de travers sur Bussy, qui, accompagn�� de ses trois amis, allait et venait, heurtant et raillant tous ceux qu'il savait ��tre les plus hostiles au duc d'Anjou, et qui, par cons��quent, ��taient les plus grands amis du roi.
--Corbleu! s'��cria Chicot, ne rudoyez donc pas ainsi mes mignons gentilshommes, ma?tre Bussy! car je tire l'��p��e, tout roi que je suis, ni plus ni moins que si j'��tais un bouffon.
--Ah! le dr?le! murmura Henri; sur ma parole, il voit juste.
--S'il continue de pareilles plaisanteries, je chatierai Chicot, sire, dit Maugiron.
--Ne t'y frotte pas, Maugiron; Chicot est gentilhomme et fort chatouilleux sur le point d'honneur. D'ailleurs, ce n'est point lui qui m��rite le plus d'��tre chati��, car ce n'est pas lui le plus insolent.
Cette fois il n'y avait plus �� s'y m��prendre: Qu��lus fit signe �� d'O et �� d'��pernon, qui, occup��s ailleurs, n'avaient point pris part �� tout ce qui venait de se passer.
--Messieurs, dit Qu��lus en les menant �� l'��cart, venez au conseil; toi, Saint-Luc, cause avec le roi et ach��ve ta paix, qui me para?t heureusement commenc��e.
Saint-Luc pr��f��ra ce dernier r?le, et s'approcha du roi et de Chicot, qui ��taient aux prises.
Pendant ce temps, Qu��lus emmenait ses quatre amis dans l'embrasure d'une fen��tre.
--Eh bien, demanda d'��pernon, voyons, que veux-tu dire? J'��tais en train de faire la cour �� la femme de Joyeuse, et je te pr��viens que si ton r��cit n'est pas des plus int��ressants, je ne te pardonne pas.
--Je veux vous dire, messieurs, r��pondit Qu��lus, qu'apr��s le bal je pars imm��diatement pour la chasse.
--Bon, dit d'O, pour quelle chasse?
--Pour la chasse au sanglier.
--Quelle lubie te passe par la t��te d'aller, du froid qui court, te faire ��ventrer dans quelque taillis?
--N'importe! j'y vais.
--Seul?
--Non pas, avec Maugiron et Schomberg. Nous chassons pour le roi.
--Ah! oui, je comprends, dirent ensemble Schomberg et Maugiron.
--Le roi veut qu'on lui serve demain une hure de sanglier �� son d��jeuner.
--Avec un collet renvers�� �� l'italienne, dit Maugiron, faisant allusion au simple col rabattu qu'en opposition avec les fraises des mignons portait Bussy.
--Ah! ah! dit d'��pernon, bon! j'en suis alors.
--De quoi donc s'agit-il? demanda d'O; je n'y suis pas du tout, moi.
--Eh! regarde autour de toi, mon mignon.
--Bon! je regarde.
--Y a-t-il quelqu'un qui t'ait ri au nez?
--Bussy, ce me semble.
--Eh bien! ne te para?t-il pas que c'est l�� un sanglier dont la hure serait agr��able au roi?
--Tu crois que le roi... dit d'O.
--C'est lui qui la demande, r��pondis Qu��lus.
--Eh bien, soit, en chasse; mais comment chasserons-nous?
--A l'aff?t, c'est plus s?r.
Bussy remarqua la conf��rence, et, ne doutant pas qu'il ne f?t question de lui, il s'approcha en ricanant avec ses amis.
--Regarde donc, Entraguet, regarde donc, Ribeirac, dit-il, comme les voil�� group��s; c'est touchant: on dirait Euryale et Nisus, Damon et Pithias, Castor et... Mais o�� est donc Pollux?
--Pollux se marie, dit Antraguet, de sorte que voil�� Castor d��pareill��.
--Que peuvent-ils faire l��? demanda Bussy en les regardant insolemment.
--Gageons, dit Ribeirac, qu'ils complotent quelque nouvel amidon.
--Non, messieurs, dit en souriant Qu��lus, nous parlons chasse.
--Vraiment, seigneur Cupidon, dit Bussy; il fait bien froid pour chasser. Cela vous gercera la peau.
--Monsieur, r��pondit Maugiron avec la m��me politesse, nous avons des gants tr��s-chauds et des pourpoints doubl��s de fourrures.
--Ah! cela me rassure, dit Bussy; est-ce bient?t que vous chassez?
--Mais, cette nuit, peut-��tre, dit Schomberg.
--Il n'y a pas de peut-��tre; cette nuit s?rement, ajouta Maugiron.
--En ce cas, je vais pr��venir le roi, dit Bussy; que dirait Sa Majest�� si demain, �� son r��veil, elle allait trouver ses amis enrhum��s?
--Ne vous donnez pas la peine de pr��venir le roi, monsieur, dit Qu��lus; Sa Majest�� sait que nous chassons.
--L'alouette? fit Bussy avec une mine interrogatrice des plus impertinentes.
--Non, monsieur, dit Qu��lus, nous chassons le sanglier. Il nous faut absolument une hure.
--Et l'animal?... demanda Antraguet.
--Est d��tourn��, dit Schomberg.
--Mais encore faut-il savoir o�� il passera, demanda Livarot.
--Nous tacherons de nous renseigner, dit d'O. Chassez-vous avec nous, monsieur de Bussy?
--Non, r��pondit celui-ci, continuant la conversation sur le m��me mode. Non, en v��rit��, je suis emp��ch��. Demain il faut que je sois chez M. d'Anjou pour la r��ception de M. de Monsoreau, �� qui Monseigneur, comme vous le savez, a fait accorder la place de grand veneur.
--Mais cette nuit? demanda Qu��lus.
--Ah! cette nuit, je ne puis encore: j'ai un rendez-vous dans une myst��rieuse maison du faubourg Saint-Antoine.
--Ah! ah! fit d'��pernon, est-ce que la reine Margot serait incognito �� Paris, monsieur de Bussy? car nous avons appris que vous aviez h��rit�� de la Mole.
--Oui; mais depuis quelque temps j'ai renonc�� �� l'h��ritage, et c'est d'une autre personne qu'il s'agit.
--Et cette personne vous attend rue du faubourg Saint-Antoine? demanda d'O.
--Justement; je vous demanderai m��me un conseil, monsieur de Qu��lus.
--Dites; quoique je ne sois point avocat, je me pique de ne pas les donner mauvais, surtout �� mes amis.
--On dit les rues de Paris peu s?res; le faubourg Saint-Antoine est un quartier fort
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.