demanda pourquoi il n'��tait pas dans le jardin �� s'amuser avec les autres; mais il lui r��pondit que, comme l'hiver approchait, il pensait qu'il n'avait pas de temps �� perdre pour descendre le bois du grenier �� la cave. Le baron l'encouragea dans cette bonne disposition, et le commissionnaire reprit ses fagots et continua sa route.
C'��tait un des propri��taires les plus riches de Castelveterano, qui, n'ayant jamais su s'occuper, ��tait tomb�� dans une esp��ce de spleen qui l'avait conduit tout droit �� la folie. On l'avait alors amen�� au baron Pisani, qui, l'ayant pris �� pari, lui avait expliqu�� qu'il avait ��t�� chang�� en nourrice, et que cette substitution ayant ��t�� reconnue, il serait d��sormais oblig�� de travailler pour vivre. Le fou n'en avait tenu aucun compte et s'��tait crois�� les deux bras, attendant que ses domestiques lui vinssent, comme d'habitude, apporter son d?ner. Mais �� l'heure accoutum��e les domestiques n'��taient pas venus, la faim avait commenc�� de se faire sentir; n��anmoins, le Castelv��t��ranois avait tenu bon et avait
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