Lamour au pays bleu | Page 3

Hector France
s'inquiète peu du beau; il veut se distraire et pour son imagination le premier jouet lourdement bati lui est bon.
L'Amour au Pays Bleu est une oeuvre ensoleillée, chaude et vivante. Dans les tableaux que nous trace magistralement M. France, nous retrouvons toute la couleur d'un Fromentin et la poésie d'un Gérome. Ce roman très original nous montre la fatalité orientale d'une fa?on saisissante.... Canevas superbe, canevas très bien brodé avec des arabesques d'un art infini. Qu'on lise ce volume, ceci est pour les délicats.
Octave Uzanne.
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République Fran?aise (17 janvier 1881).
Il y a beaucoup d'étrange et de pittoresque, beaucoup de prose, même naturaliste, en même temps que de poésie exubérante, dans cette histoire d'un Don Juan arabe débauché, très voleur de femmes et de filles, à qui l'idée vient tout à coup, comme à l'Arnolphe de Molière, d'élever une Agnès toute petite pour l'épouser plus tard, s?rement vierge de corps et de pensée. L'amour jeune, ici comme toujours, déjoue les plans du vieux séducteur, et la vengeance de ses victimes d'autrefois se lève tout à coup devant lui. La peinture des moeurs privées dans ce beau coin d'Algérie, le pays bleu, a ici un caractère nouveau et original. Le paysage y est à la fois familier et presque lyrique. On ne peut mieux définir la saveur de ce singulier livre qu'en disant qu'il fait penser à la fois au Dernier des Abencerages et à Madame Bovary. On le voit, comme mélange c'est tout à fait neuf. L'unité d'impression et de vérité y est néanmoins.
Fabrice W.
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Moniteur Universel (24 novembre 1880).
M. Hector France nous a retracé un épisode terrible de la passion sous le ciel africain, ce ciel perpétuellement azuré sous lequel il a longtemps vécu, et jeté à cheval, au milieu des cavaliers rouges, les premières ébauches du roman qu'il publie aujourd'hui sans aucune de ces préoccupations politiques ou sociales qui se remarquent dans ses autres écrits. Ce sont des tableaux de la vie pastorale, les uns riants, les autres plus sombres, mais tous fortement empreints du souvenir des moeurs arabes et des aspects de cette pittoresque contrée, et auxquels un style coloré et vigoureux donne un puissant relief.
Eug. Asse.
Justice (12 décembre 1880).
Voici un nouveau livre de l'auteur de l'Homme qui tue, qui, lui, ne nous présente pas un Arabe de convention parcourant sur son légendaire coursier un désert br?lant décrit par le romancier, les pieds sur les chenets. C'est en Algérie même, sous la tente, à cheval, que M. France a jeté sur le papier les premières ébauches de son oeuvre.
Le lecteur sent, dès les premières lignes, qu'on ne lui offre pas des esquisses faites de chic, mais bien de beaux tableaux que l'auteur a vus et qu'il a reproduits avec une grande puissance d'observation et d'originalité. A la vérité, l'Amour au Pays Bleu est l'oeuvre d'un poète plut?t que celle d'un romancier.
A.B.
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Le Pays (3 novembre 1880).
Le pays bleu, c'est l'Algérie avec son beau ciel. Rien n'y ressemble à ce que nous voyons dans nos contrées changeantes sous les diverses températures qui les éprouvent. A peindre les moeurs et les amours étranges de ce pays qu'il a habité, M. France a déployé beaucoup d'habileté; s'il cherche à passionner ses lecteurs, suivant son habitude, il se tient pourtant dans une mesure convenable et qui le met à l'abri des reproches que lui ont attirés quelques-uns de ses premiers livres.
Pellerin.
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Le Panthéon de l'Industrie (14 novembre 1880).
Voici une oeuvre charmante et originale, roman algérien sauvage et poétique, d'un style moitié biblique, moitié moderne, très chatié et très imagé.
C'est l'histoire d'un débauché, Mansour, espèce de Don Juan arabe qui, après avoir séduit la belle Meryem, la jeune femme de son propre père, poursuit jusque dans sa vieillesse l'idéal d'amour, et en vient à adopter une petite fille, Afsia, dont il se réserve la virginité...
Toute cette narration, écrite plut?t à la manière d'un poème que d'un roman, est entremêlée de descriptions ravissantes, quelquefois un peu risquées, mais dont l'audace est voilée d'un mysticisme oriental qui les rend pleines de charme.
En tout cas, on préférera cette littérature tout idéale aux plates et écoeurantes élucubrations de l'école naturaliste.
C. George.
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Le Républicain de Tarn-et-Garonne
(19 décembre 1880).
...Le Pays Bleu dont nous parle M. Hector France n'est point le pays des rêves, mais bien celui de tragiques réalités. C'est sous le ciel d'airain de l'Afrique, de cette Afrique qui est n?tre et que par cela même, peut-être, nous connaissons si peu, que se passe l'action du livre. Le héros, un type de Don Juan africain, rusé, patient, brutal, br?lé par tous les feux de la concupiscence, ne recule devant rien pour assouvir ses désirs effrénés....
L'homme tragique du festin de pierre n'a rien de plus saisissant et de plus inattendu. Telle est la donnée
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