ne pouvait comprendre le sentiment indigne qui l'avait avilie jusqu'�� lui...; non seulement elle avait du remords..., elle avait honte... et elle avait de la haine. Ses baisers l'avaient souill��e, et sa mort seule en att��nuerait la fl��trissure.
Et ce jour elle ��tait rentr��e chez elle, sombre, d��sesp��r��e; elle avait pleur��, g��mi; elle avait pri��..., elle s'��tait tra?n��e �� genoux devant le portrait de son mari en lui demandant pardon, grace!
Le jour o�� Simon avait vu Genevi��ve au cimeti��re et l'avait suivie, celle-ci, en rentrant chez elle, s'occupa aussit?t des petites commandes survenues en son absence; elle s'appr��tait pour descendre au Temple, faire la petite tourn��e qu'elle faisait chaque jour chez ses clientes, prenant les commissions pour le lendemain... On frappa �� la porte. Une ouvri��re alla ouvrir. Un commissionnaire entra, tenant une lettre �� la main.
--Mme veuve Davenne?
--C'est ici, dit l'ouvri��re, voulant lui prendre la lettre.
Mais le commissionnaire recula aussit?t sa main en disant:
--Je dois la remettre �� Mme Davenne en personne.
Genevi��ve ��tait dans sa chambre, se coiffant; on alla lui r��p��ter ce que le Savoyard avait dit; elle vint aussit?t et, g��n��e de la curiosit�� maligne qu'attachaient les ouvri��res �� la lettre recommand��e, elle dit haut:
-C'est moi qui suis Mme veuve Davenne... Que voulez-vous?
--Madame, c'est une lettre.
--Je ne connais personne, en dehors de mes clients, qui puisse m'adresser des lettres.
Les ouvri��res paraissaient travailler avec ardeur, la t��te baiss��e; elles ��changeaient des regards en souriant.
Genevi��ve l'avait vu; elle reprit calme:
--Qui vous envoie?...
--Madame, je ne connais pas la personne; mais je ne puis vous la remettre qu'apr��s vous avoir fait une question.
--Une question? fit Genevi��ve ��tonn��e.
--Je dois vous demander si vous ��tes bien madame Davenne, Genevi��ve, veuve du lieutenant Pierre Davenne?
Cette fois Genevi��ve ne s'occupa plus de ses ouvri��res; tout �� fait intrigu��e et esp��rant toujours un renseignement sur ce qu'elle cherchait, elle dit:
--Oui, monsieur, oui! c'est moi!
--Je dois vous demander, madame..., avant de vous remettre la lettre, o�� vous demeuriez avec votre mari.
--Rue Payenne!...
--C'est cela, madame! Alors voici la lettre; il y a une r��ponse, et il pr��senta la lettre; il lui en resta encore une autre dans la main. Genevi��ve le remarqua,--le commissionnaire dit:
--Madame, il y a une r��ponse.
Genevi��ve ouvrit la lettre; elle tenait �� ce que ses ouvri��res en vissent autant qu'elle, ne voulant pas pr��ter �� la m��disance... A peine eut-elle jet�� les yeux sur les quelques lignes qu'elle contenait qu'elle devint d'une paleur livide. Toutes les ouvri��res la regardaient; mais, en voyant le changement de son visage, elles ne riaient plus: elles se regardaient avec inqui��tude.
Et Genevi��ve se soutenait �� l'��tabli, tant ce qu'elle avait lu l'avait frapp��e... La lettre disait:
?Si vous ��tes la veuve de Pierre Davenne, un ami vous demande de fixer un jour et une heure pour vous voir..., o�� vous voudrez... Il vous dira o�� est votre enfant... Il veut vous voir seule.
Donnez une r��ponse ��crite au porteur, qui devra devant vous la mettre sous enveloppe.
UN AMI.?
Haletante, suffoqu��e par l'��motion, Genevi��ve ne trouvait pas un mot �� dire... A un moment, ses yeux se ferm��rent et elle devint si pale, si pale, que les ouvri��res, ��mues �� leur tour, se lev��rent pour la soutenir. Il ��tait temps!... ils la firent asseoir sur une chaise et l'entour��rent. Le commissionnaire, ��tourdi, regardait la sc��ne, ��tonn�� d'avoir apport�� une nouvelle capable de faire un tel bouleversement. Les ouvri��res, secourant leur patronne, disaient:
--Madame, qu'avez-vous?... C'est un malheur?
--C'est donc bien terrible... Madame, du courage!...
--Quel malheur vous arrive encore, pauvre madame! Du courage.
Et Genevi��ve, revenant bien vite �� elle, eut un sourire pale en leur disant:
--Non, non! c'est du bonheur, au contraire, et je n'y suis plus habitu��e.
Et toutes la regardaient ��tonn��es...
--Merci, mesdemoiselles... Laissez-moi... Ce n'est rien..., vous voyez...
Et en disant ces mots elle se levait... Chacune des demoiselles retourna �� l'��tabli, et Genevi��ve, remise de son ��motion, domptant sa faiblesse, interrogea le commissionnaire pour savoir qui lui avait remis la lettre; mais celui-ci ne savait absolument rien. Un monsieur ��tait venu �� sa place, lui avait expliqu�� la commission qu'il devait faire, dit ce qu'il devait dire, l'avait pay�� en prenant son num��ro pour ��tre s?r qu'il ferait ce qui ��tait convenu.
--Et cette autre lettre? demanda Genevi��ve en montrant celle qui lui restait dans la main.
--Ce n'est pas une lettre, madame, c'est une enveloppe pr��par��e, dans laquelle je dois mettre votre r��ponse, ou que je dois jeter �� la poste telle qu'elle est, si on s'est tromp�� ou si vous refusez d'��crire.
--Vous a-t-on recommand�� de ne pas me laisser lire l'adresse ��crite dessus?
--Non, madame, fit le commissionnaire en la tendant.
Genevi��ve la prit et lut d��sappoint��e:
C. L., poste restante. 132. Paris.
--Y a-t-il une r��ponse? demanda le commissionnaire, g��n��, honn��te et pur Savoyard, que le regard effront�� de ces demoiselles embarrassait et faisait rougir.
--Oui, attendez! fit f��brilement Genevi��ve, et elle courut dans sa chambre et ��crivit:
?Mme veuve Davenne attendra
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.