du XIIe
siècle. Les moulures sont finement taillées et déjà maigres, tandis que l'enceinte
extérieure présente dans ses meurtrières, ses portes et ses corbeaux, des profils
très-simples et larges. Les clefs des voûtes de la tour nº18 (tour de la Vade ou du Papegay)
sont ornées de figures sculptées présentant tous les caractères de l'imagerie du temps de
saint Louis. De plus, entre la tour nº7 et l'échauguette de l'ouest, le parapet de la courtine
a été exhaussé, en laissant toutefois subsister les merlons primitifs ainsi englobés dans la
maçonnerie surélevée, afin de donner à cette courtine, jugée trop basse, un
commandement plus considérable.
Or, cette surélévation est construite en pierres avec bossages, les créneaux sont plus
espacés, l'appareil beaucoup plus soigné que dans la partie inférieure et parfaitement
semblable, en tout, à l'appareil des constructions de 1280.
La différence entre les deux constructions peut être constatée par l'observateur le moins
exercé: donc, la partie inférieure étant semblable, comme procédés de structure, à tout le
reste de l'enceinte extérieure, et la surélévation conforme, comme appareil, à toutes les
constructions dues à Philippe le Hardi, l'enceinte extérieure a été évidemment élevée
avant les restaurations et les adjonctions entreprises par le fils de Louis IX.
Du côté du sud-ouest, la muraille des Visigoths venait longer la façade ouest de l'église
cathédrale de Saint-Nazaire (fig. 16). Cette façade, élevée, comme nous l'avons dit, à la
fin du XIe siècle ou au commencement du XIIe n'est qu'un mur fort épais sans ouverture
dans la partie inférieure. Elle dominait l'enceinte visigothe et augmentait sa force sur ce
point attaquable. Son couronnement consistait en un crénelage dont nous avons retrouvé
les traces et que nous avons pu rétablir dans son intégrité.
Les fortifications de Philippe le Hardi laissèrent entre elles et cette façade (fig. 16) un
large espace et la défense supérieure de la façade de Saint-Nazaire demeura sans objet
puisqu'elle ne commandait plus les dehors.
Depuis lors il ne fut entrepris aucun travail de défense dans la cité de Carcassonne et,
pendant tout le cours du moyen âge, cette forteresse fut considérée comme imprenable.
Le fait est qu'elle ne fut point attaquée et n'ouvrit ses portes au prince Noir, Edouard, en
1355, que quand tout le pays du Languedoc se fut soumis à ce conquérant.
DESCRIPTION DES DÉFENSES DE LA CITÉ.
J'ai voulu donner un résumé très-succinct de l'histoire des constructions qui composent
l'enceinte de la cité de Carcassonne, afin d'expliquer aux voyageurs curieux les
irrégularités et les différences d'aspect que présentent ces défenses dont une partie date de
la domination romaine et visigothe et qui ont été successivement modifiées et restaurées,
pendant les XIIe et XIIIe siècles, par les vicomtes et par le roi de France.
Quand on se présente devant la cité de Carcassonne, on est tout d'abord frappé de l'aspect
grandiose et sévère de ces tours brunes si diverses de dimensions, de forme, et qui suivent,
ainsi que les hautes courtines qui les réunissent, les mouvements du terrain pour obtenir
un commandement sur la campagne et profiter autant que possible des avantages naturels
offerts par les escarpements du plateau, au bord duquel on les a élevées. Du côté oriental
est ouverte l'entrée principale, la seule accessible aux charrois, c'est la porte Narbonnaise
défendue par un fossé et une barbacane garnie de meurtrières et d'un crénelage avec
chemin de ronde. L'entrée est biaise, de façon à masquer la porte de l'ouvrage principal.
Un châtelet, qui peut être isolé de la barbacane, la précède, à cheval sur le pont qui était
composé de deux tabliers mobiles en bois, dont les tourillons sont encore à leur place.
Cette barbacane et le châtelet sont ouverts à la gorge afin d'être battus par les défenses
supérieures de la porte Narbonnaise, si ces premiers ouvrages tombaient au pouvoir de
l'ennemi.
Du côté extérieur, les deux grosses tours entre lesquelles est ouverte la porte, sont
renforcées par des becs, sortes d'éperons destinés à éloigner l'assaillant du point tangent
le plus attaquable, de le forcer de se démasquer, à faire dévier le bélier (bosson en langue
d'Oïl), ou à présenter une plus forte épaisseur de maçonnerie à la mine.
L'entrée était d'abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place et
qui était destinée à empêcher des chevaux lancés d'entrer dans la ville. Un mâchicoulis
protège la première herse et la première porte en bois avec barres; dans la voûte est percé
un second mâchicoulis, puis on trouve un troisième mâchicoulis devant la seconde herse.
Il n'était donc pas facile de franchir tous ces obstacles. Mais cette entrée était défendue
d'une manière plus efficace encore en temps de guerre.
Au-dessus de l'arc de la porte, des deux côtés de la niche occupée par la statue de la
Vierge, se voient, sur les flancs de chacune des deux
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