fuore, nel mille vallo cerca_; mention fort originale sans doute, mais peu faite pour jeter du jour sur la date que nous cherchons.
L'objection tirée du passage de la Zaffetta (stance 5) où l'auteur cite l'Orlando de Berni, dont la première édition connue porte la date d'octobre 1541, n'a pas non plus une valeur absolue: car, en admettant que cette édition soit effectivement la première (ce que les mots _nuovamente composto_ ne peuvent suffire à établir aux yeux des bibliophiles), il n'y aurait rien d'impossible à ce que le po?me e?t été connu des amis et des rivaux de Berni longtemps avant son entier achèvement, et à plus forte raison avant son impression.
Que conclure de tout ceci? c'est que la date de 1531 est au moins possible, si elle n'est pas prouvée, et qu'elle existe réellement dans le texte du po?me.
Quant aux éditions de la Zaffetta, elles sont peu nombreuses, et ici encore les bibliographes en sont souvent réduits à des conjectures reposant sur des assertions plus ou moins bien établies. Nous nous bornerons à décrire les deux éditions que possède la Bibliothèque impériale.
La première est imprimée à la suite du po?me _la Puttana errante_, et occupe les 22 derniers feuillets du volume. Elle est de format petit in-8°, en caractères romains, et sans aucune indication de lieu ni de date. Elle commence au 3^e feuillet de la feuille E, dont le recto est blanc, et dont le verso contient le titre: La Zaffetta. Au feuillet Eiiii commence le po?me, sans reproduction du titre, avec trois stances à la page. Il se termine avec le 6^e feuillet de la feuille G, après lequel se trouvent deux feuillets blancs. En tout, 114 stances.
A l'exemplaire que nous décrivons se trouve jointe la note suivante, d'une écriture ancienne:
La Zaffetta è pure del Venier. Zaffetta vuol dire figlia di Zaffo, ò birro; Zaffetta si può intendere ancora allegoricamente per una cortigiana che piglia e rubba quanto può a suoi amanti.
Il Venier dunque, per far vedere che era stato l'autore della Putana errante, e che a torto si diceva nel mondo che Pietro Aretino ne era l'autore, fece questo poometto della Zaffetta. In questo narra la vita di questa sciagurata, e come un suo amante, per vendicarsi della sua infedeltà, le fece dare il Trentuno.
La compositione è cosi sbrigliata per il costume come _la Putana errante_, e piena di sozzure che niente più. Lo stile è di buon sapore, ma sarebbe meglio non leggere cose tali, e lasciarle in un eterno oblio.
L'autre édition, quoique imprimée séparément, fait également partie d'un volume où elle est précédée de _la Puttana errante, et suivie de la Cazzaria_, petit po?me de 18 octaves, et de la Persuasiva efficace, etc., pièce de 7 octaves. Elle est aussi de format in-8^o, imprimée en caractères italiques, et se compose de 2 feuilles, signatures A et B, de 16 pages chacune. Le recto du 1^er feuillet contient le titre suivant: _La Zaffetta di Maf. Ven._, au milieu d'un cadre gravé sur bois, qui n'occupe pas le feuillet entier; le verso présente un portrait gravé aussi sur bois, le même que celui qui se trouve en tête de la Puttana errante, mais d'un tirage très-usé. Le po?me commence au recto du 2^e feuillet, à raison de quatre stances à la page, pour se terminer à la moitié du recto du 16^e feuillet, dont le verso est blanc. En tout 114 stances, comme ci-dessus. Les caractères de cette édition sont fort usés.
Un exemplaire du livre, tel que nous venons de le décrire, a été vendu 48 francs en 1805. C'est le seul prix de vente que l'on trouve indiqué dans le Manuel de Brunet.
Il existe une autre édition qui fait partie de l'ouvrage intitulé: Poesie da fuoco di diversi autori, Lucerna, 1651, in-12. Comme dans l'édition que nous venons de décrire, la Zaffetta est précédée de la Puttana errante, et ces deux pièces sont attribuées à Maffeo Veniero, archevêque de Corfou; mais il est évident que cette fausse attribution a été faite dans un but de scandale, l'archevêque n'étant pas encore né à l'époque où parurent les deux poèmes: il faut les restituer à son père, Lorenzo Veniero.
Nous croyons être agréable aux amateurs en leur donnant la composition du fameux et introuvable recueil que nous venons de citer. Les Poesie da fuoco contiennent, les pièces suivantes:
La Puttana errante di Maf. Ven.
La Zaffetta di Maf. Ven.
La Cazzaria del C.M.
_Persuasiva efficace per coloro che schifano la delicatezza del tondo._
Terzetti dell'Abbati sopra uno che havea preso una panocchia.
_Ode di Gio. Batt. Bem, sopra una Signora che si dilettava d'esser ben chiavata._
Lamento d'Elena Ballarina, detta l'Errante. Ode di Nic. Pont.
Quant-au chatiment qui fait le sujet du po?me de _la Zaffetta_, il para?t qu'il était assez fréquemment usité en Italie, puisqu'il donna naissance à plusieurs mots qui restèrent dans la langue
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