litt��rature Dantesque d'aujourd'hui s'est naturellement appropri�� toutes celles qui l'ont pr��c��d��e, et elle les r��sume. Et je ne crois pas qu'il soit n��cessaire, pour comprendre le Po��te de la Vita nuova, de repasser par toutes les ��tapes qu'a parcourues l'esprit humain �� l'enqu��te du grand Symboliste. C'est dans lui-m��me qu'il faut venir chercher les sources de sa sensibilit��, les origines de ses raisonnemens, le sens de ses symboles.
Si l'on veut comprendre et sentir ce que la Vita nuova renferme de beaut��s subtiles et de charmes suggestifs, on y arrivera plus s?rement par un commerce intime avec cette grande personnalit�� qu'en interrogeant les autres.
NOTES:
[1] La Vita nuova est beaucoup plus famili��re aux Anglais. Entre 1862 et 1895 on n'en compte pas moins de quatre traductions litt��rales. En outre, deux ��ditions italiennes, avec introductions et notes en anglais, ont ��t�� publi��es r��cemment �� Londres par M. Whitehead et par M. Perini.
[2] La Divine Com��die, traduction libre, 1897. Plon et Nourrit.
[3] Dante, Il Convito, trait. ii.
[4] Les Guelfes repr��sentaient les franchises communales, et les Gibelins les privil��ges f��odaux (Ozanam).
[5] Il Convito, tratt. ii, chap. XIII.
[6] WHITEHEAD. ��dition italienne de la Vita nuova, London, 1893.
[7] Commentaire du ch. II.
[8] Il Convito, tratt. ii, ch. XIII.
[9] La Divine Com��die, ch. XV de l'Enfer.
[10] DEL LUNGO, Beatrice nella vita e nella poesia.
[11] LUMINI, Giornale Dantesco.
[12] Commentaire de Boccace.
[13] Voir au ch. II de la Vita nuova.
[14] Le Purgatoire de la Divine Com��die, chant XXXI.
[15] Ozanam croit que le s��jour de Dante �� Paris doit ��tre report�� entre 1294 et 1299, c'est-��-dire entre la mort de B��atrice et l'accession du po��te au Priorat, et que c'est �� cette ��poque qu'eurent lieu les d��sordres dont il s'accuse lui-m��me (Oeuvres compl��tes, t. VI, p. 416). Ceci me para?t difficilement acceptable (Voir l'��pilogue).
[16] ?Un petit oiseau, encore sans exp��rience, peut s'exposer deux ou trois fois aux coups du chasseur. Mais pour ceux qui ont d��j�� fatigu�� leurs ailes, c'est en vain qu'on tend les rets et qu'on lance la fl��che? (chant XXXI du Purgatoire).
[17] Ce tableau, bien superficiel, ne se rapporte qu'�� ce qu'on pourrait appeler la litt��rature courante. Il y avait d��j��, dans la France d'alors, une haute litt��rature, celle de l'��pop��e, une de nos gloires nationales, de la Satire, et ces grandes Chroniques o��, Joinville et Villehardouin annon?aient les M��moires dont nous sommes encombr��s aujourd'hui.
[18] Bollettino della Societ�� Dantesca Italiana, Firenze, d��cembre 1896.
[19] Il se fit admettre en 1295 dans le sixi��me des sept arti maggiori, celui des m��decins et des apothicaires (medici e speziali). C'��tait une condition exig��e pour l'entr��e dans la vie publique.
[20] 1306.
[21] Professeur LUIGI LEYNARDI, la Psicologia dell' urte nella Divina Commedia, Torino, 1894.--MICHELE SCHERILLO, alcuni capitoli della biografia di Dante, Torino, 1896.
LA VITA NUOVA
CHAPITRE PREMIER
Dans cette partie du livre de ma m��moire, avant laquelle on ne trouverait pas grand'chose �� lire, se trouve un chapitre (rubrica), ayant pour titre: Incipit vita nuova (Commencement d'une vie nouvelle). Dans ce chapitre se trouvent ��crits des passages que j'ai l'intention de rassembler dans ce petit livre, sinon textuellement, du moins suivant la signification qu'ils avaient.[1]
CHAPITRE II
Neuf fois depuis ma naissance, le ciel de la lumi��re[2] ��tait retourn�� au m��me point de son ��volution, quand apparut �� mes yeux pour la premi��re fois la glorieuse dame de mes pens��es, que beaucoup nomm��rent B��atrice, ne sachant comment la nommer.[3]
Elle ��tait d��j�� �� cette p��riode de sa vie o�� le ciel ��toile s'est avanc�� du c?t�� de l'Orient d'un peu plus de douze degr��s.[4] De sorte qu'elle ��tait au commencement de sa neuvi��me ann��e, quand elle m'apparut, et moi �� la fin de la mienne.
Je la vis v��tue de rouge[5], mais d'une fa?on simple et modeste, et par��e comme il convenait �� un age aussi tendre. A ce moment, je puis dire v��ritablement que le principe de la vie que rec��lent les plis les plus secrets du coeur se mit �� trembler si fortement en moi que je le sentis battre dans toutes les parties de mon corps d'une fa?on terrible, et en tremblant il disait ces mots: ecce Deus fortior me qui veniens dominabitur mihi.[6] Puis l'esprit animal qui habite l�� o�� tous les esprits sensitifs apportent leurs perceptions[7] fut saisi d'��tonnement et, s'adressant sp��cialement �� l'esprit de la vision, dit ces mots: apparuit jam beatitudo vostra[8]. Puis, l'esprit naturel qui r��side l�� o�� s'articule la parole[9] se mit �� pleurer, et en pleurant il disait: heu miser! quia frequenter impeditus ero deinceps.[10]
Depuis ce temps, je dis que l'Amour devint seigneur et ma?tre de mon ame, et mon ame lui fut aussit?t unie si ��troitement qu'il commen?a �� prendre sur moi, par la vertu que lui communiquait mon imagination, une domination telle qu'il fallut m'en remettre compl��tement �� son bon plaisir.
Il me commandait souvent de chercher �� voir ce jeune ange; et c'est ainsi que dans mon enfance
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