de lettres dont elle se contenta de regarder les adresses, comme si �� l��inspection de ces seules adresses sa m��moire lui rappelait ce que contenaient ces lettres; mais arriv��e au bout de l��examen elle regarda le duc, et, toute palissante:
-- Monsieur, dit-elle, celle que je cherche n��est pas l��. L��auriez-vous perdue, par hasard; car, quant �� l��avoir livr��e...
-- Et quelle lettre cherchez-vous, madame?
-- Celle dans laquelle je vous disais de vous marier sans retard.
-- Pour excuser votre infid��lit��? Marguerite haussa les ��paules.
-- Non, mais pour vous sauver la vie. Celle o�� je vous disais que le roi, voyant notre amour et les efforts que je faisais pour rompre votre future union avec l��infante de Portugal, avait fait venir son fr��re le batard d��Angoul��me et lui avait dit en lui montrant deux ��p��es: ?De celle-ci tue Henri de Guise ce soir, ou de celle-l�� je te tuerai demain.? Cette lettre, o�� est-elle?
-- La voici, dit le duc de Guise en la tirant de sa poitrine. Marguerite la lui arracha presque des mains, l��ouvrit avidement, s��assura que c����tait bien celle qu��elle r��clamait, poussa une exclamation de joie et l��approcha de la bougie. La flamme se communiqua aussit?t de la m��che au papier, qui en un instant fut consum��; puis, comme si Marguerite e?t craint qu��on p?t aller chercher l��imprudent avis jusque dans les cendres, elle les ��crasa sous son pied.
Le duc de Guise, pendant toute cette fi��vreuse action, avait suivi des yeux sa ma?tresse.
-- Eh bien, Marguerite, dit-il quand elle eut fini, ��tes-vous contente maintenant?
-- Oui; car, maintenant que vous avez ��pous�� la princesse de Porcian, mon fr��re me pardonnera votre amour; tandis qu��il ne m��e?t pas pardonn�� la r��v��lation d��un secret comme celui que, dans ma faiblesse pour vous, je n��ai pas eu la puissance de vous cacher.
-- C��est vrai, dit le duc de Guise; dans ce temps-l�� vous m��aimiez.
-- Et je vous aime encore, Henri, autant et plus que jamais.
-- Vous?...
-- Oui, moi; car jamais plus qu��aujourd��hui je n��eus besoin d��un ami sinc��re et d��vou��. Reine, je n��ai pas de tr?ne; femme, je n��ai pas de mari.
Le jeune prince secoua tristement la t��te.
-- Mais quand je vous dis, quand je vous r��p��te, Henri, que mon mari non seulement ne m��aime pas, mais qu��il me hait, mais qu��il me m��prise; d��ailleurs, il me semble que votre pr��sence dans la chambre o�� il devrait ��tre fait bien preuve de cette haine et de ce m��pris.
-- Il n��est pas encore tard, madame, et il a fallu au roi de Navarre le temps de cong��dier ses gentilshommes, et, s��il n��est pas venu, il ne tardera pas �� venir.
-- Et moi je vous dis, s����cria Marguerite avec un d��pit croissant, moi je vous dis qu��il ne viendra pas.
-- Madame, s����cria Gillonne en ouvrant la porte et en soulevant la porti��re, madame, le roi de Navarre sort de son appartement.
-- Oh! je le savais bien, moi, qu��il viendrait! s����cria le duc de Guise.
-- Henri, dit Marguerite d��une voix br��ve et en saisissant la main du duc, Henri, vous allez voir si je suis une femme de parole, et si l��on peut compter sur ce que j��ai promis une fois. Henri, entrez dans ce cabinet.
-- Madame, laissez-moi partir s��il en est temps encore, car songez qu���� la premi��re marque d��amour qu��il vous donne je sors de ce cabinet, et alors malheur �� lui!
-- Vous ��tes fou! entrez, entrez, vous dis-je, je r��ponds de tout. Et elle poussa le duc dans le cabinet.
Il ��tait temps. La porte ��tait �� peine ferm��e derri��re le prince que le roi de Navarre, escort�� de deux pages qui portaient huit flambeaux de cire jaune sur deux cand��labres, apparut souriant sur le seuil de la chambre.
Marguerite cacha son trouble en faisant une profonde r��v��rence.
-- Vous n����tes pas encore au lit, madame? demanda le B��arnais avec sa physionomie ouverte et joyeuse; m��attendiez-vous, par hasard?
-- Non, monsieur, r��pondit Marguerite, car hier encore vous m��avez dit que vous saviez bien que notre mariage ��tait une alliance politique, et que vous ne me contraindriez jamais.
-- �� la bonne heure; mais ce n��est point une raison pour ne pas causer quelque peu ensemble. Gillonne, fermez la porte et laissez- nous.
Marguerite, qui ��tait assise, se leva, et ��tendit la main comme pour ordonner aux pages de rester.
-- Faut-il que j��appelle vos femmes? demanda le roi. Je le ferai si tel est votre d��sir, quoique je vous avoue que, pour les choses que j��ai �� vous dire, j��aimerais mieux que nous fussions en t��te- ��-t��te.
Et le roi de Navarre s��avan?a vers le cabinet.
-- Non! s����cria Marguerite en s����lan?ant au-devant de lui avec imp��tuosit��; non, c��est inutile, et je suis pr��te �� vous entendre.
Le B��arnais savait ce qu��il voulait savoir; il jeta un regard rapide et profond vers le cabinet, comme s��il e?t voulu, malgr�� la porti��re qui le voilait, p��n��trer
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.