l'��chafaud: mais, du fond de sa disgrace, Fouch�� murmurait des paroles qui montaient jusqu'au chef de l'��tat.
Fouch�� disait: Saint-Rejant et Carbon ont laiss�� des fils. Avant eux, il y avait Ceracchi, Diana et Arena qui ont laiss�� des fr��res. Entre le premier consul et la couronne, il y a la France r��publicaine et la France royaliste. Pour sauter ce pas, il faudrait un bon cheval, et Dubois n'est qu'un ane!
Le mot ��tait dur, mais le futur duc d'Otranto avait une langue de fer.
Celui qui devait ��tre l'empereur l'��coutait bien plus qu'il n'en voulait avoir l'air.
Quant �� Louis-Nicolas-Pierre-Joseph Dubois, ce n'��tait pas un ane, non, puisqu'il mangeait des truffes et du poulet, mais c'��tait un brave homme prodigieusement embarrass��.
Les cartes se brouillaient, en effet, de nouveau, et une conspiration bien autrement redoutable que celle de Saint-Rejant mena?ait le premier consul.
Les trois ou quatre polices charg��es d'��clairer Paris, affol��es tout �� coup par ce danger invisible que chacun sentait, mais dont nul ne pouvait saisir la trace palpable, s'entre-choquaient dans la nuit de leur ignorance, se nuisaient l'une �� l'autre, se contrecarraient mutuellement, et surtout s'accusaient r��ciproquement avec un entrain ��gal.
Paris avait pour elles tant d'affection et en elles tant de confiance, qu'un matin, Paris s'��veilla disant et croyant que la vampire, cette friande de cadavres, ��tait la police, et que les jeunes gens disparus payaient de leur vie certaines m��prises de la police ou des polices frappant au hasard, les pr��tendus constructeurs d'une machine infernale.
Ce jour-l�� Paris oublia de rire; mais il s'en d��dommagea le lendemain en apprenant que Louis-Nicolas-Pierre-Joseph Dubois avait fait cerner par deux cent cinquante agents l'enclos de la Madeleine, douze heures juste apr��s la fin d'un conciliabule en plein air tenu par Georges Cadoudal et ses complices, derri��re les murailles de l'��glise en construction.
Il semblait, en v��rit��, que Paris s?t ce que le citoyen Dubois ignorait. Le citoyen Dubois passait au milieu de ces ��v��nements, gros de menaces, comme l'��ternel mari de la com��die qui est le seul �� ne point voir les gaiet��s de sa chambre nuptiale.
Il cherchait partout o�� il ne devait point trouver, il se d��menait, il suait sang et eau et jetait, en fin de compte, sa langue au chien avec d��sespoir.
Ce fut dans ce conciliabule de l'��glise de la Madeleine que Georges Cadoudal proposa aux ex-g��n��raux Pichegru et Moreau le plan hardi qui devait arr��ter la carri��re du futur empereur.
Le mot hardi est de Fouch��, duc d'Otrante Au mot hardi Fouch�� ajoute le mot facile.
Voici quel ��tait ce plan, bien connu, presque c��l��bre.
Les trois conjur��s avaient �� Paris un contingent h��t��rog��ne, puisqu'il appartenait �� tous les partis ennemis du premier consul, mais uni par une passion commune et compos�� d'hommes r��solus.
Les m��moires contemporains portent ce noyau �� deux mille combattants pour le moins: Vend��ens, chouans de Bretagne, gardes nationaux de Lyon, babouvistes et anciens soldats de Coud��.
Une ��lite de trois cents hommes, parmi ces partisans, avait ��t�� pourvue d'uniformes appartenant �� la garde consulaire.
Le chef de l'��tat habitait le chateau de Saint-Cloud.
A la garde montante du matin, et �� l'aide d'intelligences qui ne sont pas enti��rement expliqu��es, les trois cents conjur��s, rev��tus de l'uniforme r��glementaire, devaient prendre le service du chateau.
Il para?t prouv�� qu'on avait le mot d'ordre.
A son r��veil, le premier consul se serait donc trouv�� au pouvoir de l'insurrection.
Le plan manqua, non point par l'action des polices qui l'ignor��rent jusqu'au dernier moment, mais par l'irr��solution de Moreau. Ce g��n��ral ��tait sujet �� ces d��faillances morales. Il eut frayeur ou remords. L'ex��cution du complet fut remise quatre jours de l��.
Jamais les complots remis ne s'ex��cutent.
On raconte qu'un Breton conjur��, M. de Querelles, pris de frayeur �� la vue de ces h��sitations, demanda et obtint une audience du premier consul lui-m��me et r��v��la tous les d��tails du plan.
Napol��on Bonaparte rassembla, dit-on, dans son cabinet, sa police militaire, sa police politique et sa police urbaine: M. Savary, depuis duc de Rovigo; le grand juge R��gnier et H. Dubois. Il leur raconta la tr��s curieuse histoire de la conspiration; il leur prouva que Moreau et Pichegru allaient et venaient depuis huit jours dans les rues de Paris comme de bons bourgeois, et que Georges Cadoudal, gros homme de moeurs joyeuses, fr��quentaient assid?ment les caf��s de la rive gauche apr��s son d?ner.
L'histoire ne dit pas que son discours f?t sem�� de compliments tr��s chauds pour ses trois charg��s d'affaires au d��partement de la clairvoyance.
Le futur empereur ne remercia que Dieu--et son ancien ami J.-Victor Moreau, qu'il avait toujours, regard�� comme une bonne arme mal charg��e et susceptible de faire long feu.
Moreau et Pichegru furent arr��t��s. Georges Cadoudal, qui n'��tait pourtant pas de corpulence �� passer par le trou d'une aiguille, resta libre.
Et Fouch�� se frotta les mains, disant: Vous verrez qu'il faudra que je m'en m��le!
Par le fait, les gens de police sont rares, et
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