La dame de Monsoreau, vol 1 | Page 7

Alexandre Dumas, père
de travers sur Bussy, qui, accompagn�� de ses trois amis, allait et venait, heurtant et raillant tous ceux qu'il savait ��tre les plus hostiles au duc d'Anjou, et qui, par cons��quent, ��taient les plus grands amis du roi.
--Corbleu! s'��cria Chicot, ne rudoyez donc pas ainsi mes mignons gentilshommes, ma?tre Bussy! car je tire l'��p��e, tout roi que je suis, ni plus ni moins que si j'��tais un bouffon.
--Ah! le dr?le! murmura Henri; sur ma parole, il voit juste.
--S'il continue de pareilles plaisanteries, je chatierai Chicot, sire, dit Maugiron.
--Ne t'y frotte pas, Maugiron; Chicot est gentilhomme et fort chatouilleux sur le point d'honneur. D'ailleurs, ce n'est point lui qui m��rite le plus d'��tre chati��, car ce n'est pas lui le plus insolent.
Cette fois il n'y avait plus �� s'y m��prendre: Qu��lus fit signe �� d'O et �� d'��pernon, qui, occup��s ailleurs, n'avaient point pris part �� tout ce qui venait de se passer.
--Messieurs, dit Qu��lus en les menant �� l'��cart, venez au conseil; toi, Saint-Luc, cause avec le roi et ach��ve ta paix, qui me para?t heureusement commenc��e.
Saint-Luc pr��f��ra ce dernier r?le, et s'approcha du roi et de Chicot, qui ��taient aux prises.
Pendant ce temps, Qu��lus emmenait ses quatre amis dans l'embrasure d'une fen��tre.
--Eh bien, demanda d'��pernon, voyons, que veux-tu dire? J'��tais en train de faire la cour �� la femme de Joyeuse, et je te pr��viens que si ton r��cit n'est pas des plus int��ressants, je ne te pardonne pas.
--Je veux vous dire, messieurs, r��pondit Qu��lus, qu'apr��s le bal je pars imm��diatement pour la chasse.
--Bon, dit d'O, pour quelle chasse?
--Pour la chasse au sanglier.
--Quelle lubie te passe par la t��te d'aller, du froid qui court, te faire ��ventrer dans quelque taillis?
--N'importe! j'y vais.
--Seul?
--Non pas, avec Maugiron et Schomberg. Nous chassons pour le roi.
--Ah! oui, je comprends, dirent ensemble Schomberg et Maugiron.
--Le roi veut qu'on lui serve demain une hure de sanglier �� son d��jeuner.
--Avec un collet renvers�� �� l'italienne, dit Maugiron, faisant allusion au simple col rabattu qu'en opposition avec les fraises des mignons portait Bussy.
--Ah! ah! dit d'��pernon, bon! j'en suis alors.
--De quoi donc s'agit-il? demanda d'O; je n'y suis pas du tout, moi.
--Eh! regarde autour de toi, mon mignon.
--Bon! je regarde.
--Y a-t-il quelqu'un qui t'ait ri au nez?
--Bussy, ce me semble.
--Eh bien! ne te para?t-il pas que c'est l�� un sanglier dont la hure serait agr��able au roi?
--Tu crois que le roi... dit d'O.
--C'est lui qui la demande, r��pondis Qu��lus.
--Eh bien, soit, en chasse; mais comment chasserons-nous?
--A l'aff?t, c'est plus s?r.
Bussy remarqua la conf��rence, et, ne doutant pas qu'il ne f?t question de lui, il s'approcha en ricanant avec ses amis.
--Regarde donc, Entraguet, regarde donc, Ribeirac, dit-il, comme les voil�� group��s; c'est touchant: on dirait Euryale et Nisus, Damon et Pithias, Castor et... Mais o�� est donc Pollux?
--Pollux se marie, dit Antraguet, de sorte que voil�� Castor d��pareill��.
--Que peuvent-ils faire l��? demanda Bussy en les regardant insolemment.
--Gageons, dit Ribeirac, qu'ils complotent quelque nouvel amidon.
--Non, messieurs, dit en souriant Qu��lus, nous parlons chasse.
--Vraiment, seigneur Cupidon, dit Bussy; il fait bien froid pour chasser. Cela vous gercera la peau.
--Monsieur, r��pondit Maugiron avec la m��me politesse, nous avons des gants tr��s-chauds et des pourpoints doubl��s de fourrures.
--Ah! cela me rassure, dit Bussy; est-ce bient?t que vous chassez?
--Mais, cette nuit, peut-��tre, dit Schomberg.
--Il n'y a pas de peut-��tre; cette nuit s?rement, ajouta Maugiron.
--En ce cas, je vais pr��venir le roi, dit Bussy; que dirait Sa Majest�� si demain, �� son r��veil, elle allait trouver ses amis enrhum��s?
--Ne vous donnez pas la peine de pr��venir le roi, monsieur, dit Qu��lus; Sa Majest�� sait que nous chassons.
--L'alouette? fit Bussy avec une mine interrogatrice des plus impertinentes.
--Non, monsieur, dit Qu��lus, nous chassons le sanglier. Il nous faut absolument une hure.
--Et l'animal?... demanda Antraguet.
--Est d��tourn��, dit Schomberg.
--Mais encore faut-il savoir o�� il passera, demanda Livarot.
--Nous tacherons de nous renseigner, dit d'O. Chassez-vous avec nous, monsieur de Bussy?
--Non, r��pondit celui-ci, continuant la conversation sur le m��me mode. Non, en v��rit��, je suis emp��ch��. Demain il faut que je sois chez M. d'Anjou pour la r��ception de M. de Monsoreau, �� qui Monseigneur, comme vous le savez, a fait accorder la place de grand veneur.
--Mais cette nuit? demanda Qu��lus.
--Ah! cette nuit, je ne puis encore: j'ai un rendez-vous dans une myst��rieuse maison du faubourg Saint-Antoine.
--Ah! ah! fit d'��pernon, est-ce que la reine Margot serait incognito �� Paris, monsieur de Bussy? car nous avons appris que vous aviez h��rit�� de la Mole.
--Oui; mais depuis quelque temps j'ai renonc�� �� l'h��ritage, et c'est d'une autre personne qu'il s'agit.
--Et cette personne vous attend rue du faubourg Saint-Antoine? demanda d'O.
--Justement; je vous demanderai m��me un conseil, monsieur de Qu��lus.
--Dites; quoique je ne sois point avocat, je me pique de ne pas les donner mauvais, surtout �� mes amis.
--On dit les rues de Paris peu s?res; le faubourg Saint-Antoine est un quartier fort
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